Ce Bethléem m'est plus apparu comme un film sur l'absurdité des liens affectifs en temps de guerre que sur le conflit israélo-palestinien en lui-même. Le personnage principal, si on peut l'appeler ainsi car une des caractéristiques du film est justement de ne jamais s'attacher à un personnage plus qu'à un autre(mais dans la mesure où le film commence et finit par un plan sur lui), Sanfur, traverse en fait sa crise d'adolescence dans le cadre d'une guerre. Sa façon de s'affirmer à lui, ce n'est pas de fuguer, mais de dire à ses potes de tirer à la Kalachnikov sur lui pour tester un gilet pare-balles. Son père de coeur à lui, ce n'est pas le coach de foot, mais un agent israélien prêt à tout(?) pour avoir des informations sur son frère Ibrahim, célèbre leader d'une branche de Résistants. Et l'une des pistes de réflexion lancinantes tout au long du film, c'est " La fidélité à la nation vaut-elle un lien fort et spontané qu'on a entretenu avec quelqu'un pendant des années?". Si j'ai trouvé la réalisation plutôt minimaliste (mis à part quelques sonorités intéressantes et une scène d'action réussie), le scénario est tip top. Le casting un peu faible pour les prétentions du film, je trouve. Ce Bethléem est donc à voir rien que pour la mise en lumière des liens et des conflits affectifs qui peuvent avoir lieu dans des situations extrêmes comme la guerre.