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cylon86
2 495 abonnés
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4,0
Publiée le 8 février 2016
Après avoir réalisé avec brio la saison 1 de "True Detective", Cary Fukunaga revient au cinéma. Exclusivité Netflix qui aurait pourtant mérité d'un passage sur grand écran, "Beasts of No Nation" est une œuvre qui prend à la gorge, sans artifices et sans compromis. Dans un pays d'Afrique qui ne sera jamais nommé mais qui pourrait être n'importe lequel, la guerre éclate. Agu, jeune garçon, se retrouve séparé de sa mère et voit son père et son frère tués sous ses yeux. C'est dans ce contexte qu'il est recueilli par l'armée d'un charismatique commandant (Idris Elba, impeccable). Et voilà donc Agu qui se retrouve avec une arme entre les mains à faire la guerre. Comme de nombreux enfants de son âge, Agu voit son enfance brisée par la violence d'une guerre qu'il ne comprendra pas vraiment. Embrigadé par un leader magnétique se posant en père de substitution, il se retrouve à tirer des balles, à connaître l'odeur de la peur, des cadavres et de la violence. Comme il le dit lui-même dans une voix-off qui n'est pas sans rappeler celle de "La ligne rouge" de Terrence Malick (certains plans dans la jungle y font également écho), il ne sera plus jamais un enfant même si cette guerre finit. Adoptant le point de vue d'un de ces nombreux enfants soldats dont on entend souvent parler sans pour autant vraiment les voir, "Beasts of No Nation" dresse le constat effroyable de guerres ruinant la jeunesse et brisant les enfances. Sans pour autant être moralisateur, le film se contente de nous montrer une réalité plus vraie que nature, empreinte d'une violence brute et viscérale. Pour cela, Fukunaga sort le grand jeu et nous gratifie de superbes plans. Les décors sont magnifiques mais la mise en scène met également en valeur l'intensité des actions ou des sentiments, suivant les plans qu'elle adopte, parfois courts et énergique, parfois longs et virtuoses, parfois fixes, laissant s'exprimer une multitude de sentiments dans un regard. A ce niveau-là, le jeu du jeune Abraham Attah est saisissant et empreint d'une maturité étonnante.
Dans un pays d'Afrique de l'Ouest en proie à la guerre civile, un jeune garçon voit sa famille massacrée. Il se trouve alors dans les rangs d'une brigade rebelle, et va devenir un enfant soldat. "Beasts of no Nation" évoque sans concession un sujet difficile, et tristement bien réel. Le parcours infernal de cet enfant (interprété par un jeune et poignant Abraham Attah) est construit de manière à la fois crédible, touchante, et dure. On y voit également sa relation avec son "Commandant", leader charismatique et père de substitution, qui cache un guerrier sanguinaire. Celui-ci est incarné par un Idris Elba sobre et imposant, convenant parfaitement au rôle. Sur la forme, Cary Joji Fukunaga propose des plans lents et des images travaillées (la photographie exploite à merveille les décors de petites villes d'Afrique et de jungles), mélangées à des séquences prenantes en caméra à l'épaule fluide pour les scènes de batailles. Une belle mise en scène, pour un thème qui glace le sang. "Beasts of No Nation" est donc un film fort, qui aurait mérité de sortir en salles.
"Johnny Mad Dog" (2008) avait déjà abordé le thème de l'enfant-soldat dans les guerres civiles africaines mais pas avec autant de brio (c'est peu de le dire) que "Beasts of no nation". L'immersion est totale au sein de cette section armée luttant pour une quelconque faction politique. On sentirait presque l'odeur de la poudre, du sang et de la terre. Le cinéaste joue la carte du réalisme et réussit à éviter certains piège comme la surenchère d'action, de scènes mélodramatiques ou encore d'une morale omniprésente. Rien de tout ça ici. On est pourtant loin du documentaire puisque "Beasts of no nation" se repose sur une intrigue solide et une réalisation soignée. Que dire de ces magnifiques plans panoramiques mettant en valeur la beauté des paysages africains? Nul doute qu'ils contrastent avec l'horreur de la guerre. Cary Fukunaga signe un film fort, poignant et engagé sur un sujet pas si évident que cela.
