Zootopie, le 55ème grand classique d’animation Disney ! Etant donné mon fanatisme pour les studios aux grandes oreilles, il n’est pas difficile de deviner que ce film était parmi mes plus grosses attentes de ce début d’année 2016. Disney, c’est une grande partie de notre enfance à tous : que ça soit les dessins-animés, les séries d’animation, les films en prises de vues réelles, les réadaptations Disney dernièrement (en bien comme en mal), les documentaire Disney Nature, l’âge d’or actuel que le studio vit et l’attente que suscite leurs productions désormais, je pourrais faire un exposé de trois heures là-dessus.
Le nouvel âge d’or, pour beaucoup, a débuté avec Volt, star malgré lui que je trouve sympa mais sans que ça aille plus loin. A mes yeux, c’est à partir de La Princesse et la Grenouille que Disney s’est vraiment lancé dans leur quatrième âge d’or, et ça n’a été qu’en bien par la suite avec le très charmant Raiponce, mon éternel favoris La Reine des Neiges, l’es excellents Les Mondes de Ralph et Les Nouveaux Héros, quant à Winnie l’ourson, si je le déteste pas, c’est le seul auquel j’ai pas accroché. Et c’est maintenant qu’arrive Zootopie, un nouveau Disney à animaux anthropomorphe sur fond de polar.
Les classiques Disney à animaux, il y en a eu de toutes sortes : le road-movie mignon avec Les Aristochats, l’histoire d’amour avec La Belle et le Clochard, le story life avec Bambi ou encore l’adaptation du mythe de Robin des bois clairement anthropomorphe, ainsi que Basil, Détective privé qui est aussi un film à enquête de Musker et Clements.
Zootopie, par contre, s’affiche comme le classique Disney le plus drôle depuis Kuzco et l’un des plus créatifs en termes d’univers. La promo lancée lors de la D23 l’année passée et les premières critiques chez nous, mangeurs de baguettes, donnaient littéralement l’eau à la bouche tant les avis étaient élogieux. Et cerise sur le gâteau, ce nouveau classique sort un mois plus tôt chez nous par rapport à nos voisins américains.
J’ai eu la chance d’assister à une avant-première pour ce nouveau classique. Si c’est le Disney le plus drôle depuis Kuzco ? Peut être, mais en tant que pure Buddy Movie à la Disney sur fond de polar, les promesses sont amplement tenues et le plaisir était là du début à la fin. Il est dommage de retrouver certains défauts déjà présent dans certains des derniers classiques comme Les Nouveaux Héros et Les Mondes de Ralphs, mais ce film réussit ce qu’il s’est promit de réussir.
On suit ici, après Anna et Hiro précédemment, Judy Hopps, une lapine au tempérament optimiste et débrouillarde, astucieuse mais confrontée à un milieu de gros costaud dans lequel beaucoup jugent qu’elle n’a pas sa place, et ce par l’apparence. Si elle n’a clairement pas la force physique qui est jugé nécessaire pour être flic, son optimisme ainsi que sa foi envers son rêve et l’adversité auquel elle fait face la rendent facilement attachante, car elle se retrouve en terrain inconnu ou préjugés et avis faciles sont de mise.
Mais elle devient davantage appréciable lorsqu’on la met aux côtés du renard spécialiste en escroquerie et arnaque en tout genre Nick Wilde, qui lui, en revanche, a un point de vue tout opposé à la sienne :
jugeant que tout animal doit rester à sa place, que chacun a une place qui lui correspond et qu’on ne peut déroger à cette règle
.
Ce film suit donc le principe même du Buddy Movie, à la manière d’un épisode de L’arme Fatale ou de Bad Boys, il met en avant deux personnages qui un point de vue que tout oppose mais qui devront collaborer ensemble et finir par s’entendre. Ce n’est pas un concept nouveau, mais lorsqu’il est très bien exploité, comme l’avait fait la saga L’arme Fatale, ça rend toujours le visionnage agréable. C’est largement le cas ici.
Ce film gère parfaitement son rythme et rend le duo Nick/Judy rapidement attachant, que ça soit en humour ou dans leur manière de comprendre l’autre dans leur façon de penser.
