Les 4 cavaliers sont de retour dans ce nouvel opus, qui fait logiquement suite au premier, ou plutôt qui le recycle…
Insaisissables 2 est un bon divertissement, un bon… film. Mais une suite, avouons-le, décevante. En effet, le premier du nom mettait la barre assez haut et arrivait toujours à surprendre avec un scénario inventif, qui laissait le mystère et proposait des enjeux intéressants. Or, ici, tout est expliqué, justifié. De ce fait, le film en devient terriblement banal, supprimant petit à petit ce qui avait fait le charme du premier opus. Peu de tours de magie, des personnages devenus lisses et agaçants. D’ailleurs il n’y a aucune évolution psychologique, les héros ne perdent rien en cours de route, même disons-le, n’apprennent rien de leurs erreurs. En effet, la trame narrative ne propose rien de neuf, ou plutôt du déjà vu, associé à une histoire creuse qui ne nous permet pas de nous investir davantage. Les motivations des personnages sont parfois floues ou pas assez concrètes pour qu’il y ait un motif à se battre. En passant du frère vengeur mal construit à un Morgan Freeman ennuyé par son propre rôle. D’autres motivations ne sont tout simplement pas crédibles comme celles de Dylan, personnage dont le passé nous est parfaitement égal. Le véritable problème vient du fait que le film veut trop en faire (à l’instar d’un certain « Prestige » de Christopher Nolan), c’est du bien trop gros pour du pas grand-chose, la quête ici, est digne d’un film d’espionnage classique. Tout est comprimé, mal ficelé, trop long (que de bavardages incessants des explications, des justifications…). Il n’y a pas assez de drame et les effets humoristiques tombent à l’eau. On ne laisse pas place à l’imagination. Certains éléments scénaristiques du premier volet sont réutilisés mais simplifiés, bâclés (la disparition des cavaliers, le rôle de Dylan au FBI, la vengeance de Morgan Freeman, celle du riche). Sans oublier le prévisible retournement de situation. Une mise en scène satisfaisante mais asservie par une réalisation impersonnelle, le tout donnant un résultat au moins regardable. Visuellement le film remplit sa part du contrat.
Insaisissables 2 épuise l’essence de son concept : la magie est devenue un prétexte pour combler les incohérences scénaristiques ou pour faire « gros ». Mais il reste divertissant : certaines scènes sont bien élaborées et servent de tremplin au film. Le retournement de situation est « original » mais trop facile. Les acteurs sont conscients et Daniel Radcliffe innove dans son jeu, cela fait du bien à voir.
Bilan : suite pas très convaincante. Le premier se suffit. Pour cette suite : Ne pas trop réfléchir, ce n’est pas ce certainement pas ce qui vous sera demandé.