Le moins qu’on puisse dire c’est qu’avec ce sujet le réalisateur Cary Fukunaga n’a pas choisi quelque chose de léger ni de glamour. Il s’intéresse à une des plus grandes tragédies de l’Afrique contemporaine (parce que oui, ce genre de choses arrive encore de nos jours) : l'enrôlement des enfants dans les armées de rébellions et les milices de guerres. Il construit son film sans jamais évoquer un pays ou une situation historique particulière pour rendre son propos plus universel et didactique. On se retrouve donc dans un pays du continent africain qui n’est jamais identifié où un conflit politique à dégénéré en guerre civile et où armée plus ou moins régulière et rébellion(s) s'affrontent en prenant les populations civiles en otage et en n’hésitant pas à tuer, exécuter et massacrer ceux qui sont considérés comme les ennemis, combattants ou non. Les enfants orphelins, perdus ou enlevés sont alors à la merci du plus fort et enrôlés de force pour servir d’aides ou de fantassins à ces groupes armés. À travers l’histoire de Agu, le réalisateur nous raconte ces milliers de destins brisés par la soif de pouvoir, de richesse ou à cause de conflits ethniques qui gangrènent le continent noir depuis plus de cinquante ans. La violence du propos n’est jamais édulcorée, mais le film ne s’y complaît pas pour autant et l’utilise avec sobriété pour décrire une situation dantesque. Il montre surtout la lente décomposition des repères moraux et de la personnalité de ces jeunes enfants qui sous les coups, les visions d’horreur de la guerre, de la drogue et, il faut le dire, des abus sexuels se transforment en chiens de guerre massacrant et pillant sans remords ni hésitation. Au milieu de cette violence absurde, la voix de ce petit garçon qui prie Dieu, pense à sa mère et finit par vouloir que le soleil disparaisse sur cet univers rempli de monstruosités. Il faut d’ailleurs souligner la performance incroyable du jeune Abraham Attah qui offre une interprétation très émouvante de cet enfant dont l’enfance est naufragée du fait de la folie des adultes et notamment du “Commandant” (encore une fois formidable Idris Elba). Un long-métrage de plus de deux heures qui passe en revue tout ce qu’il y a à dire sur ce phénomène des enfants soldats, y compris la longue et incertaine rééducation pour leur permettre de fuir les horreurs auxquelles ils ont assisté ou qu’ils ont commises pour reprendre une vie normale d’enfant ou d’adolescent. Un film à voir absolument tant pour le sujet que pour l’excellente réalisation ou la passionnante histoire.
Un scénario un peu convenu et linéaire, ainsi que quelques scories (la voix off du jeune garçon, le passage à la langue anglaise) peuvent parfois contrarier à la vision de cet ambitieux "Beasts of no nation". Mais n'oublions pas les quelques grandes qualités du film : une superbe mise en scène et de formidables acteurs (en premier lieu l'impérial Idris Elba).
Un jeune acteur qui excelle dans son rôle, sans oublier un Idriss Elba qui comme à chaque fois ou presque et charismatique dans son rôle. Le film montre les aspects horrible de la guerre et des enfants qui sont conditionnés à devenir des machines. Le film manque de rythme par moment et il est trop long. La réalisation n'est pas optimale.
Il est franchement dommage que le film de Cary Joji Fukunaga, réalisateur du prochain "James Bond", n'est pas connu un succès plus retentissant après sa diffusion sur Netflix. En effet, "Beasts of No Nation" est une véritable belle découverte qui mérite largement le détour. Le film narre la guerre civile au Ghana qui enlève à un jeune garçon son enfance lorsqu'il se retrouve embrigadé dans une sorte de bataillon dirigé par une sorte de gourou sanguinaire brillamment incarné par l'excellent Idris Elba. Le film ne nous épargne rien quant à la violence et l'ignominie émanant de cette guerre civile, et n'hésite pas à nous confronter directement à toutes les horreurs qu'elle engendre, ce qui nous choque d'autant plus puisque le personnage principal n'est qu'un enfant. Autres points forts du film, une réalisation parfaitement orchestrée par le talentueux Cary Joji Fukunaga, qui nous emmène au cœur d'un pays dévasté. Si on peine à comprendre tout de suite les enjeux et que le récit tarde un peu à se lancer, on ne décroche ensuite plus une minute de "Beasts of No Nation". Impossible de ne pas être bouleversé à la fin du visionnage.
