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ffred
1 696 abonnés
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4,0
Publiée le 6 avril 2014
Voilà encore une petit pépite venue d'Amérique du Sud. Comme le dit l'affiche, un vrai film de genre. Un lointain cousin de Tomboy. A travers les yeux d'un jeune garçon obsédé par ses cheveux, la réalisatrice nous brosse un constat aussi déprimant que touchant du Vénézuela à la fin du règne de Chavez (qu'on suit par écrans interposés). Coincé entre une mère célibataire autoritaire qui...
Alors que la diffusion du film britannique Tomboy a placé, en France au moins, la question du genre au cœur des débats sociologiques, voilà nous arrive cette petite production indépendante venue tout droit du Venezuela qui nous découvrir, qu’à Caracas aussi, le simple fait qu’un enfant puisse remettre en question sa nature sexuelle peut tout chambouler. Le jeu des acteurs, de tous âges, ainsi que le réalisme avec lequel est filmé le quotidien dans une zone d’habitation ravagée et surpeuplée. Dans Pelo Malo, traduit en français par Cheveux rebelles, la coupe de cheveux du jeune Junior n’est qu’un symbole de sa masculinité mais surtout, à travers elle, du lien affectif qu’il a avec sa mère qui l'élève seule. L’évolution des relations conflictuelles mère-fils sont donc l’élément clé de ce drame social qui nous embarque, avec une naïveté enfantine et une absence de jugement moral, dans les bas-fonds d’une région défavorisée où l’éducation de jeunes gamins ne peut être qu’un combat de tous les jours.
Un moment de "fraicheur" que ce film, et de critique sociale en même temps........L'objectif du réalisateur est atteint à mon avis..... le film est plutôt subtil et mine de rien ( comme un tableau caché sous une première peinture) montre les aspirations d'une société....On s'aperçoit qu'il est bon d'être macho au Venezuela et c'est tout le problème du film, avoir une "coiffure" est inapproprié pour un garçon même à 9 ans......(pelo malo) L'enjeu est de taille pour la mère, qui elle doit entre parenthèses "coucher" pour conserver son travail, faire de son fils un homme, ou la grand mère prendra son éducation en main..... Le film est loin d'être manichéen et sur un sujet grave filme avec naturel et légèreté......Les acteurs ont une beauté photogénique indéniable, la caméra se pose sur eux avec une constante grâce...... Le scénario aussi est intéressant, alternant images intérieures et photos de rues (Caracas sans doute)... Aucun moment d'ennui, une intimité psychologique partagée, un univers architectural en perdition, le film est très agréable et coloré, sans aucun misérabilisme.... il montre sous un certain jour une femme qui se bat au quotidien pour conserver sa dignité et celle de ses enfants.....A voir.....
Immersion dans Caracas, Pelo Malo choisit de montrer l'enfance d'un garçon pas comme les autres. Efféminé, aimant chanter plutôt que faire du break dance, se peigner plutôt que jouer au basket, pour sa mère, il est gay et il va avoir une vie trop difficile pour qu'elle ne tente pas de le remettre sur le droit chemin. Très souvent justes, les émotions sont portées par des acteurs impeccablement choisis. Le scénario manque un peu de souffle mais cette tranche de vie quasi documentaire vaut le détour.
Moins prolifique que le cinéma colombien, son homologue vénézuélien est tout aussi rare sur nos écrans. C'est une bonne nouvelle que de pouvoir en découvrir un échantillon plus que représentatif avec Pelo Malo de Mariana Rondon qui est également artiste plasticienne. Mais ce n'est pas sa mise en scène qui frappe dans le film, elle est très sobre voire effacée, mais son caractère social qui déborde largement de la relation mère/fils qui semble a priori en être le sujet principal. A travers ces deux personnages, à la limite de la pauvreté, vivant dans de grands immeubles délabrés, la réalisatrice ausculte la société vénézuélienne. Machisme dominant, familles matriarcales, violence omniprésente, culte fantasmé de la beauté (les concours de Miss), homophobie rampante, etc. Le tout dans le contexte particulier de la fin du "règne" de Chavez. Les intentions sont là mais la concrétisation n'est pas entièrement satisfaisante. Faute de rythme et d'enjeux forts d'autant que le film laisse volontairement certains éléments biographiques clés de la mère dans l'ombre. Une légère déception donc, eu égard à sa richesse thématique.
un petit garçon (homosexuel) est confronté à l'intolérance de sa mère, quoi de plus banal dans une banlieue défavorisée d'un pays latin. elle le devine futur gay, lui ne mets pas encore de nom sur ce qu'il ressent. mais avec une mère pareil, son parcours ne peut qu'être difficile. j'ai eu de la peine pour ce petit garçon, qui ne voudrait qu'avoir des cheveux lisse, pour être plus beau sur sa photo d'école, mais qui sera brimé de toutes ses forces par une mère dure, homophobe, qui a décidé de n'aimer que son petit bébé de frère. brillante interprétation, sincérité dans le propos, audace du sujet. très étonnant de la part d'un film en développement comme le Vénézuela.
