Ce qu’il y a de plus original dans ce film d’animation, c’est sa localisation (dans le nord de la France sur le site d’une mine désaffectée entre les champs cultivés et les parcs d’éoliennes)
Et sa technique d’animation (cell-shading) agréable, bien qu’assez vide en arrière-plan. Parfois les personnages sont fixes, les décors sans ambiance, comme vidés de toute vie. Et une sortie d’école, ce n’est absolument pas ça de nos jours, Quid de l’entassement de fourgonettes glougloutantes obstruant la vue et le passage pour récupérer les bambins. Ici, un seul véhicule qui plus est, celui de la sorcière, inconnue de la maîtresse mais qui laisse partir la petite fille. Ce n’est pas crédible dans notre réalité.
La crédibilité fait d’ailleurs défaut sur tous les plans. Dans le terril d’exemples, un parc d’attraction pour humains, qui se monte au milieu de nulle part comme si d’un claquement de doigts, Quid des propriétaires des terrains, de la maintenance des attractions, des fournisseurs, du prélèvement des impôts et taxes… La sorcière (seule de son genre) fille d’un démon (?), qui copine avec les vampires sur scène, mais les dénigre le reste du temps. Le père de la petite fille qui mordu par des vampires et des lycanthropes, devient finalement un démon ! (J’ai pas saisi le comment du pourquoi pour le coup) Les investisseurs qui veulent de la frayeur « guimauve » mais s’enthousiasment alors qu’un drame est évité de peu (la mort de la fillette) sur le train fantôme. La prof qui dit que les monstres n’existent pas mais s’éprend d’un vampire.. J’espère que la BD que je n’ai pas lu est plus fouillée, mis en soi, c’est un concept foireux et l’ensemble fait vraiment coquille vide. Les chansons - qui pourraient être en français – et les musiques collent plutôt bien à l’ensemble, mais pourquoi avoir affublé le vampire vedette d’une chanson toute pourave autotunée qu’on croirait sorti d’une playlist NRJ. En plus il n’est même pas barbouillé de tatouages. Okay il joue peut-être le rôle de ‘l’aspirateur à minettes de service’ mais j’ai pas trouvé que cette musique – qui sera très vite datée - collait au personnage. Tiens, en aparté, voilà un film bien patriarcal. Pas de mère pour la petite fille, ni pour la sorcière. Plus généralement, c’est un pénible cette constance dans les films qui fait qu’il manque toujours un parent.
Pourtant, il y a de bons moments, des dialogues bien sentis, et des gags visuels ou sonores sympas. Le film se laisse regarder sans ennui ni déplaisir. Mais c’est la base de l’histoire qui ne tient pas la route, où alors il ne faut vraiment pas réfléchir, mais si on ne réfléchit pas, le risque du « sitôt vu sitôt oublié » guette.