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Yves G.
1 498 abonnés
3 516 critiques
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2,0
Publiée le 9 février 2016
Charlie Kaufman is back ! Il avait signé au tournant du siècle les scénarios les plus déjantés, les plus étonnants de Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovich, Adaptation) et de Michel Gondry (Human Nature, Eternal Sunshine of the Spotless Mind) avant de sombrer dans l’oubli, englué dans une succession de travaux inaboutis.
Les miracles du crowdfunding et la rencontre de l’animateur Duke Johnson lui permettent de co-réaliser Anomalisa, un film d’animation en stop-motion (image par image) aussi fascinant que décevant.
Fascinant, Anomalisa l’est assurément qui raconte la nuit que passe Michael Stone à l’hôtel Pergoli de Cincinnati à la veille de la conférence qu’il doit y donner. Rien de bien intrigant dans cette histoire sinon qu’elle est filmée dans un univers aseptisé où tous les personnages que croisent le héros, depuis le chauffeur de taxi jusqu’à une ancienne maîtresse, ont le même visage androgyne et la même voix. Cette homogénéité angoissante ne connaît qu’une seule exception, qu’une seule anomalie : Lisa, une télé-vendeuse pas jolie ni même intelligente que Michael rencontre dans un couloir et dont il tombe amoureux.
Dans sa première moitié, Anomalisa fascine par son parti pris stylistique radicalement différent de tout ce qu’on a vu jusqu’à présent et par la description cynique et tellement réaliste de la vie si terne du col blanc occidental en mission (que celui qui ne s’est jamais ébouillanté en tentant de faire marcher les robinets de sa douche d’hôtel parle maintenant ou se taise à jamais).
Mais dans sa seconde moitié, Anomalisa déçoit de plus en plus. L’effet de surprise du stop-motion cesse de faire effet. Les décors marronnasses, les démarches empesées des personnages, leurs masques artificiels lassent plus qu’ils ne fascinent. Plus grave encore, le scénario prend un tour banalement décevant. Michael réussit à convaincre Lisa de l’accompagner dans sa chambre. Je ne dirai rien de ce qu’il adviendra de ces amants d’un soir au petit matin si ce n’est que leur histoire est d’un glauque achevé.
Entre leur coucher et leur lever se déroule une scène de sexe décrite par la critique comme la plus réaliste et la plus romantique qui soit. Alors là je proteste et m’insurge ! J’ai rarement vu scène de sexe si plate, si dénuée d’intérêt ! L’avantage, c’est que l’opinion que je me faisais de mes performances sexuelles s’en trouve soudainement boostée ! Merci Charlie Kaufman !
Film glauque avec une animation lente et de mauvais goût. Quel regret... N'y allez surtout pas pour passer un bon moment. Ces personnages avec des masques et des moufles sont vraiment étranges et pas fascinants.
Michael Stone est un père et un auteur à succès mais il se sent bien seul...au point de ne voir les autres que sous un unique et même masque ainsi que d'une même voix..jusqu’à ce qu'il rencontre Lisa... Une utilisation intelligente du film d'animation sur la morosité ambiante de notre société, la (non-)différence, le mal-être et la dépression tout en ayant pas mal de scènes drôles, une comédie dramatique originale, intéressante et qui amène à réflexion. Quelques longueurs perturbent un peu cette étrange mélancolie mais l'ensemble est réussi.
C'est un film d'animation en "stop motion" et on peut dire que c'est très réussi. Par ailleurs, j'ai aimé le propos de cette histoire, un propos humain et universel concernant un homme pour lequel on partage son humanité, son mal être, ses sentiments, ses désillusions, ses soucis, ses ressentis, ses névroses, ses souhaits etc...
Le pitch du film, les excellentes critiques presse et la bande annonce m'ont donné envie de voir cette histoire. Et j'ai beaucoup aimé ce qui nous est montré et raconté, c'est à la fois très original et émouvant. Original d'un point de vue de l'animation et émouvant d'un point de vue humain. Cela peut paraître banal l'histoire de cet homme tourmenté dans sa chambre d'hôtel mais cela met bien en évidence notre monde contemporain occidental désorienté.
Ce film d'animation est particulièrement original. On peut saluer le travail technique. Ensuite l'histoire est très réussie. Ce qu'elle raconte est à la fois triste et réaliste. On suit un monsieur, quinquagénaire, marié, un enfant, qui a écrit un livre et qui vient donner une conférence à Cincinnati. Il prend l'avion, une chambre d'hôtel en attendant le lendemain sa conférence. On sent qu'il ne va pas bien, qu'il est las, fatigué, un peu déprimé. Tout l'embête, l'ennuie, l'énerve. Il téléphone à sa femme qu'il est bien arrivé mais avec froideur. On sent qu'il a tout particulièrement besoin de réconfort, de chaleur, d'amour, de tendresse, de sexe. spoiler: Il va être amené à tromper sa femme pour une nuit et il va carrément s'enticher de la dame de passage jusqu'à vouloir quitter sa femme, mais il va se reprendre.
Il va donner sa conférence mais cela ne va pas très bien se passer puis il va rentrer tout aussi déprimé chez lui.
Comme je le disais c'est à la fois triste et réaliste. On ressent bien les émotions de ce monsieur, sa solitude, ses tourments, ses besoins. En tout cas j'ai passé un bon moment de cinéma.
