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    Beasts of No Nation
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    4,0
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    93 critiques spectateurs

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    Toto INF
    Toto INF

    36 abonnés 555 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    Un film de guerre très dur vu le sujet qu'il choisit, à savoir les enfants soldats africains. Et c'est véritablement ce thème si loin de notre quotidien, mais en même temps si lourd de sens qui porte le film sur les sommets.

    Car avec un casting époustouflant, proche d'un réalisme saisissant, des scènes mémorables, des images travaillées, une bande-son qui magnifie ce qu'on voit à l'écran, et un scénario palpitant, le film fait un excellent travail pour nous transporter et nous immerger dans son récit.

    Une très belle critique de la guerre et de ses à côtés, une aventure humaine hors norme, un coup de poing dans notre quotidien, une confrontation à une réalité oubliée, Beasts of no nation est un film à voir !
    Georges P.
    Georges P.

    71 abonnés 842 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 mars 2019
    Film poignant et en tout point remarquable. Le sort des enfants soldats, la résilience, rien n'est laissé aux hasards dans ce magistral plaidoyer pour la paix. Et d'une terrifiante actualité quand on sait comment se déroule les conflits en Afrique.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2016
    Incroyable film ! Il donne un coup de point en plein dans l'estomac lors de son visionnage par des scènes violentes et d'autres plus émouvantes. Il traite d'un thème difficile et sensible sans tomber trop dans l'émotionnel et le sentimentale. Le réalisateur a su mêler réalisme et action avec en plus une musique et une photographie qui laisse sans voix. Le scénario du film explore et identifie tout les types d'épreuves et de caractéstiques souvent présents dans la vie d'enfants soldats comme l'embrigadement, le viols, l'abus sexuel, l'obligation à la violence et j'en passe. C'est surtout un film de docu-fiction puisqu'il généralise dans un pays inconnu le cas omniprésent de nombreux conflits civils dans des pays africains et asiatiques. Il retrace précisement la vie et fait la psychologie des enfants soldats. Si il ne suffit pas à faire connaître les horreurs que vivent ces pauvres jeunes, il a le mérite d'attirer l'oeil et de toucher au plus profond la sensibilité des spectateurs. Ce long métrage dramatique m'a fait changer de vision en matière de conflit et d'humanité. Il est une leçon de vie et une reproduction imagé de situations réels.
    Shephard69
    Shephard69

    333 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 septembre 2016
    Sur le thème sensible des enfants soldats en Afrique, Cary Joji Fukunaga livre un film saisissant de réalisme et une dénonciation réussie de cette grave problématique. Violent tant physiquement que psychologiquement, sans concessions, une œuvre marquante, à la photographie très riche, portée par un Idriss Elba exceptionnel en chef de guerre sanguinaire. Une sacrée claque aussi bien intellectuelle qu'émotionnelle.
    kibruk
    kibruk

    145 abonnés 2 547 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 septembre 2016
    Après le déjà excellent "Sin numbre", Cary Fukunaga réalise avec "Beasts of no nation" le meilleur film qu'il m'est été donné de voir en 2016. Il y reprend la thématique de l'enfant innocent enrôlé par un groupe hyper violent, sujet déjà traité dans "Sin nombre". Mais ici on n'a pas à faire à des gangs mais à des milices impliquées dans des guerres civiles où la sauvagerie est sans limite. Alors on l'aura bien compris, "Beasts of no nation" enchaîne les scènes difficiles à la limite du soutenable, et sa vision n'est pas réservée à tout le monde. Le film prend - au sens propre du terme - à la gorge et on est littéralement ko après sa vision. Oui tout cela existe, et en bien pire encore, on se dit qu'il serait bon d'en reprendre quelques scènes pour les montrer à ceux qui ne comprennent pas ce qui peut motiver les réfugiés qui arrivent dans nos pays en paix. Mais il ne faut pas réduire le film de Fukunaga à une succession de scènes barbares, ce n'est pas de la violence visuelle gratuite, il suggère même souvent plus qu'il nous montre. On est en présence de vrai et de grand cinéma, et on ne peut que s'émerveiller de la maîtrise qu'il montre dans ce film. La scène de l'attaque du pont, l'un des points forts du film, là où l'enfant perd définitivement son innocence, est une merveille de réalisation, l'une des scènes les plus fortes qu'il m'est été donné de voir. Vous l'aurez compris, "Beasts of no nation" est une œuvre majeure, il est juste dommage qu'un tel film ne puisse pas connaître les honneurs d'une diffusion en salle, et pourquoi pas d'un prix prestigieux qu'il mériterait amplement.
    stevedelletin
    stevedelletin