Pour ce qui est des personnages secondaires, que du bon en général (sauf un qui me décevra un peu) et un temps d’apparition à chacun pour en garder un souvenir : le chef Bogo, Clawhauser, Flash le paresseux qui avait déjà arraché pas mal de rire dans un extrait dévoilé précédemment, Yax, les parents de Judy, Duke Weaselton, Mister Big, on garde un souvenir de chacun d’eux après le visionnage.
Même de l’antagoniste mais, là encore, on retrouve les mêmes problèmes que dans certains classique Disney de ce 4ème âge d’or.
Par contre, pour ce qui est du doublage français, c’est un quasi sans faute : Marie Eugène Maréchal et Alexis Victor en Judy et Nick, j’y crois sans problème. Jean Claude-Donda, à l’aise comme toujours. Toutes les célébrités font un excellent boulot aussi : Fred Testot, Teddy Riner, Thomas Ngijol, Xavier Fagnon, etc. Seule Lubna Gourion m’a fait émettre quelques réserves, pas à cause de sa voix mais parce que quand on sait que Shakira double Gazelle et qu’on connait un peu sa voix, l’écart est grand.
Michael Giacchino, un compositeur qui a très souvent fait ses preuves, était cette fois-ci à la barre pour la musique et… c’est le premier vrai gros bémol du film. Sa musique reste agréable à l’écoute pendant le visionnage mais aucun thème particulier n’est à retenir, aucun morceau ne nous revient en tête après le visionnage, et venant du même mec qui m’a offert 2 superbe partitions avec les Star Trek et Vice-Versa, ça m’a fait un pincement au cœur, première fois que ce mec me déçoit. En revanche, étant donné que j’aime bien Shakira, j’ai été heureux d’apprécier la chanson du film pleinement à chaque écoute, Try Everything. Même plus qu’Immortals de Fall out Boys dans Les Nouveaux Héros.
Autre point qui surpasse Les Nouveaux Héros à notre grande surprise : le visuel et l’univers !
Dieu que c’est inventif, de la première à la dernière minute ! Je me souviens pas d’un seul moment ou ce film n’a pas proposé une seule trouvaille visuelle dans cette grande citée adaptée pour toutes les espèces, prédateurs ou herbivores : l’architecture des bâtiments, les parties de la ville adapté aux animaux, la faune et la flore entourant la ville et séparé en plusieurs parties comme Sahara Square ou Toundra Town, toujours quelque chose à grignoter pour nos yeux.
Là ou Les Nouveaux Héros fusionnait deux ville du monde pour en faire qu’un ou culture américaine et japonaise s’entremêlaient, ici c’est toute une autre culture et un univers purement créatif qui s’offre à nous. L’animation a été repoussée à tel point que la peau des animaux, leur gestuelle, les effets des gouttes qui tombent sur eux, la gestion des lumières et des cadres rendent cet univers encore plus crédible et le film joue autant sur le comique visuel que sur le comique de situation.
D’ailleurs, pour parler de l’humour, parler de la partie histoire est ce qui va me permettre d’en parler davantage. Parce que c’est l’un des gros points forts de ce film : il est drôle, très souvent, en exploitant comme il faut le caractère des animaux. La scène à la préfecture
avec les paresseux
en est le meilleur exemple :
prenez un renard malin et qui ne veut qu’emmerder son monde, une lapine pressée et un paresseux qui a une réaction mental et physique aussi lente qu’une tortue et dosé comme il faut, je vous met au défi de ne pas au moins sourire !
Autre situation qui marche, en terme d’humour visuel cette fois-ci,
c’est le mariage de la fille de Mister Big, un opossum, fille de Mister Big Vito Corleone (si vous avez vu ce chef d’œuvre qu’est Le Parrain, vous avez compris). Toute la cérémonie se déroule sur une petite table qui paraît à grand échelle vu de près, mais est minuscule du point de vue des ours polaire servant de garde du corps au parrain.
Pour parler davantage des quelques références que proposent ce film,
celle sur les Lapins Crétins prêtent tout aussi à sourire,
jamais trop exploité quand elle est employés.
Par contre, un point sur lequel j’ai envie de chipoter, ce sont les références qui sont faites à La Reine des Neiges, et qui pour le coup sont quasiment voyant pour ne pas dire grossier ou carrément forcé : encore si c’est discret, je veux bien,
comme voir Judy et Nick passer devant un magasin Frozen Yoghurt qui ne dure pas plus de 5 secondes, no problemo.
