Bill Murray en tête d’affiche d’une comédie sur fond musical ? Ca donne plutôt envie. Après le court métrage « A very Murray Christmas » et mieux encore « Saint Vincent », on se réjouissait de retrouver notre bon vieux ghostbuster dans un nouveau rôle prometteur. A cela, ajoutez Bruce Willis en guest et notre curiosité était plus que piquée à vif... Oui mais, c’était sans compter sur un scénario plat et ultra-bavard qui ne nous a pas du tout emporté. « Rock the Kasbah » n’a de rock que le nom et le long métrage plutôt plat, nous a fortement ennuyé et presque anesthésié.
Si d’ordinaire nous tentons toujours de défendre le film au niveau de son casting, sa réalisation ou son intrigue, ici on doit bien avouer qu’on a bien du mal à argumenter en faveur du dernier long métrage de Barry Levinson. Oui, vous avez bien lu : Barry Levinson himself ! Après avoir réalisé de très grands films tels que « Goodmorning, Vietman », « Sleepers », « Rain Man », « Sphère » ou encore « Man of the year » , le septuagénaire se lance dans un projet bancal peu convaincant et déçoit tant on s’attendait à un film de génie. Car tout était là : un casting d’exception, un pitch intéressant qui ne demandaient qu’à prendre de l’ampleur et se nourrir du talent des comédiens… en vain ! Le film peine à décoller et nous a fait décrocher au bout d’un tiers à peine, c’est dire ! Et 1h45, quand on s’ennuie, çà peut paraître long, long, long. Mis à part quelques petites scènes cocasses qui nous ont fait sourire, le film n’a pas de réel intérêt. Certes, la disparition de la chanteuse et les mésaventures du Richie Lanz dans un pays dévasté et peu accueillant apportent son lot de petites surprises mais elles font vite l’effet de pétards mouillés périmés et nous ont fait lever les yeux au ciel à plusieurs reprises.
Au service de ce scénario multi facettes, un Bill Murray fidèle à lui-même. Son rôle de manager foireux lui va à merveille et on se régale des interactions qu’il peut avoir avec la population locale. Toujours nonchalant mais très pro, le comédien à toute sa place dans le cinéma actuel et démontre qu’il est capable d’être bon, même lorsque le film ne l’est pas vraiment…
La vraie révélation vient en la personne de Leem Lubamy, comédienne palestinienne extrêmement touchante et vaillante. Avec ses interprétations de "Trouble", "Wild World" ou "Peace Train", elle parvient à nous filer une chair de poule et des émotions qui manquaient au film jusqu’à son apparition. La jeune femme, en lice pour le titre de gagnant de « Afghan Star » est fragile et introvertie. Mais la puissance de son chant et la fluidité de sa voix viennent magnifier la jeune comédienne et la met joliment en avant. Il faut d’ailleurs souligner la qualité de la bande originale de « Rock the kasbah », ultra variée et vraiment plaisante à écouter.
Dans les autres comédiens de choix, on trouve: Bruce Willis (sorte de mercenaire has been), Scott Caan (« Ennemi d’Etat », « Hawaï 5-0 », la saga « Ocean’s Eleven/Twelve/Thirteen »), Kate Hudson (vulgaire et en deçà de ce qu’elle peut faire habituellement), Zooey Deschanel (avec ses faux airs de Reese Whiterspoon), excusez du peu… Mais tout ce beau monde ne parvient pas à faire décoller l’histoire et évolue sur le grand écran avec conviction sans que cela nous emballe outre mesure. Celle qui crève l’écran, c’est v
« Rock the kasbah » n’est pas à confondre avec « Rock the casbah » de Laïla Marrakchi. La nuance est subtile mais le résultat est tout autre. Ici, Levinson choisit de faire un petit clin d’œil à la célèbre chanson des Clash qui évoque la révolution d’un peuple face à l’interdiction d’écouter du rock and roll. Pour planter son décor, rien de tel qu’un pays où les prohibitions sont nombreuses (à savoir l’Afghanistan) et où même l’armée n’a plus de réelle importance. Les gens rêvent devant leur petit écran et oublient presque de voir combien leur pays n’est plus qu’un champ de ruines où évoluent des nations venues des quatre coins du monde et où la télé réalité prend le pas sur leur vraie réalité.
Sorti début de ce mois dans nos petits cinémas, le film est quasiment passé sous silence et on comprend pourquoi. Loin d’être un film majeur de la cinématographie de Barry Levinson, il ne passionnera pas les foules et risque de se perdre dans les méandres des grandes sorties du moment.