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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 14 février 2016
Uberto Pasolini n'est pas le petit frère du réalisateur de "Salo ou les 120 journées de Sodome" mais le neveu de Luchino Visconti, ce qui n'est pas moins prestigieux. Producteur de films à ses heures ("The full monty" en 1997), il est passé derrière la caméra pour nous parler d'un phénomène peu connu mais qui gagne du terrain dans nos sociétés informatisées poussant tous les jours un peu plus à l'individualisme. De nombreux habitants des grandes villes meurent dans l'anonymat le plus complet sans personne pour s'occuper ou assister à leurs funérailles. Londres comme d'autres grandes villes du monde entier possède un service municipal en charge de pallier cette carence après avoir, le plus souvent en vain, procéder aux recherches minimum d'usage. John May (Eddie Marsan) est un de ces enquêteurs qui doivent saisir dans la demeure du défunt tous les indices permettant de retrouver un proche. John May, lui-même enfermé dans une solitude résignée, prend son travail très au sérieux, lui donnant toute la dimension humaine qui doit normalement l'accompagner. Ainsi, il assiste à tous les enterrements, choisit les musiques en fonction de ce qu'il a pu comprendre des goûts du défunt, et stocke le plus longtemps possible les urnes funéraires au cas où... Mais en ces temps où tout doit aller très vite et au moindre coût,spoiler: il était fatal que ces méthodes empreintes de compassion soient remises en question. Après 22 ans de bons et loyaux services, John May est donc remercié sans aucun ménagement par son nouveau chef (Andrew Buchan). Il obtient malgré tout la permission de pouvoir s'occuper d'un dernier dossier, celui de Billy Stoke un voisin d'immeuble dont il va remontrer le fil de la vie chaotique de SDF . Eddie Marsan qui interprète John May, par son humanité et son humilité, rejoint la galerie des personnages marquants des films naturalistes de Vittorio De Sica ("Umberto D" en 1952), Marco Ferreri ("La petite voiture" en 1960) ou Elio Petri ("Les jours sont comptés" en 1961). Personnages solitaires dont le statut de marginal sert d'ingrédients à des contes populaires prenant leur source dans les contradictions d'une société qui les rejette. Pasolini de son côté dit avoir pris modèle sur le cinéma intimiste du maître japonais Ozu. Eddie Marsan comédien anglais de second rôle, fidèle collaborateur de Mike Leigh qui occupe l'écran quasiment seul, livre une performance en tout point remarquable dont on le pressentait capable, sachant donner son humanité à ce solitaire qui peut-être parce qu'il se sent une proximité avec ces pauvres hères des cités sans âme s'offre et leur offre des familles de substitution. "Une belle fin" est un film touchant qui forcément nous parle au-delà de sa facture assez froide un temps réchauffée par le sourire ravageur de la très gracile Joanne Froggatt (Anna Bates dans "Downton Abbey")
Un bon drame lent mais beau, très beau. Avec comme acteur principal Eddie Marsan, un acteur que j'aime beaucoup. Je l'ai trouvé très touchant dans ce rôle, la fin de ce film est magnifique, ça colle bien avec son titre français "une belle fin".
John May ( Eddie Marsan ) se passionne pour un travail qui à ses yeux revêt une importance considérable : retrouver les proches des personnes décédées. Il mène une véritable vie d'ascète jusqu'au jour où il se met en quête de retrouver les proches de son voisin. Eddie Marson joue à merveille son personnage solitaire mais le film malgré quelques dialogues savoureux ne décolle jamais vraiment. Souvent déprimant, parfois drôle, j'ai par moments frôlé l'ennui spoiler: même si la fin, très poétique, est à mes yeux réussie.
