En dehors de rares exceptions (Là-Haut, Wall-E...), Disney me déçoit de plus en plus depuis le passage à l'an 2000. Pas uniquement le tout 3D, qui n'est finalement pas si économique que cela, mais surtout le manque d'émotions et la baisse du niveau d'écriture (scénario et script). Si il n'y avait pas eu ce matraquage intensif et sans précédents autour de la "Reine des Neiges", plus personne ne penserai aujourd'hui à ce long métrage creux et sans intérêt comme une référence (et encore, il ne doit y avoir que les moins de 15 ans pour ça !). Zootopia est dans la même veine.
Premièrement, l'idée d'un monde rempli d'animaux anthropomorphes vivant ensemble sans distinction d'espèces n'est pas neuve mais il aura fallu attendre ce film pour que cela soit abordé sous le prisme du racisme (ou plutôt de l'anti-racisme) alors que, auparavant la pluralité allait de soi. Obsession hystérique de notre époque que de voir le mal partout (ce qui à plus tendance à diviser qu'à rapprocher...) mais il ne faut pas non plus occulter que la société américaine et son "melting pot" raté n'a rien à voir avec ce qui se passe en France ou même ailleurs. Il n'en demeure pas moins que le trait est forcé.
Deuxièmement, c'est justement parce que le trait est BEAUCOUP trop forcé que la pilule ne passe pas. Dès les premières minutes, un discours bienpensant et démagogique à souhait nous vrille les tympans selon le principe (plus opportuniste et capitaliste qu'humaniste, ce que trop de gens n'identifient pas) que "tu peux faire et être ce que tu veux, où tu veux et quand ça te chante parce qu'on est tous frères". Une ode décérébrante au libéralisme libertaire dénuée de tout réalisme et de toute nuance qui s'exprime ici par des situations et des dialogues lourdingues et convenus. On découvre ainsi qu'il est raciste pour un "prédateur" de dire d'une "proie" qu'il est mignon... Que dire de TOUS les gens qui fondent devant des vidéos de chat alors ?!
Troisièmement, à trop vouloir placer des métaphores ridicules et des messages creux au lieu de structurer son scénario et de développer ses personnages, "Zootopia" se prend les pieds dans le tapis. Les incohérences de discours et de situations s'accumulent, et à aucun moment ne se développe une réelle intensité ou une émotion quelconque. C'est sympatoche, mais sans pluche... car aucun personnage ne prend d'ampleur (pas même l’héroine !!!) ce qui gâche même l'aspect budy-movie. La priorité eut été de pondre histoire carrée (haha) au lieu de broder vaguement autour de quelques harangues politiquement correctes mais pas fraiches.
Quatrièmement, c'est inconsistant et longuet. Donc ennuyeux en dehors de rares instants vraiment drôles tels que les paresseux fonctionnaires ou le pastiche du parrain (déjà vu mais bien fait). Très bien pensés, tout aurait du être du même ordre, à savoir : drôle et amusant. C'est ce que l'on attend d'un film pour enfants car en ce qui concerne l'éducation, c'est au parent de s'en charger. Donc merci Disney, mais non merci.
En clair, un bon gros film de propagande, lourd, sentencieux et sans émotions. Même la petite de 5 ans à trouvé ça nul... Pour les adultes, entre la léthargie qui guette et la sensation d'être de se faire laver le cerveau pour apprendre "à penser mieux" (alors que, perso, nous n'avons rien ni à nous reprocher, ni à justifier !) comme si on avait l'habitude de défiler au pas ou d'enfiler des cagoules blanches.
Pour mémoire, des films comme "Pocahontas" ou "Le Bossu de Notre-Dame" sont très largement supérieurs à "Zootopia", tant d'un point de vue cinématographique que philosophique. L'approche des différences culturelles et ethniques ainsi que de la notion de "vivre ensemble" y était autrement plus subtiles et ne sacrifiaient en rien la qualité des longs-métrages. A bon entendeur...