Avant sa sortie au cinéma, j'ignorais jusqu'à l'existence de « Zombillénium », l'occasion d'en savoir un peu plus lors de sa diffusion télévisée était donc belle. Et au final, je suis vraiment mitigé. D'un côté, cette idée d'un « parc infernal » dirigé par les Forces du Mal comme une « simple » entreprise, je la trouve assez chouette, cette galerie de personnages farfelus se révélant efficaces, tout comme les décors, souvent bien exploités, y compris dans les couleurs ou l'utilisation des perspectives, quelques belles idées (dont celle de faire évoluer régulièrement le panneau publicitaire selon le déroulement des événements) étant à souligner. Le doublage n'est pas mal non plus (comptant notamment les deux Emmanuel : « Jim Carrey » Curtil et « Pierce Brosnan » Jacomy, les dialogues plutôt « cool » et l'ambiance un peu différente de ce qu'on peut avoir la plupart du temps étant également à saluer. Maintenant, il y a quand même de gros problèmes empêchant le film de fonctionner correctement. D'abord, transformer cet Enfer en quasi-sympathique bande de potes (avec des clans, quand même) me paraît pour le moins léger, où
l'assassinat pur et simple du héros apparaît presque comme une péripétie
, les règles instaurées par la direction, notamment la présumée interdiction de sortir du parc pour les monstres, apparaissant souvent floues voire presque inexistantes, ne permettant pas à Zombillenium d'avoir une colonne vertébrale solide. Surtout, on a l'impression que le dessin animé passe complètement à côté de la dimension sociale qu'il semblait vouloir instaurer, notamment durant son beau générique : les références aux travailleurs exploités et à l'importance des syndicats en sont ainsi presque réduits à la galéjade, préférant souvent une romance quasiment pour midinettes
(et ce n'est pas le pseudo-morceau de « métal » (LOL) joué par nos deux héros sur scène qui changera la donne)
, pas foncièrement désagréable (surtout grâce à Gretchen, plutôt chouette (dans sa logique « teenage », faut-il préciser)), mais quand même très gentillette. Enfin, dernier gros ratage : le méchant, visiblement censé se moquer du Edward de « Twilight », mais réussissant à être presque aussi fade et grotesque que lui. Bref, du bon et du nettement moins bon pour une attraction parfois fun, malheureusement trop bancal pour profiter pleinement de ses quelques chouettes atouts.