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🎬 RENGER 📼
7 354 abonnés
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3,0
Publiée le 30 mars 2021
Ce n’est pas la première fois que le documentaliste Frederick Wiseman s’intéresse à l’éducation. Dès son second film, il s’intéressait à l’enseignement secondaire avec High School (1968) et 25ans plus tard, il réitérait avec un lycée alternatif qui enseignait principalement aux élèves d'origine hispanique ou afro-américain avec High School II (1994).
Comme son titre nous l’indique, At Berkeley (2014) nous entraine au cœur de l’université de Californie à Berkeley, l’une des plus sélectives et prestigieuses au monde (500 hectares pouvant accueillir jusqu’à 40 milles étudiants, c’est littéralement une ville dans la ville). Une immersion de plusieurs mois, le temps d’un semestre, dans une institution qui a la particularité d’être publique, contrairement à bon nombre d’autres institutions US. Bien évidemment, ce statut nécessite une responsabilité vis-à-vis de l’état américain et les contraintes budgétaires y sont nombreuses. Le réalisateur nous donne d’ailleurs bien souvent l’occasion de suivre de l’intérieur des conseils d’administration où sont évoqués divers sujets tels que les restrictions budgétaires ou encore maintenir les emplois (tout en ayant le risque de voir partir ses meilleurs professeurs dans d’autres universités, là où ils seraient bien mieux payés).
Le film nous rappelle aussi une triste réalité, celles d’étudiants qui n’ont d’autres choix que de recourir à un (voir des) prêt(s) étudiant(s) (s’endettant pour plusieurs décennies) pour payer leurs études alors que dans d'autres pays les universités sont gratuites, certains de ces jeunes mettront toute une vie pour rembourser. Il était important de nous le rappeler car Berkeley fait figure d’exception avec son ouverture aux classes défavorisées et son système de bourse, malgré la baisse constante des budgets alloués par le gouverneur, les dirigeants se démènent pour maintenir cette exception.
Un documentaire extrêmement riche (parfois trop et où il nous arrive de ne pas toujours tout comprendre), d’une durée de 4h, à travers lesquelles le réalisateur nous entraine aussi bien à l’intérieur des salles de cours que des salles de réunions où l’administration et les enseignants débrief. L’épée de Damoclès au-dessus de Berkeley menace de la fragiliser avec le désengagement de l’état qui viendrait ruiner ce pourquoi l’institution se bat farouchement depuis 1868. Wiseman nous offre ici, comme à son habitude, un bel exercice de style, une immersion-fleuve passionnante.
Documentaire fleuve (4h!) de Frederick Wiseman sur une institution publique d'excellence : l'université de Berkeley. Le film alterne de manière programmatique séquences de conseil d'administration où l'on sent toute l'importance qu'accorde le doyen à la réputation d'excellence de son établissement même si pour le coup on pourrait plutôt parler de ville sous-cloche plutôt que d'université classique au sens français - cours divers et variés à savoir de la littérature à l'astronomie en passant par la conception d'exosquelette pour handicapé & plans de coupe où FW s'attarde sur les petites mains invisibles (ce plan très évocateur de la poussière retombant en masse ...) qui font de ce campus un modèle envié et reconnu dans le top 5 international des universités.Le projet aurait ainsi gagner à mon sens à être raccourci d'au moins 1h voire 2: le panégyrique de Berkeley peut lasser sur 4h même s'il faut reconnaitre l'effort constant de son personnel pour garder cette image d'excellence qui passe par un souci de bonne gestion financière permanent (un seul jardinier pour tout le campus? s'étonne le doyen au sourire perpétuel). En revanche on est étonné par le désintérêt total de FW par rapport aux fraternités et surtout aux fêtes(peut être l'age avancé de Wiseman?) qui doivent rythmer la vie des étudiants:ne font ils que travailler ?Le folklore anti-privé peut aussi prêter à sourire quand on sait que ces étudiants déjà privilégiés formeront l'élite de la nation us des années plus tard sans remettre en cause réellement le fonctionnement de la société us minée par de gigantesques inégalités : dans le film ils ne veulent pas renverser la table mais rester dans une forme de statu quo à savoir garder un enseignement gratuit alors que l'on sait que rien n'est gratuit dans cette société libérale.Bref un docu passionnant mais qui ne donne pas assez la parole aux étudiants réduits à 2-3 figures de rebelles à mégaphone dont se moque ouvertement le doyen car il sait au fond de lui que rien n'a changé depuis les débuts du free speach movement & que tout ceci a même tendance à empirer (la liste de revendications des étudiants qui se rallonge toujours plus...) A voir dans tous les cas pour mesurer le gouffre avec nos universités en France !