Film plutôt pas mal. Le sujet abordé est touchant et on se met à la place de ces enfants qui sont enrôlés de force dans cette terrible guerre. La mise en scène est bonne. Quelques moments de lenteur qui font qu'on décroché un peu. Très bonne prestation d'Abraham Attah et bien évidemment Idris Elba.
un film très touchant, très bien réalisé, une grande histoire, très réaliste. Un peu long et une fin un peu en dessous. De la violence surtout suggérer et psychologique. Un très bon résultat.
Fukunaga s’inspire d’un livre pour nous raconter l’histoire d’un enfant soldat remarquablement interprété par Abraham Attah avec pour commandant un idris Elba très convaincant. Film fort, film choc , âme sensible s’abstenir.
Je m'attendais à beaucoup mieux. Des longueurs affligeantes ponctuent ce qui aurait pu être une réussite. Cela n'enlève rien sur la dénonciation de ces enfants guerriers mais qualitativement le film reste discutable sur son rythme et sa mise en scène. De bons acteurs mais ne compensent pas les points de faiblesse trop nombreux à la limite de l'ennui. Moyen ! 2.5/5 !!! Coté empathie, je peux comprendre les 5/5 ...
Excellent! Très réaliste, l'ambiance (et l'environnement biensur ) du film m'a de suite fait penser au film de MacDonald "le nouveau roi d Écosse". Sauf qu'ici, le sujet porte plus sur l'exploitation des enfants à des fins militaires... Facilement influençables, ceux-ci se laissent endormir par les discours de vengeance leaders sans scrupules qui profitent de leur vulnérabilité pour les faire devenir de valeureux et obéissants soldats. Cary Fukunaga aura su prendre le temps de nous faire observer la manipulation du chef de ce groupe de "rebelles" (interprété par un époustouflant Idris Elba qui m'a carrément scotché! Son meilleur rôle ? Selon moi, oui et largement !....) sur sa troupe de gamins et particulièrement Agu qu'on voit se transformer petit à petit à son contact et à celui des autres gamins. L'histoire est captivante de bout en bout (quoiqu' un tout petit 1/4h trop long pt être...), pas le temps de s'ennuyer avec ces nombreuses scènes d'actions dont certaines sont d une intensité incroyable (l'entrée ds la ville) mais aussi beaucoup de scènes émouvantes et touchantes autour de ce petit garçon auquel on s'attache rapidement (Abraham Attah, vraiment excellent!) avant de le voir devenir si dur et insensible... Un film dur qui restera pour moi une référence, bien plus que "Johnny Mad dog" ... Scénario, mise en scène, Interprétation, Photo... Il n y'a rien à redire! Je comprends mieux pourquoi ce film a été nominé aux Oscars et pourquoi les grands studios de ciné commencent à flipper en voyant la qualité de ces e-films ! A voir absolument!!
A la limite du chef d'oeuvre, ce film montre la monstruosité des hommes. A travers une guerre dans un hypothétique pays d'Afrique, on suit le parcours des enfants soldats aux côtés d'un commandant psychopathe. Idriss Elba est tellement convaincant dans ce rôle de sale type qu'on a juste envie spoiler: de le passer par le peloton d'exécution . Les enfants jouent admirablement bien, passant de l'horreur de la guerre au plaisir de jouer ensemble. Les abominations d'une guerre sans cause à part celle de s'accaparer des ressources du pays. "Beasts of No Nation", un titre qui décrit en quatre mots toute l'atrocité des guerres civiles qui sévissent en Afrique. On sent que ce film a été réalisé par un politologue (issu de Science Po Grenoble). Guerre et politique ne font qu'un.