Une critique sociale cliché mais aigu et troublante de la jeunesse américaine.
Un nouveau membre de la famille Coppola rejoint le cercle assez fermé du cinéma. Il s'agit de Gia Coppola, petite fille de Francis Ford, le réalisateur du désormais culte, « Le parrain ». Gia nous offre, pour sa toute première réalisation, une critique de la jeunesse américaine avec quatre adolescents, Teddy, April, Fred et Emily, nous suivons leur parcours à la découverte du monde et de ses limites où l'alcool, la drogue et le sexe trompent leur ennui.
Cependant, nous pourrions tout d'abord faire un rapprochement totalement justifié avec une, si ce n'est la meilleure œuvre de sa tante, Sofia Coppola, « Virgin suicides », qui critiquait également la jeunesse américaine avec une adolescente souffrante et dépressive au quelle on pourrait rattacher April, le personnage joué par (la juste et sublime) Emma Roberts. Toutefois, la comparaison s'arrête là, le film étant une adaptation d'une nouvelle de l'acteur James Franco, jouant à merveille, comme d'habitude le rôle assez ingrat d'un professeur de football attiré par ses joueuses lycéennes, en particulier April, qui est au premier abord séduite, mais, comprenant la partie incestueuse de leur relation, renoncera à cette idylle. Les autres personnages, surtout Fred et Teddy, joué respectivement par Nat Wolff (honorable) et Jack Kilmer, le fils de Val Kilmer, qui est un acteur pépite, une révélation en or qui ne saurait décoller dans les années à venir. A noter le « caméo » du papa Val Kilmer, jouant le beau-père de April.
Gia Coppola ne cherche pas la facilité avec son premier long métrage; et pourtant, malgré la comparaison inévitable avec la technique scénique de sa tante, dont elle s'inspire sur beaucoup de points. On y retrouve en premier plan le spleen des ados des classes aisée, thème récurant dans les long métrages de Sofia Coppola, pouvant conduire le spectateur jusqu'à la tromperie, on croirait vraiment voir un film de cette dernière. Cependant, Gia a aussi son propre tempérament en essayant honorablement de renier difficilement ses envahissantes influences familiales. A partir de là, plutôt que de s'inspirer de son aîné, elle créé un pont qui passe par « Virgin Suicides » bien évidement mais aussi à des films de son grand père Francis Ford, où l'exemple le plus approprié serait Outsiders, même si le contexte à bien changer.
Nous en restons au final intrigué, quelque fois abasourdi ou repu, notamment lorsque le récit devient malheureusement trop stéréotypé pour être apprécié, et qui, au niveau des scènes de soirées, enchaîne les clichés plus abrutissants les uns que les autres envers la futur génération. On notera toutefois, la suggestion au maximum des scènes les plus bruts tels des scènes de sexe mais effort qui retombe malheureusement à l'eau avec les scènes où la beuverie est un loisir et où se droguer tombe dans la banalité.