Mais pour le reste, même si ça a fait sourire beaucoup, ça reste voyant voir limite ridicule,
entre le chef Bogo qui cite carrément la chanson phare Libérée Délivrée devant Judy pour lui remonter les bretelles ou encore le nom Duke Weaselton (c’est pas parce que ça se prononce pas pareil que ça compte pas),
ça va je vous rappel que c’est Zootopie, pas La Reine des Neige bis.
Aussi, j’aimerais revenir au méchant qui est l’une des quelques déceptions que m’a laissé ce long-métrage (je vous préviens, ça dévoile le Twist du film) :
qui est ici l’adjointe au maire Bellwether, un mouton compatissant avec la situation de Judy et qui souhaite, elle aussi, que les non-prédateurs aient leur chance mais agit en leur injectant un sérum qui leur rend leur condition d’animal sauvage. Et je suis obligé de faire un parallèle avec Sa Sucrerie et Yokai qui ont le même problème : chacun a une motivation pour agir et assez solide pour en faire des méchants mémorable, mais dans les trois cas on ne passe jamais assez de temps avec eux et ils ne sont jamais suffisamment développés ou mis en avant pour qu’on s’en souvienne… bon Bellwether s’en sort un peu mieux quand même mais dés que le Twist a eu lieu, je n’arrive pas à la retenir comme une vraie méchante.
J’espère qu’avec Moana, ce problème sera corrigé.
Aussi, ce film n’évite pas 2/3 facilités ou légère maladresse,
je pense surtout au discours de Judy dont le malentendu entre elle et Nick me paraissait inévitable pour qu’il y ait du conflit entre eux, d’un côté je ne peux pas râler car ça doit servir la morale et les bonnes leçons du film. Mais de l’autre j’ai un peu eu l’impression de revivre la dispute forcé entre Ralph et Vanellope qui doit amener un moment de découragement au héros et ça, c’est un peu dommage.
Parce qu’au-delà de ça, quasiment tout dans ce film est une réussite : comme je l’ai dis, chaque personnage se retient pour le peu d’apparition qui est fait et le duo Nick/Judy marque les esprits et ce film nous propose, avec brio, un vieux genre codifié du cinéma qu’est le Buddy Movie, un film proposant un duo de héros que tout oppose.
La recette n’est pas inédite mais peut marcher quand un film prend son temps pour bien faire et ne bâcle pas ses relations entre personnages (le pire exemple est Bad Boys), et c’est visiblement le cas ici : on prend le temps de les introduire, leurs échanges verbales durent le temps qu’il faut pour qu’on se prend d’affection à chacun d’eux et chacun en tire une leçon.
D’ailleurs, tous les éléments de l’intrigue sont très bien ficelés pour en venir à la leçon finale : l’acceptation de la différence et le rejet de la discrimination et des préjugés, ne serait-ce que pour le cas typique du renard décrié comme un menteur vil et à qui on ne peut accorder sa confiance.
Exemple tout bête
Même de l’antagoniste mais, là encore, on retrouve les mêmes problèmes que dans certains classique Disney de ce 4ème âge d’or.
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Aucun élément n’ai laissé au hasard ou forcé (sauf peut être la fleur Hurleur), j’ai beau avoir retrouvé un défaut majeur à tout bon Buddy Movie (l’antagoniste), ce point se pardonne facilement comparé au reste.
Donc, comment conclure ? Et bien si Zootopie n’est pas sans quelques légers bémols, le défi que Disney s’était imposé est amplement réussi : tant sur le plan visuel que humoristique et l’hommage rendu au polar avec les codes du Buddy Movie. L’âge d’or des studios n’est pas prêt de prendre fin avec les projets à venir, que ça soit cette année ou la suivante : que ça soit les classiques comme Moana cette même année (avec les réalisateurs d’Aladdin et La princesse et la grenouille, aucune crainte) ou Gigantic prochainement avec le réalisateur de Raiponce, l’adaptation en live de Le Livre de la Jungle (plus mitigé pour ce projet), Steven Spielberg qui réalisera un Disney en prise de vue réelle pour l’été prochain ou encore The Finest Hours ce mois-ci. Et je suis déjà partant pour revoir Zootopie durant cette année.