    5 abonnés 165 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 août 2016
    Beasts of no nation confirme tout le talent de Cary Joji Fukunaga après la saison 1 de true detective. La mise en scène et la photographie sont juste sublimes et accompagne parfaitement l'incroyable jeu des acteurs. A voir
    Hastur64
    Hastur64

    223 abonnés 2 289 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 août 2016
    Le moins qu’on puisse dire c’est qu’avec ce sujet le réalisateur Cary Fukunaga n’a pas choisi quelque chose de léger ni de glamour. Il s’intéresse à une des plus grandes tragédies de l’Afrique contemporaine (parce que oui, ce genre de choses arrive encore de nos jours) : l'enrôlement des enfants dans les armées de rébellions et les milices de guerres. Il construit son film sans jamais évoquer un pays ou une situation historique particulière pour rendre son propos plus universel et didactique. On se retrouve donc dans un pays du continent africain qui n’est jamais identifié où un conflit politique à dégénéré en guerre civile et où armée plus ou moins régulière et rébellion(s) s'affrontent en prenant les populations civiles en otage et en n’hésitant pas à tuer, exécuter et massacrer ceux qui sont considérés comme les ennemis, combattants ou non. Les enfants orphelins, perdus ou enlevés sont alors à la merci du plus fort et enrôlés de force pour servir d’aides ou de fantassins à ces groupes armés. À travers l’histoire de Agu, le réalisateur nous raconte ces milliers de destins brisés par la soif de pouvoir, de richesse ou à cause de conflits ethniques qui gangrènent le continent noir depuis plus de cinquante ans. La violence du propos n’est jamais édulcorée, mais le film ne s’y complaît pas pour autant et l’utilise avec sobriété pour décrire une situation dantesque. Il montre surtout la lente décomposition des repères moraux et de la personnalité de ces jeunes enfants qui sous les coups, les visions d’horreur de la guerre, de la drogue et, il faut le dire, des abus sexuels se transforment en chiens de guerre massacrant et pillant sans remords ni hésitation. Au milieu de cette violence absurde, la voix de ce petit garçon qui prie Dieu, pense à sa mère et finit par vouloir que le soleil disparaisse sur cet univers rempli de monstruosités. Il faut d’ailleurs souligner la performance incroyable du jeune Abraham Attah qui offre une interprétation très émouvante de cet enfant dont l’enfance est naufragée du fait de la folie des adultes et notamment du “Commandant” (encore une fois formidable Idris Elba). Un long-métrage de plus de deux heures qui passe en revue tout ce qu’il y a à dire sur ce phénomène des enfants soldats, y compris la longue et incertaine rééducation pour leur permettre de fuir les horreurs auxquelles ils ont assisté ou qu’ils ont commises pour reprendre une vie normale d’enfant ou d’adolescent. Un film à voir absolument tant pour le sujet que pour l’excellente réalisation ou la passionnante histoire.
    Redzing
    Redzing

    1 115 abonnés 4 469 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 juillet 2016
    Dans un pays d'Afrique de l'Ouest en proie à la guerre civile, un jeune garçon voit sa famille massacrée. Il se trouve alors dans les rangs d'une brigade rebelle, et va devenir un enfant soldat. "Beasts of no Nation" évoque sans concession un sujet difficile, et tristement bien réel. Le parcours infernal de cet enfant (interprété par un jeune et poignant Abraham Attah) est construit de manière à la fois crédible, touchante, et dure. On y voit également sa relation avec son "Commandant", leader charismatique et père de substitution, qui cache un guerrier sanguinaire. Celui-ci est incarné par un Idris Elba sobre et imposant, convenant parfaitement au rôle. Sur la forme, Cary Joji Fukunaga propose des plans lents et des images travaillées (la photographie exploite à merveille les décors de petites villes d'Afrique et de jungles), mélangées à des séquences prenantes en caméra à l'épaule fluide pour les scènes de batailles. Une belle mise en scène, pour un thème qui glace le sang. "Beasts of No Nation" est donc un film fort, qui aurait mérité de sortir en salles.
    BeatJunky
    BeatJunky