John May est un vieux garçon, méticuleux, soigneux, mais terriblement seul. Cette solitude ne lui pèse pas, sa vie est bien remplie. Son job est de rechercher les familles de défunts sans famille connu. Mais souvent, il se retrouve seul aux enterrements à écouter un éloge funèbre écrit par lui-même sur des inconnus dont il reconstruit la vie à partir de petits fragments de leur histoire. Quelle est sa motivation ? Se reconnaît-il au travers de ces morts ? On n’apprendra guère de chose de ce taiseux au grand cœur. Viré de son boulot, il a quelques jours pour résoudre une dernière affaire ; son voisin est mort, et il se met à la recherche de la famille d’un défunt qu’il ne connaissait pas malgré leur voisinage. Mais il s’investit pleinement et ça va bouleverser sa vie. Toute la présentation de la petite vie de ce fonctionnaire est millimétrée à l’image de la vie du personnage central. Les plans fixes sont légions, hyper cadrés tout en camaïeu de gris ; la photographie est le reflet de la psyché de ce personnage… Une nature morte. Le sujet pourrait faire peur ; l’isolement dans la mort et dans sa fin de vie. Mais Eddie Marsan (le personnage central) apporte une humanité profonde doublée d’un humour anglais fin et cynique. Derrière la triste constatation des solitudes de notre monde moderne se cache un hymne à la vie. Bon faut pas être dépressif non plus pour apprécier cette comédie morbide sobre et émouvante. Surtout que la fin est terriblement injuste et triste mais d’une grande intelligence… à moins qu’elle ne soit pas aussi pessimiste que çà, car un regard caméra peut nous faire croire que par le don de lui, le personnage a peut être transmis sa vocation… le fil n’est peut-être pas rompu. Beau film sur un sujet atypique… juste parfois un peu trop appuyé
très bon film, et pourtant il est rare que je regarde un film en VOST - très bon thème à mon goût, la fin de vie dans la solitude, les acteurs jouent tous très bien, surtout eddie marsan, mise en scène dépouillée qui va bien au film, presque comme un documentaire (lors que ce n'en est pas un du tout) - je regrette la fin du film, mais c'est mon côté fleur bleue
Tout simplement magnifique. Je pense qu'il n'y a pas d'autres choses à dire que ... tout simplement magnifique. Film qui nous met face à notre société et à la réflexion de la vie.
En retraçant les instants les plus marquants de personnes qui décèdent seules, John May arrive à leur redonner une humanité qui touche les vivants, arrivant même à retenir l'attention des proches qui les avaient évités ou simplement perdus de vue. Un film très beau et d'une émotion très pinçante, et faisant réfléchir sur ce que l'on est et ce que l'on sera, les uns par rapport aux autres.
Le rythme traînard et terne n’enchantera certainement pas toutes les âmes, certes, mais le film fait appel à une rhétorique émouvante : le sujet et les scènes laissent le téléspectateur à sa libre pensée… l’entraînant même vers de (profonds) questionnements. Econome en dialogue, Uberto Pasolini n’omet pas pour autant de disséminer ici et là quelques échanges à teneur simple mais cru, comme la réponse de John May (Eddie Marsan) à son chef, Mr Pratchett (Andrew Buchan) concernant son point de vue sur la fin de vie. La performance d’Eddie Marsan est remarquable, voire impressionnante. Le rideau tombe à merveille : une fin inattendue qui parachève parfaitement le récit.
Parfait équilibre, la vie et la mort solitaire des autres. De la poésie et de la sensibilité sans sensiblerie. Pas de longueur. Simple, émouvant et efficace
Il y a des personnages dans le Cinéma qui marquent l'esprit des spectateurs et on peut dire que John May va rester dans nos mémoires. Le film d'Uberto Pasolini nous donne l'occasion de découvrir un métier tout à fait particulier qui fait ressortir le phénomène social attristant qu'est la solitude. A travail unique, il fallait quelqu'un d'unique et Eddie Marsan se montre tout simplement formidable avec ce personnage généreux aux manières méticuleuses auquel on s'attache instantanément. En dépit d'une conclusion plutôt prévisible, la force émotionnelle qui se dégage du dernier plan est prodigieuse et risque de faire couler bien des larmes. Un film sublime et donc un Coup de cœur Ciné2909 !
Interprétation magistrale de l'acteur principal; un film sur la solitude et l'ennui dans nos sociétés, sur le destin aussi. Humour britannique, un peu noir, un peu cynique.