Une excellente suite. John Lasseter nous offre avec Toy Story 2 une suite qui n'a rien à envier à son prédécesseur, et pour cause : le scénario est excellent et palpitant. Là où dans le premier film, c'était Buzz qui avait disparu, ici c'est Woody que la joyeuse troupe de jouets doivent retrouver. J'adore l'idée d'avoir fait kidnapper le cow-boy par un entrepreneur de jouets, ce qui amène le film à critiquer ces entreprises ne pensant qu'à l'argent, et oubliant que les jouets sont avant tout là pour recevoir l'amour des enfants. De plus, alors que le premier volet s'intéressait à l'amour que porte l'enfant pour ses jouets, Toy Story 2 analyse le caractère éphémère des jouets, susceptibles d'être délaissés quand l'enfant s'en lassera. Cela amène à des passages extrêmement touchants, je pense en particulier aux scènes où Woody entre en conflit avec Jessie et Papi Pépite, ces derniers jugeant qu'il est préférable pour un jouet d'être un objet de collection, exposé dans un musée est ainsi éternel (j'adore également l'idée d'avoir introduit Pile-Poil, fidèle destrier de Woody, personnage muet contrairement aux autres jouets ce qui amène plus d'émotion), et aussi à la chanson "Quand elle m'aimait", qui m'a d'ailleurs fait verser une petite larme. Toy Story 2 est vraiment intéressant de ce point de vue là car il comporte un véritable sous-texte qui amène à réfléchir sur le comportement des enfants et le caractère superflu et temporaire des jouets (la scène du cauchemar de Woody, très profonde). De plus, l'univers du film est toujours aussi soigné que le précédent : la débauche de produits dérivés à l'image de Woody, la scène du nettoyeur que je trouvait absolument fascinante quand j'étais petit, l'aéroport, le vide-grenier, ... J'adore également la scène où notre cher Buzz se retrouve dans le rayon du magasin contenant des dizaines d'exemplaires de ce même Buzz, et le moment où il rencontre le Buzz avec la ceinture multi-usages est juste génial car il nous rappelle Toy Story premier du nom de manière comique (le jouet persuadé d'être un ranger de l'espace) comme thématique (le jouet plus "high-tech", surpassant le précédent). L'animation est toujours d'excellente qualité, nous offrant des séquences intéressantes (comme la séquence d'ouverture, peut-être peut-on y voir une critique d'une jeune société de plus en plus tourné vers le monde informatique ?) et même parfois grandioses (la fin du film à l'aéroport). Si je pouvais reprocher une chose au film, ce serait l'écriture des humains qui n'ont aucune autre personnalité que leur fonction : Al est entrepreneur et ne pense qu'au fric, Andy est un jeune enfant qui s'amuse avec ses jouets et est triste quand ils sont abîmés, le nettoyeur nettoie, etc. Mais en même tempos, c'était difficile de développer tous ces personnages dans un film d'1h33 déjà chargé avec les personnages du premier opus ainsi que les nouveaux (Jesse, le chercheur d'or, Pile-Poil, Zorg, Barbie...) donc ce n'est absolument pas un défaut et puis il ne faut pas oublier que le film se nomme "Toy Story" et non pas "Human Story". Toy Story 2 est donc une suite à la hauteur du précédent, offrant des moments drôles et touchants, brassant des thématiques très intéressantes et ayant bercé l'enfance de beaucoup d'entre nous.