    150 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 juillet 2016
    Excellent! Très réaliste, l'ambiance (et l'environnement biensur ) du film m'a de suite fait penser au film de MacDonald "le nouveau roi d Écosse". Sauf qu'ici, le sujet porte plus sur l'exploitation des enfants à des fins militaires... Facilement influençables, ceux-ci se laissent endormir par les discours de vengeance leaders sans scrupules qui profitent de leur vulnérabilité pour les faire devenir de valeureux et obéissants soldats. Cary Fukunaga aura su prendre le temps de nous faire observer la manipulation du chef de ce groupe de "rebelles" (interprété par un époustouflant Idris Elba qui m'a carrément scotché! Son meilleur rôle ? Selon moi, oui et largement !....) sur sa troupe de gamins et particulièrement Agu qu'on voit se transformer petit à petit à son contact et à celui des autres gamins. L'histoire est captivante de bout en bout (quoiqu' un tout petit 1/4h trop long pt être...), pas le temps de s'ennuyer avec ces nombreuses scènes d'actions dont certaines sont d une intensité incroyable (l'entrée ds la ville) mais aussi beaucoup de scènes émouvantes et touchantes autour de ce petit garçon auquel on s'attache rapidement (Abraham Attah, vraiment excellent!) avant de le voir devenir si dur et insensible... Un film dur qui restera pour moi une référence, bien plus que "Johnny Mad dog" ... Scénario, mise en scène, Interprétation, Photo... Il n y'a rien à redire! Je comprends mieux pourquoi ce film a été nominé aux Oscars et pourquoi les grands studios de ciné commencent à flipper en voyant la qualité de ces e-films ! A voir absolument!!
    Marvel
    Marvel

    1 abonné 31 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 juin 2016
    Très bon film, poignant, transpirant de réalisme. Avec certains relents de l'incontournable "Apocalypse Now" , spoiler: notamment au niveau des scènes enivrantes emplis de langueur dans cette jungle sauvage, berceau et tombeau de nos chers protagonistes.
    A voir.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 25 mai 2016
    Ce film m'a mis une telle claque. Il m'a fait découvrir un partie des horreurs de guerre que je connaissais que peu. Il traite de l'enfance dans un pays en guérilla de manière vrai et dure. La réalisation est classieuse comme à l'accoutumer chez Netflix et peut se rapprocher du style de Clint Eastwood. Les performance quand a elles sont adapté et très bien dosé. Une très belle oeuvre
    shindu77
    shindu77

    91 abonnés 1 605 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 avril 2016
    Un jeune acteur qui excelle dans son rôle, sans oublier un Idriss Elba qui comme à chaque fois ou presque et charismatique dans son rôle. Le film montre les aspects horrible de la guerre et des enfants qui sont conditionnés à devenir des machines. Le film manque de rythme par moment et il est trop long. La réalisation n'est pas optimale.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 27 mai 2017
    Film riche et puissant en émotions, Idris Elba est vraiment au top dans son rôle de révolutionnaire voulant à tout prix gagné son combat contre le mal.
    L'acteur Abraham qui joue le petit Agu est au top du top, faire un film comme ça à son âge ça n'a pas du être si facile que ça.
    Un film de fiction qui nous montre une grande part de réalité qui se produit ou pourrait se produire dans les pays d'Afrique. L'histoire est vraiment poignante, dure même à certains moments et assez choquante. Décors très sympa, une tension ressentie du début à la fin.
    Le film joue beaucoup sur la psychologie de ces enfants soldats qui n'ont pas d'autres choix que de suivre ce commandant et tué.
    Le film est vraiment très réaliste.
    Assez long à certains moments, mais ce n'est qu'un détail.
    Ce genre de films devraient être vu par plus de personnes, car tout est super bien travailler, que ça soit le scénario, l'esthétique ou bien même les personnages.
    Agu évolue vraiment au fil du temps grâce (ou à cause) des actions qu'il doit commettre, c'est vraiment très intéressant.
    Regarder ce film, car il vaut le coup d'être vu et revue!
    Kloden
    Kloden