S'il est difficile, tant par le thème, que par le talent de ses jeunes acteurs, en passant par l'affiche de ne pas rapprocher ce film du français Tomboy sorti il y'a deux ans. Ici le contexte social est beaucoup plus dur et l'environnement de l'enfant beaucoup moins tolérant, ce qui laisse un arrière goût triste et amer pour ce film très réussi où des scènes assez lourdes sont contrebalancées par des moments plus légers... Cette relation mère-fils entre rejet et amour est très réaliste...A voir, vraiment !
Excellent film, d'une extraordinaire beauté, tourné dans la dureté de Caracas, toutefois, d'une grand universalité. A partir d'une petite épopée d'enfant, on est témoin des absurdités des intolérances vers les différences, raciales, d'orientation sexuelle, politiques. Les interprétations sont très touchantes. à ne pas manquer!
Pelo Malo, "Mauvais Cheveux" en français. Titre étrange a priori, mais tout est dans ce titre et dans la symbolique qu'il revêt. "Mauvais cheveux" : on songe d'abord à une caractéristique physique discriminante pour le gamin au centre de l'histoire, discriminante sur le plan racial (le père de Junior était noir). Mais non. Ces "mauvais cheveux" cristallisent en fait toutes les difficultés d'une relation mère-fils et concentrent un enjeu affectif aussi cruel que pathétique. Là est l'originalité de ce film intelligemment tissé. Au-delà des volontés qui s'opposent autour de ces cheveux problématiques (Junior veut les avoir longs et lisses ; sa mère veut les voir coupés), ce sont deux mouvements douloureusement contradictoires qui se dessinent. On devine peu à peu que Junior, via ses nombreuses tentatives de lissage capillaire (naïves et parfois drôles), désire moins ressembler à une quelconque idole de la chanson qu'à sa mère, dans un geste éperdu de recherche d'affection et d'amour. Un mouvement de rapprochement contrecarré par l'attitude de plus en plus dure et distante de la mère, dont on découvre, un peu avec stupéfaction, l'explication : la peur d'une féminisation de son fils, qui se traduit par une crise homophobe, où se mêle mépris et hantise de l'avenir (la vie difficile promise à un homosexuel dans la société vénézuélienne), là où la grand-mère de Junior voit inversement une chance, celle d'échapper à l'embrigadement dans les gangs et donc aux dangers de mort. Les "mauvais cheveux", c'est donc un peu le "mauvais genre" pour une mère qui se fourvoie dans une entreprise maladroite et violente de "revirilisation" de son fils. Drame de l'incompréhension, tout empreint de désamour et d'amertume (le dénouement de l'histoire et la saynète intégrée dans le générique de fin sont assez terribles), Pelo Malo est aussi, plus largement, un miroir social qui montre, par petits fragments, ce qu'est le Venezuela aujourd'hui : pauvreté, chômage, violence urbaine, préjugés liberticides, mais aussi fascination futile pour les concours de beauté... Un pays où le viol dans les cours d'immeubles est un sujet de conversation commun, même chez les enfants. Un pays où l'on peut être à la fois nourrice et prostituée. Sans tomber dans la démonstration ou le jugement moral, la réalisatrice Mariana Rondón propose un regard intéressant, qui conjugue réalisme social, finesse psychologique et qualités graphiques. Une bonne découverte. À noter enfin que le casting est bien inspiré, avec notamment dans le rôle principal un gamin dont la beauté colle parfaitement au personnage et à l'ambiguïté du regard que l'on porte sur lui.
Il est rare de voir arriver un film vénézuélien sur nos écrans. Pelo Malo, coquillage d'or au Festival de San Sebastien 2013, est le 3ème long métrage de cinéma de Mariana Rondòn. Elle nous raconte une histoire très simple, celle d'un petit métis de 9 ans qui ne supporte pas sa chevelure frisée et qui se rêve en chanteur aux cheveux lisses. Sa mère en arrive à se persuader qu'il a des tendances homosexuelles alors que sa grand-mère, qui a la même impression, s'en félicite car cela lui permettrait de l'écarter de la violence virile qui a causé la mort de son fils. Ce n'était pas gagné d'avance mais Mariana Rondòn arrive à intéresser les spectateurs à l'histoire de cette famille. Elle en profite pour nous donner une photographie sans doute assez fidèle d'un Venezuela dont on parle beaucoup (surtout en ce moment !) mais qu'on ne connaît guère : l'insécurité, le « culte » que vouait à Chavez de nombreux vénézuéliens, les embouteillages monstrueux de Caracas, liés sans doute au prix de l'essence (moins de 2 centimes d'Euro le litre!), la passion de ce pays pour les concours de beauté.