Red Sparrow, c’est du nanar grand cru, l’Everest de la bêtise, n’importe quoi, n’importe comment, et ce pendant… 2h21. Derrière la caméra, Francis Lawrence, réalisateur venu du clip, déjà auteur de plusieurs volets de Hunger Games et de Je suis une légende, version Will Smith. Ici, il adapte paresseusement un roman paresseux d’un ex agent de la CIA et suit les aventures asthmatiques d’un Mata Hari moderne. En résumé, c’est filmé à la faucille, réalisé sous encéphalite bovine, le scénariste somnole, les acteurs semblent sous tranxène (mention spéciale à Charlotte Rampling et Jeremy « J’ai-des-impôts » Irons). Même les décors jouent mal. Il n’y a pas d’action mais un suspens vintage (lire chiant) et le seul argument marketing du film, c’est que Jennifer Lawrence exhibe son fessier rebondi lors d’une « séquence d’anthologie ». Pendant tout le film, je n’ai cessé de me demander pourquoi cette talentueuse actrice, découverte dans l’excellent Winter Bones, et maintenant tout en haut de la chaîne alimentaire hollywoodienne, pouvait se compromettre dans un tel navet, alors qu’elle peut initier n’importe quelle production ? C’est clairement un « Jennifer Lawrence movie », mais pourquoi cette militante féministe, qui s’est déchaînée quand ses selfies coquins ont été balancés sur le net, se balade constamment à poil, dans des scènes prétendument sexy mais totalement gratuites ? Son jeu d’actrice se résume à baisser sa culotte (en soie), remettre sa culotte, tout en écarquillant les yeux… Pathétique ! Pourquoi ces scènes complaisantes de viol et de torture, des séquences où elle se fait ouvrir, mutiler, saccager ? Car en plus de son insignifiance, Red Sparrow est abject dans sa complaisance dans la violence, la torture. Les Russkofs sont des fourbes, des nuisibles, des psychopathes (pléonasme) et se paient du bon temps en tuant leurs ennemis ou en les torturant à petit feu à la Top Chef. J’ai l’impression que pendant la période la plus frigorifique de la Guerre froide, les cinéastes n’osaient pas filmer de telles immondices. C’est con, complaisant, sexiste, belliqueux, voire xénophobe.