    125 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 février 2016
    Cary Fukunaga, le Tiers-Monde (expression datée que je réutilise comme pour la mettre en parallèle avec ces personnages oubliés du temps, qui vivent à quelques heures de vol de chez nous sans peut-être même soupçonner la sécurité de nos vies), et le parcours d'un personnage meurtri par la violence de son environnement, dont il doit embrasser l'horreur sous peine de la subir. Si l'association ne vous disait rien avant de voir Beasts of no Nation, ou si elle vous a plu (le verbe plaire est à manier avec délicatesse, s'entend) devant le premier film 100% Netflix, je ne saurais trop vous recommander Sin Nombre, petite merveille où le jeune réalisateur américain s'attaquait au sujet des maras (gangs tentaculaires d'Amérique latine) à travers la rédemption d'un de leurs membres et la lutte des migrants qui en fuyaient la violence. Disons-le tout de suite : je préfère de loin Sin Nombre à Beast of no Nation, parce qu'il réussissait à conjurer son horreur par un espoir qui lui insufflait sans souci une humanité terriblement touchante. Ici, le sujet était, il faut le reconnaître, beaucoup plus délicat à manier et à orienter vers une vision claire. Trop politique, le film se serait sans doute condamné au cliché et à un exercice de bonne conscience davantage préoccupé par son sens moral que par la réalité brute de la situation et le sort de ses personnages. Au contraire, un aspect purement documentaire m'aurait énormément dérangé, d'une part parce qu'il aurait prétendu donner un accès direct, par son simple intermédiaire filmique, à une réalité que l'on ne connaîtra bien entendu jamais sans l'avoir vécue par soi-même. Enfin, répéter le traitement romancé de Sin Nombre (que je ne trouvais pas grossier et roublard, parce qu'il se signalait tout à fait comme une décalque rêvée et embellie d'une réalité sociale dont il laissait deviner la noirceur sans prétendre pouvoir en retranscrire toute l'horreur) me paraissait aussi compliquée : si, bien que peu probable, la rédemption d'un marero et sa fugue du gang qu'il avait intégré me parait possible, la situation des enfants-soldats d'Afrique noire me parait encore plus inextricable. Pris dès leur plus jeune âge dans un engrenage qui les brise totalement et confrontés à une guerre qui n'est plus que leur ultime horizon, ces enfants sont des êtres brisés, pour qui la rédemption est sans doute impossible parce qu'ils ne se sont jamais structurés complètement. Il n'est donc pas tellement étonnant de voir Beasts of no Nation ne pas expliciter de propos et demeurer comme interdit, dans les limbes d'une tristesse insensée. La bande-son, par exemple, est un très bon marqueur de cette mise en retrait de Fukunagu, qui laisse aller son récit de lui-même : son seul affleurement extra-diégétique est un même thème assez court, planant, et repris tout au long du film à intervalles assez espacés. Comme un morceau d'innocence flottant quelque part au-dessus du récit, ce morceau est le syndrome de tout ce qui a été arraché et qu'on ne saura sans doute jamais recoller. La scène finale, qui voit les enfants-soldats regagner la mer pour y jouer, témoigne d'une tentative sans doute illusoire de noyer cette perte et cette salissure dans un infini de pardon ou d'oubli. Le problème, c'est que ces moments poétiques se font rares, puisque ce sujet est si délicat à manier sans le faire mentir d'une façon perverse. Le reste du temps, le film est parfois choquant, mais quand même un peu trop cantonné à un programme qu'on imagine facilement à l'avance. La mise en scène de Fukunaga maintient cependant Beasts of no Nation à flots : sa stylisation sonne pour le coup comme une preuve de modestie (évitant le style ultra-documentaire essayant de frapper par un aspect naturaliste, comme si les images pouvaient révéler toute la noirceur de la réalité) et ondule elle-aussi avec incertitude entre plages calmes et moments bien plus travaillés, comme si la caméra refusait de se poser et n'était jamais que l'ombre des personnages, porteuse