Étrange film d'animation, très réaliste à beaucoup d'égards, comme les dialogues, les attitudes et mouvements des personnages. En revanche le scénario laisse perplexe et notamment le dénouement, la fin du film qui a laissé la salle où j'ai le vu, cloué aux sièges. Aussi les personnages à tête démontable, les voix masculines sur les personnages féminins et certains décors, comme l'étrange bureau du directeur de l'hôtel où le protagoniste est hébergé....tout cela m'a fait réfléchir tout au long de la séance. Néanmoins je l'ai trouvé avant-gardiste à souhaits. J'irais le revoir pour mieux comprendre le sens de l'histoire.
Franchement déçu par ce film, dont j'aimais pourtant bien l'idée de base et le concept graphique. D'abord, pourquoi avoir fait un long métrage? Vu la simplicité du scénario, un court métrage de 10 min aurait été suffisant, mais là on a droit à des scènes de remplissage sans intérêt (le héros demande la clé de sa chambre, commande un repas, va pisser...) qui semblent avoir pour but de donner du réalisme à l'ensemble, mais sont surtout gonflantes à la longue. Ensuite le film est déprimant de bout en bout, c'est une longue description du malaise et du solipsisme du personnage, qui n'a aucune issue. Cet état d'esprit aurait pu être le point de départ du film pour explorer ensuite ses causes, développer d'autres points de vue ou montrer une échappatoire possible, mais là non, on s'en tiendra uniquement à cette vision morne tout du long. Je me fais du souci pour Charlie Kaufman, qui a su nous faire des films débridés et rafraîchissants, et tourne maintenant en rond en broyant du noir...
"Anomalisa" est un ovni sur la planète cinéma. Assurément brillant, techniquement parfait, le long métrage raconte la soirée pour le peu étrange d'un célèbre gourou de la relation commerciale dans un hôtel luxueux. Le monde qui compose ce film est aseptisé, les visages étant couverts d'une sorte de masque robotique, et les voix étant toutes les mêmes, masculines et glaçantes. Si la presse se défoule d'adjectifs les plus dithyrambiques les uns autant que les autres, le film pose pourtant un certain nombre de questions purement cinématographiques. En effet, "Anomalisa" constitue une sorte d'anomalie cinématographique : il refuse le genre fantastique en se situant à une époque contemporaine tout en racontant un espace critique irréaliste, il n'assume pas le genre film d'animation tout en rajoutant du réalisme dans les décors et les personnages et en choisissant le dessin animé pour support. L'émotion est totalement absente. Peut-être un rire ou deux échappent de la gorge du spectateur, certes, mais il est quasi impossible de ressentir la moindre empathie pour ce professionnel du commerce, ou les quelques personnages qui gravitent autour de lui. Profondément misogyne, le film décrit un univers où les foules se prosternent devant des évidences philosophiques. Le spectateur sent bien pourtant que le récit est fourmillant d'intelligence, notamment dans les quelques envolées lyriques du héros ou les pensées qui le traversent. Pour autant, cette intelligence quasi artificielle laisse sinon indifférent, en tous les cas, muet devant autant de froideur. Un peu plus de poésie aurait grandi ce film qui ne reste qu'au bord de lui-même, c'est-à-dire un grand vide esthétisant.
Nul ! Très lent... Dérangeant et incompréhensible pour les gens normaux (en vu des commentaires de dingue de la critique)... Vraiment 2 heures de perdues.
Le genre de film qui touche.. Ou pas. Personnellement, ça a fait mouche. Je ne m'attendais pas à ce style de film à la vue de la BA. C'est peut-être le seul reproche que je ferais. Sur la forme, rien à dire. Les décors sont riches, réalistes et donnent une ambiance au film. Les personnages, un peu grossiers, plastiques reflètent la vision creuse du monde qu'a le personnage principal. Sur le fond, ce n'est pas une romance, ni une belle histoire. C'est une tranche de vie d'un homme apathique qui rencontre son exact opposé et en tombe trop furtivement amoureux. Le tout est servi subtilement et appelle à la réflexion sur son rapport aux autres et au bonheur. Un film riche sous tous rapports, ce qui en fait une véritable anomalie des salles obscures.
Je m'attendais à une oeuvre aussi bouleversante que "Mary and Max" mais j'ai été horriblement déçu par la monotonie de cette histoire. La plus grande déception vient du fait que, par moments, on voit de petites réflexions intéressantes, un peu de poésie, mais ça s'écroule vite parce que l'auteur voulait mettre autant d'idées que possible dans un court métrage. Mis à part l'originalité esthétique, l'ensemble reste d'une banalité effrayante, un peu comme écouter son collègue de bureau insupportable raconter sa vie. Moralité de l'histoire: se méfier des critiques qui abusent du mot "chef-d'oeuvre".
Il est vrai que la technique transcende le scénario et au-delà, on en vient à imaginer quel film aurait mérité d'être transcendé par celle-ci... car si elle apparaît comme une évidence sur le scénario, mécanique ajustée ou embrayée de nos sentiments, l'évidence d'un tel scénario sur une si belle mécanique l'est moins. Kaufman ne déçoit pas sur l'instant, mais laisse obligatoirement sceptique.
Avant de voir ce film, j'étais très intriguée... Après l'avoir vu, je suis décontenancée... Une chose est certaine: c'est une oeuvre très originale mais atteint-elle son but? Difficile à dire tant les réactions semblent partagées à l'issue de chaque projection...