Disons le clairement, s’il y a bien une bande-annonce ratée et qui ne donnait absolument pas envie de voir le film, C’était bien celle de « Thor : Ragnarok ». Et pourtant le résultat est très loin de ce que l’on pouvait imaginer, d’abord le film est très loin d’être raté , et surtout le scénario s’est décidé à renouveler le genre, et donc de faire table rase du style des deux premiers épisodes.
En effet, les auteurs ont décidé de se recentrer sur les missions principales du héros, à savoir la sauvegarde d’Asgard. En effet dans cette nouvelle aventure du dieu au marteau, la cité d’Odin, est la cible de la déesse de la mort, qui menace de semer le chaos et de prendre le pouvoir. Thor doit alors puiser au fond de lui et créer une nouvelle équipe pour pouvoir défendre son royaume. Et c’est là que les premières bonnes idées commencent, d’abord parce que les scénaristes se sont amusés à utiliser les aventures précédentes mais également celle des Avengers, pour pouvoir créer une aventure toute nouvelle, qui soit cohérente avec tout ce qui s’est passé précédemment. C’est également l’occasion de faire un premier pas vers ce que sera le nouvel épisode des Avengers. Est ce qui surprend dès le départ, c’est le ton résolument léger avec lequel le scénario avance dans son intrigue, et la manière dont il veut capter l’attention des spectateurs Et surtout les clins d’œil récurrent et permanent qui vont amener les changements qui feront de ce troisième opus une réussite.
Et bien sûr, On rit énormément, pour bien des raisons, du début jusqu’à la fin. Mais cela ne sert pas seulement à sauver le film, il faut aussi une mise en scène inventive et efficace qui sache surprendre, tout en gardant les fondamentaux de l’entreprise Marvel. Et le réalisateur Taïka Waititi à qui l’on doit notamment le film délirant « Vampires en toute intimité » parvient à nous prouver qu’en plus de maîtriser l’humour, il sait parfaitement s’inspirer de bien des références pour donner à ce nouvel épisode des aventures de « Thor », un côté wagnérien, qui colle parfaitement au scénario À l’image de cette remarquable scène de flash-back lorsque les Walkyries, sont venus à l’aide d’Odin. La scène, mal utilisé dans la bande-annonce, trouve dans le film une place et une dimension dantesque, qui n’est pas sans rappeler les toiles des grands maîtres, qui ont su mettre en peinture les grandes légendes nordiques. Outre les scènes de combat qui sont toujours impressionnante dans les aventures des héros Marvel, il y a dans ce film une texture très inspiré des années 80, a l’instar de la musique de Mark Mothersbaugh (Pee Wee’s Holiday) qui vient habiller de manière surprenante l’ensemble du film et notamment l’utilisation du morceau de Led Zeppelin (Immigrant Song) qui vient donner une dimension particulièrement saisissante des deux combats les plus importants de Thor.
Côté distribution, il apparaît clairement que l’ensemble des comédiens se sont amusés dans cette nouvelle aventure, à commencer par Chris Hemsworth et Mark Ruffalo, respectivement Thor et Hulk , qui n’ont jamais paru aussi complice à l’écran, on s’amusant de manière constante à auto parodiée leurs propres personnages. Tort il apparaît plus que jamais prétentieux, sûr de lui, et un brin méprisant parfois face à un Hulk rendu à l’état d’un enfant colérique qui aime la bagarre, il veut absolument avoir le dessus. Dès lors qu’il devient Bruce Banner, il redevient ce scientifique plus à l’aise avec les chiffres et les formules qu’avec l’action elle-même.
En conclusion, ce nouvel épisode des aventures de Thor, aurait pu manquer son départ par la faute d’une bande-annonce particulièrement ratée, mais au final le film est une grande réussite, peut-être l’un des meilleurs Marvel de ces dernières années, avec un ton résolument décalé, à l’humour parfaitement assumé et une mise en scène redoutablement inventive qui sait ne pas se prendre au sérieux tout en respectant le cahier des charges de Marvel.