à leur place de toute la tristesse des événements - tristesse que, pris dans la peur et leur embrigadement, ils ne ressentaient pas encore tout en l'augmentant à chaque instant par chacun de leurs actes. Je retiens par exemple cette splendide séquence où un jeu de filtres fait virer la végétation du vert tropical au mauve, comme si la guerre était devenue trop lourde à filmer sans lui donner un soupçon d'irréel, une touche presque florale de recueillement. Bref, bien qu'assez prévisible et peut-être encore un peu trop réaliste, Beasts of no Nation a le défaut de sa principale qualité : il raconte précisément et de façon honnête une horreur pour laquelle il n'y a, au final, rien d'autre à faire que de l'appeler par son nom.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 9 février 2016
    BEASTS OF NO NATION s’inscrit logiquement dans le cinéma sans frontière et politisé de Cary Fukunaga tournant autour de ce perpétuel combat intime mené par chaque être humain contre sa bestialité refoulée. Le film tourne autour d’un enfant, Agu, qui se retrouve embarqué dans un conflit qui le dépasse. Ayant perdu ses repères au cœur d’une jungle d’où ne semble plus subsister aucune once de civilisation, il se raccroche au Commandant, figure diffusant une idéologie assez obscure. Cet Ogre de conte de fées est incarné par Idris Elba dans ce qui restera sans aucun doute comme la plus grande performance de sa carrière. Là où le film fait d’ailleurs régulièrement mouche, c’est par son audace à assumer jusqu’au bout son postulat, n’éludant aucun aspect morbide ou révoltant de son sujet abominable tout en ne cédant jamais à un quelconque voyeurisme dégueulasse qui serait teinté d’un moralisme aussi pédant que facile (celui dans lequel se vautre allègrement un fumiste comme Michael Haneke par exemple). Victime des abus de la guerre et de ceux qui la pratiquent sans pour autant être un souffre-douleur se contentant de subir en permanence la cruauté ambiante, le jeune Agu est aussi terriblement contemporain par cette façon qu’il a de suivre une vision du monde, un discours pseudo-philosophique flirtant dangereusement avec le prêche religieux et prônant une justice par le sang afin de panser (temporairement) les plaies de ceux qui l’appliquent. La désorientation brutale et la terrifiante solitude de ces jeunes, persuadés de trouver une raison d’être et un exutoire en se lançant à corps perdus dans une mascarade guerrière, n’est évidemment pas sans faire écho à la montée récente de certains courants terroristes et extrémistes. Charge frontale contre l’embrigadement tout en se retenant d’être une condamnation bête et pratique de ceux qui s’y enferment, BEASTS OF NO NATION est non seulement un projet marquant par son propos, mais est aussi l’un des meilleurs films de guerre de ces dernières années. Ce constant flottement entre des moments contemplatifs et poétiques et des passages plus brutaux et nerveux, soit les deux faces d’une même pièce illustrant la dualité humaine que décortique Fukunaga, est souligné de façon somptueuse par une musique qui, comme le film, évite de céder à ce sentimentalisme pompier et à cet étalage émotionnel que l'on retrouve dans les productions hollywoodiennes pour privilégier plutôt une efficacité et une simplicité intimiste qui soient immédiatement évocatrices. Mais malgré sa peinture d’un monde fou qui ne soulage ses lésions que par la confection de nouvelles blessures, et le fait qu’il soit le film de guerre le plus rageur depuis le cri de colère de Brian De Palma avec son traumatisant OUTRAGES, BEASTS OF NO NATION choisit pourtant de ne pas se conclure sur une note négative alors que tout l’y prédestinait. Un « happy end » sous forme de concession commerciale ou bien entérinement d'une vision que porte Fukunaga ? La réponse est évidente puisque Rust Cohle l’apportait déjà dans TRUE DETECTIVE, concluant la série par ces mots : « il fut un temps où il n’y avait que l’obscurité. D’après moi, la lumière est en train de gagner ».
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