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weihnachtsmann
1 185 abonnés
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3,0
Publiée le 14 mai 2019
Le film est un rêve, une évocation , des bribes de souvenirs. Davantage qu’un récit. Ce sont des images fulgurantes et la forme est franchement belle. Le fond est un désir homosexuel caché. Repoussé voire anéanti par la volonté. Le secret n’en est pas un quand on connaît la musique de Britten (Billy Budd) utilisée ici. Le film en est un peu une transposition.
Avec l’aide d’un chorégraphe, Claire Denis a mis en scène un singulier ballet militaire, proposant une approche visuelle très physique des corps masculins, saisissant leur beauté et leur puissance brutes, leurs mouvements déliés ou heurtés. Des hommes isolés dans un décor désolé, ouvert, capté de manière très graphique, avec des lignes épurées et une belle poétique des éléments, dominée par l’air et la terre. Au niveau sonore, un mélange étonnant : du silence, quelques tubes de dance floor, une chanson de Neil Young, un chœur aux accents lyriques graves… Ce film est un poème hypnotique, fascinant. À la limite de l’abstraction dans sa perspective générale, tout en étant très concret dans ses détails (le quotidien des légionnaires à Djibouti, entre exercices physiques, travaux publics, tours de garde, lessives, séances de repassage, soirées dansantes…), le scénario repose sur une trame minimaliste et mystérieuse, avançant par bribes allusives. Il y est question d’admiration et de jalousie, d’ambiguïté (sexuelle ?) et de rapports de forces. Le sentiment d’absurde qui se dégage du récit et la contemplation de grands espaces vides rappellent par ailleurs que Claire Denis fut l’assistante de Wim Wenders et Jim Jarmusch. Côté interprétation, Denis Lavant impressionne, notamment dans la scène de danse finale : une formidable catharsis parachevant un beau travail, effectivement.
Les souvenirs amers d'un légionnaire à Djibouti transposés dans un œuvre atmosphérique et contemplative, visuellement séduisante mais au service d'un récit elliptique (très) ennuyant.
Considere comme le fleuron de la filmographie de Claire Denis , " beau travail " fait l'objet d'une opportune ressortie en salles.
Adaptation du livre de Herman Merville, " billy Budd" , "beau travail" nous propose de nous interroger sur l'origine du mal. C'est finalement la question que pose Claire Denis dans son film. D'où vient le mal ?
Au travers de l'histoire d'un groupe de légionnaires affectés à Djibouti et placés sous la hiérarchie d'un adjudant psychorigide, Denis laisse au spectateur ( comme Melville avec son lecteur) le soin de conclure.
Si l'on en croit les exégètes de Melville, l'origine du mal viendrait de la vision de l'incarnation de la vertu combinée avec celle de la beauté.
Le seul reproche qu'on pourrait adresser au film, c'est son côté quand même un peu trop opaque.
C'est tout de même regrettable car Il est vraisemblable que beaucoup de spectateurs passeront pour cette raison à côté de la veritable thématique de " beau travail".
A mes yeux, c'est une grande réussite. Denis Lavan produit ici une de ses toutes meilleures interprétations.
Précisons à l'égard du spectateur éventuel, que le film s'adresse plus particulièrement aux amateurs de cinéma d'auteur.
Ça raconte pas grand chose. Il y a bien quelques micro-histoires mais le gros du film c’est le quotidien des personnages. Et donc on s’ennuie. Au delà de ça, même pas l’impression d’en tirer grand chose.
Heureusement quelques séquences sympathiques font passer le film assez vite.
Les musiques sont bien choisies et le montage qui va avec est pertinent.
Je n'ai pas été emballé plus que ça par ce film de Claire Denis. La scène qui m'a surement le plus marqué est la dernière où on voit Denis Lavant danser sur Rhythm of the night de Corona. Une belle performance. Le film fait dans la subtilité, et peu-être un peu trop pour moi. C'est joli, élégant avec toutes ces scènes où les légionnaires montrent qu'ils sont ensemble, soudés jusqu'à la mort. Ce sont des chorégraphies ou presque où chacun joue sa part. Les scènes se succèdent, sans réel enchainement. Ce sont des scènes de la vie quotidiennes de soldats de la Légion mais on ne rentre pas trop dedans. Il n'y a pas d'émotion qui passe. Les amours masculines troublées de Galop sont aussi très subtiles, ceci étant pourtant le fil rouge du film. La rivalité entre les 2 légionnaires est aussi soulignée plutôt que montrée. Et on a le contraste entre des légionnaires musclés et viriles et le peu d'action qu'ils entreprennent. A noter que N. Duvauchelle y fait un de ses premiers rôles.
Un film inouï, d'une beauté folle et magnifiquement mis en scène, qui montre clairement que Claire Denis fait partie des plus grands filmeurs contemporains et est peut-être la cinéaste la plus importante dans le paysage du septième art français.
Images superbes de Djibouti et de ses légionnaires beaux, propres, virils et disciplinés, de leurs entraînements et de leur vie de tous les jours. La netteté des plans souligne celle leurs âmes. Le procédé narratif est original qui raconte la surprenante haine éprouvée par un sous-off pour l’une des recrues. Son abus de pouvoir l’amènera à quitter son univers… Excellent y compris la surprenante danse finale qui conclut ce film intelligent au titre mérité. Bravo !
Certains disent que c'est un navet, car il n'y a pas de scénario, pas assez d'enjeux... D'autres seront peut-être plus sensibles à ce chef-d'œuvre d'une des plus grandes cinéastes française... En tout cas, force est de constater qu'il s'agit là de la plus belle scène de suicide de l'histoire du cinéma ? Qui plus est sur cette musique corona - rythm of the night. Tout aussi inattendu et fulgurant que l'utilisation de Céline Dion dans le Mommy de Dolan...
Un bien beau film. Je l'ai vu en 2000, alors que j'étais moi même à Djibouti en tant que VSLOM (Volontaire Service Long Outre-Mer). Je pense que quiconque a été à Djibouti aura un pincement au coeur, ce film restitue bien l'ambiance singulière de Djibouti, cette vie militaire, ces histoires d'hommes. J'ai ressenti dans ce film la solitude,l'ennui, la folie qui guette les hommes dans ces terres désertiques, où règne un silence et un calme difficile à supporter. Et on attend avec impatience la sortie en ville, dans ces boîtes pleines de nanas, on boît plus de de raison, on cède au désir et à la tentation, on se retrouve le lendemain à errer au petit matin dans un quartier inconnu ...
Bref, j'ai trouvé ce film assez génial, mais je pense que c'est beaucoup parceque j'ai été militaire à Djibouti, sans cela, ça n'aurait pas été pareil.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur les appelés qui faisaient leur service là bas, voici ma galerie : http://bordet.smugmug.com