4 heures sans un temps mort, 4 heures indispensables pour avoir une vision l'université, du système éducatif et du peuple américain qui dépassent tous les clichés habituels. Le montage est incroyablement malin, les plans superbes et chaque personne filmée est totalement respecté pur chef d œuvre !
"At Berkeley" fait salle comble au Reflet Médicis, qui est - il est vrai - la seule salle parisienne à le diffuser. Son sujet : l'université de Berkeley en Californie. Son auteur : l'Américain Frederik Wiseman, 84 ans, l'un des maîtres du documentaire. Sa durée : 4h04. Autant dire que j'avais l'impression d'être analphabète parmi des normaliens, polytechniciens, docteurs en astrophysique et/ou agrégé d'histoire. Avec mes lunettes, ma serviette en cuir et mon costume-cravate, je pense que mon école a, elle aussi, été aisément identifiée !
"Le Monde" a consacré une page - et décerné trois étoiles - à ce documentaire-fleuve. Pourtant je lui trouve bien des défauts dont je ne sais trop s'ils sont imputables au documentariste ou à l'université qu'il filme.
Le premier est de s'être focalisé sur des épisodes très réducteurs de la vie d'un campus. La caméra de Wiseman ne filme paresseusement que deux types d'événements répétitifs : des cours et des conseils d'administration. Chaque scène est répétée, quatre heures durant, avec une métronomie rapidement lassante : 8-10 minutes environ entrecoupées de 1-2 minutes de plans extérieurs. N'y avait-il pas autre chose à filmer ? Les élèves notamment dont on ne s'approche jamais sinon sur leurs lieux de cours. Wiseman n'aurait-il pas eu les autorisation de filmer leurs logements ? leurs soirées ? leurs discussions ? Ils ne sont que des pions interchangeables qui promènent leur face silencieuse dans des amphis ensoleillés.
Le deuxième est de s'organiser autour d'une seule problématique : comment rester une université privée, accessible à tous, proposant un enseignement de qualité et offrant donc des salaires attractifs à ses enseignants sans augmenter les frais de scolarité alors que l'Etat se désengage pour cause d'austérité budgétaire ? La question est intéressante. Mais tournée dans tous les sens pendant quatre heures - sans qu'il y soit d'ailleurs apportée de réponses stimulantes - elle devient vite répétitive.
Le troisième est plus subjectif. Il tient aux étudiants eux-mêmes dont j'ai été surpris. par la médiocrité. Je m'attendais à quoi ? Aux seins rebondis des cheerleaders de "La revanche d'une blonde" ? Au charme ténébreux des beaux gosses de "Kaboom" ? Les étudiants de Berkeley sont moches, mal fringués et - ô surprise - ne transpirent pas d'intelligence. Quand ils se mettent en grève, ils singent leurs aînés soixante-huitards - le talent en moins.
Mais c'est sans doute la jalousie qui me fait parler. J'aurais adoré étudier à Berkeley. Je n'y arriverai jamais Me reste donc à essayer d'y enseigner ! le droit public ? le cinéma ?
Fim fleuve, une punition! A trop vouloir être exhaustif, Weiseman crée une oeuvre pesante et ennuyeuse et bavarde sans humour ni légèreté sur un lieu pourtant mythique, Berkeley et son université, ici un ghetto dont on sort à peine, donnant l'envie de le fuir pour retrouver la rue, les passants, de l'air! Dommage, et incompréhensibles les critiques qui , comme souvent, encensent unl film sans que l'on comprenne les raisons de leur engouement.
Un solide documentaire de Frederick Wiseman sur l'université publique américaine, plus particulièrement l'emblématique campus de Berkeley situé dans la baie de San Francisco en Californie. Berkeley est classée comme l'une des meilleures universités au monde, détentrice de plusieurs prix Nobel, mais fût dans les années 60 et reste encore, un haut lieu de l'expression démocratique (l'un des foyers du mouvement hippy, de l'opposition à la guerre du Vietnam, des luttes contre la racisme et surtout du "free speech movement", visant à autoriser la liberté d'expression des étudiants au sein de l'université). Malheureusement, la crise financière et les restrictions budgétaires drastiques menacent de plus en plus la volonté de démocratiser l'enseignement supérieur. Les étudiants des classes moyennes s'endettent pour couvrir leur frais d'inscription et l'administration ne peut leur apporter, faute de finances suffisantes, toute l'aide qu'elle souhaiterait. Wiseman suit donc durant trois mois Berkeley pour voir comment chacun fait face à ces difficultés. Il en profite pour montrer le climat bien spécifique du campus, entre bain de soleil californien et animations de rue. Au final, il livre un portrait plutôt flatteur de l'administration (peut-être trop?) et de la communauté même si ce tableau collectif est saisissant, par sa richesse et sa complexité.