Qu'on y entre du coeur, de la tête ou encore des tripes, la belle vie vous prend: que demander de plus ? Un film profond et attachant, symbolique et populaire: bref un film universel... mais pas "universal", hélas: quel dommage qu'il soit si peu diffusé !
Depuis dix ans, Yves, ayant soustrait ses deux enfants à la garde de leur mère, est obligé de vivre avec eux dans la clandestinité. Il est toujours recherché et menacé, si on le retrouve, d'une peine de deux ans de prison. Elever ses deux garçons, Sylvain et Pierre, les garder sous sa coupe, c'était relativement facile tant qu'ils étaient petits. Mais ce sont maintenant de grands adolescents, avides de découvertes, et les choses se compliquent énormément. Pierre s'échappe, prend son indépendance. Reste Sylvain, mais, pour lui aussi, grandit le désir d'une autre vie. Caché avec son père sur une île de la Loire, il n'en fait pas moins des escapades. L'une d'elles lui fait faire la connaissance de Gilda, une charmante jeune fille dont il ne tarde pas à s'éprendre. Entre la fidélité à son père et l'attraction exercée par Gilda, comment choisir? A dix-sept ans, n'est-on pas désireux d'aimer? C'est un film attachant qu'a réalisé Jean Denizot, plein de moments forts et émouvants. Dommage que le rythme en soit quelque peu inégal, mais il laisse augurer qu'on a affaire à un excellent cinéaste. A suivre donc. 7,5/10
Super film et très jolie histoire. J'ai vraiment été agréablement surpris par la qualité du film. Je n'ai pas décroché du début à la fin. Je vous recommande vivement d'aller le voir...
Un très beau film sur l'adolescence, qui n'est pas sans rappeler le sublime Mud - Sur les rives du Mississipi. Mais alors que le second, sombre et plein de suspense, porte sur la découverte de l'amour, La Belle Vie interroge la transformation des liens avec les parents spoiler: (le père que l'on quitte, la mère que l'on retrouve) , du point de vue du jeune héros. On se laisse prendre par l'histoire, portée par de bons acteurs et des paysages magnifiques...Un petit film français comme je les aime!
A leurs moments perdus, les deux frères de La belle vie lisent Mark Twain. Tout sauf un hasard tant Jean Denizot fait baigner son premier film dans une atmosphère qui rappelle celle des bords du Mississippi. Et les paysages de Loire, magnifiquement photographiés, sont mieux qu'un succédané. Un premier film est souvent marqué par les maladresses de construction et de finition. Il y en a très peu dans La belle vie au scénario limpide qui laisse leur chance à tous les personnages, par petites touches, sans appuyer sur le bouton "attention séquence émotion." Il y a quelque chose de Pialat aussi (en moins douloureux) dans les rapports humains, une complexité et une rugosité rendues simples et claires par la grâce d'une écriture qui va à l'essentiel, d'une grande pureté. Le thème central est celui de l'amour filial mais irrigué par d'autres sujets, comme le passage de l'adolescence, et traité avec délicatesse et pudeur. Il y a dans le film une quête de liberté et l'option de choisir sa vie, dussent-elles passer par des compromis, des chagrins et des abandons. La belle vie est bien mieux qu'un premier long-métrage prometteur.
Excellent premier film! Complicité et justesse des acteurs, très belle image, musique, que l'on pourrait penser décalée, mais qui permet de créer un équilibre par rapport à la cavale "stressante" des protagonistes. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un très bon moment de cinéma.
Comment transformer une histoire vraie inspirée d'un fait divers récent en une aimable supercherie scenaristique ? Voilà la question lancinante qui vous envahit dès votre sortie de la salle. Des thèmes sous-tendus par l'histoire sont à peine évoqués ou décrits de manière caricaturale et grossière - démarche personnelle du père - ? la mère ?; le déchirement des adolescents partagés entre l'attachement au père et leur désir de s'en retourner à la "société des hommes". Un scénario qui n'évite pas de nombreuses invraisemblances - chemises troip propres, tee-shirt trop bien repassés, forces de l'ordre étrangement peu pugnaces ., bateau providentiel ... . scenario réhaussé partiellement par un jeu plus qu'honorable des acteurs. Heureusement que l'histoire a choisi le cadre enchanteur des montagnes béarnaises ou des rebords de la Loire, au bord d'une onde pure et sauvage . Peut-être elle-aussi trop pure ? ou trop sauvage ?. Le spectateur sera comblé par ces successions de cartes postales idylliques , autant de suggestions pour l'organisation de ses prochaines vacances d'été. C'est peut-être finalement l'unique intérêt du film, que de pouvoir se réincarner en livre d'images.
Un film qui fait penser à A Bout De Course de Sidney Lumet ne peut pas être un mauvais film....Sans atteindre la densité dans les rapports familiaux du chef d'oeuvre de Lumet, faute de fluidité dans l'enchainement des scènes, on suit avec intéret ce périple dans une France bien photographié et qui convoque de grands thèmes (autonomie, éducation, nomadisme, sociabilité...). J'ajoute ma voix aux problèmes soulevés quant à la qualité de distribution, problème qui n'est pas propre à ce film hélas, et qui represente une menace quant à la diversité de la progammation. Ce film propose pourtant une histoire intéressante, permettant évasion et réflexion, et donc susceptible d'être apprécié par tous les publics.
" La belle vie " est un très beau film, un film qui fait du bien, un film généreux, plein de plaisirs, un film qui respire, divinement interprété et avec un casting de " guest " subtil ( Maya Sansa, Jean-Philippe Ecoffey ). Un film qui porte divinement bien son titre. Un premier long-métrage très prometteur, loin du cinéma intellectuel parisien qui se regarde le nombril. La preuve : pas une seule ligne dans " Les inrocks " ... c'est dire ! Mais au fait, Pourquoi si peu de salle programme ce film sur Paris. Non vraiment, ça me dépasse.
Une autre France et d'autres Français que ceux qu'on voit d'habitude. Des acteurs sincères (surtout les plus jeunes, en fait), un petit bateau en bois avec lequel on descendrait volontiers la Loire jusqu'à Saint Nazaire. Faites à ce film un bon accueil, qu'il puisse avoir une longue vie! Sa distribution minimale est un scandale!