Utilisant la technique du stop-motion, ce film d'animation pour adultes qui monte progressivement en tension est un formidable miroir des fléaux que connaissent les sociétés occidentales : individualisme, égoïsme, consumérisme, standardisation générale... Ces 24 heures dans la vie d'une petite star du marking dépressive, quinquagénaire qui se sent étouffer sous le poids de sa propre vie morne et prévisible, est un petit bijou de mélancolie.
Le film traite très bien son sujet, à savoir l'ennui et la banalité de l'existance, et donc un film ennuyeux et banal. Le film ne décolle que durant 5 minutes (pendant le cauchemar où l'on a droit à un délire onirique). Pour le reste, les longueurs s'accumulent, le sujet est plombant et l'animation assez laide n'aide pas.
Anomalisa raconte la crise identitaire d'un quarantenaire, appuyé par une animation qui se veut plus réaliste que le réalisme de la réalité elle même. Dans ce monde formaté cet individu ne se reconnaît plus lui même, simple facette supplémentaire de groupement de gens tous identiques. Blasé et terni, les relations sont dorénavant fades et toutes identiques, dans une notion de la vie morose et monotone.
Dans la vie, on passe la plupart de son temps à s'ennuyer. Tout ça pour qu'une fois de temps en temps on vive un truc cool mais après ça va redevenir chiant. Voilà ce que veut nous apprendre ce film. Sauf qu'on le sait déja et donc il ne nous apprend rien. Il nous montre juste ce qu'on vit tous les jours pendant 1h30, et il n'est pas plus passionnant que la vie de tous les jours. Le rythme est lent et ça traine en longueur pour ne raconter presque rien. Je me suis clairement ennuyé et 'ai vraiment eu du mal à tenir jusqu'à la fin. Je peux comprendre qu'Anomalisa puisse plaire à certains, mais je ne comprends pas comment il a pu avoir tant de critiques si élogieuses, et c'est vraiment pas un film que je conseillerais à qui que ce soit.
Surprenant OVNI que ce "Anomalisa" de Charlie Kaufman... Film d'animation en stop-motion plutôt impressionnant de travail mais pas forcément "beau" visuellement, le réalisateur reprends des codes d'un genre qui se veut résolument pessimiste, avec cet éternel homme d'affaires lambda épris de solitude et de frustration pas particulièrement attaché à sa vie familiale et nostalgique des bons moments de son passé amoureux. Le portrait psychologique de ce personnage est plutôt poussé, on y découvre sa souffrance, ses envies, ses rêves hantés et farfelus... Ce dernier fait par la suite la rencontre d'une femme sans confiance en elle et physiquement plutôt non attirante et censée "combler son vide intérieur". C'est cette rencontre qui va faire basculer l'oeuvre dans une autre dimension... Cette dernière prend une authenticité et une crédibilité qui force le respect, Kaufman n'a aucune gêne et le montre à l'écran, à travers une scène de sexe notamment qui restera sans doute dans l'histoire du cinéma d'animation... Le choix des voix est également une bonne trouvaille, puisque seule la voix de cette femme est féminine et met bien en valeur qu'elle est en quelque sorte "l'élue" ou "l'ange tombé du ciel" de Michael. Cette brutale union amoureuse sera bien évidemment trop belle pour être vrai, le pessimisme et la frustration étant la finalité de cette production très osée. Saluons le risque et les émotions transmises par ce fulgurant "Anomalisa", pas parfait mais à coup sûr mémorable.
La première demi heure de "Anomalisa" fait partie des choses les plus dérangeantes et pourtant fascinantes vues ces derniers temps... et ce, peut-être d'autant plus si l'on a soi même le malheur de vivre une vie pareille entre avions, aéroports, taxis et hôtels : l'angoissant sentiment d'uniformité et d'aliénation (terme convenu mais ici valide) est incroyablement transmis, accentué par la technique employée, cette animation "frame by frame" de marionnettes, très originale au demeurant dans les choix d'un ultra-réalisme rarement vu auparavant. Mieux encore, une scène, inexpliquée, magnifique, nous montre le personnage principal (le seul "unique", jusque là) percevoir une sorte de béance sonore qui ouvre des tréfonds de paranoïa phildickienne, laissant espérer un film immense, illustrant pour la première fois à l'écran le vertige d'"Ubik". Malheureusement, la suite du film - hormis une magnifique scène de cauchemar - choisit de revenir vers les obsessions habituelles (et plus convenues) de Kaufman, entre le trou vertigineux de la dépression et l'illusion de l'amour salvateur, vite balayé par l'horreur quotidienne. C'est affreusement dommage d'avoir au final choisi la voie de l'allégorie psychologique, alors que le mécanisme de "Anomalisa" permettait quand même quelque chose d'autrement plus époustouflant !
Contemporain, voilà le premier mot qui me vient à l'esprit après un tel film. La féérie du stop-motion, la simplicité du trait. C'est l'histoire d'un type qui sature de sa vie quotidienne. Il cherche l'évasion. Le film trace le chemin d'une routine qui s'enlise, donc à fortiori rien de spectaculaire. Et pourtant. Scène érotique qui fait son effet, mauvais karma dans un rêve qui se transforme en scène de thriller. Film curieux et ambitieux. A voir.
Film d'animation pour adultes, "Anomalisa" développe des propos philosophiques fort intéressants sur la banalisation de l'identité et de la pensée de tout un chacun et l'uniformisation de l'amour à travers son personnage central enclin à de véritables crises d'angoisses existentielles à cause de la banalité de son existence. Excellent et tellement inquiétant !
Ce film en stop motion sur l'existence et ses souffrances est visuellement brillant, toutefois son récit convenu et étrange manque d'émotion, et sa séquence sexuelle est inutile et gênante. Pas mal mais pas aussi grandiose que la presse l'avait annoncé.
Le film décolle un peu tard, lorsqu'il rencontre Lisa. Le fait d'avoir des voix masculines pour les rôles féminins est perturbant mais impact directement sur la relation avec Lisa qui possède un voix féminine sauf... Mais là je vous laisse la surprise. J'attendais beaucoup de ce film à l'écoute des critiques dithyrambiques juste avant sa sortie. Néanmoins j'en ressort un peu déçu car en dehors de quelques idées vivifiantes, l'ensemble reste trop sobre à mon goût et le manque d'exploitation des visages découpés des protagonistes est regrettable. À découvrir tout de même sans hésiter.
J'ai vu un film... enfin un film en stop-motion totalement incroyable et terriblement déroutant... On suite les méandres d'un personnage englué dans un quotidien bien insipide où la somme des solitudes aboutit à une somme nulle de personnes seules. Techniquement, c'est bluffant. On ressent à travers ces marionnettes des émotions d'une force incroyable aussi bien dans le dialogue que dans l'action. C'est un film bouleversant qui pose des questions fortes sur l'amour, l'équilibre, la réalité et le rêve obsessionnel. On est sans cesse dans l'équilibre entre la réalité obsessionnelle et l'enfer psychique. Et en même temps, le film est tellement déstabilisant avec des visages qui se ressemblent et les voix masculines pour des personnages féminins... On est tellement dérangés parfois... Mais quelle choix artistique... A voir
Très décevant par rapport à la bande annonce qui laisse espérer un très beau film ! L'atmosphère est glauque du début à la fin et il n'y a rien de positif à en retirer.
Je trouve le film très ambitieux en surface, artistiquement c’est cohérent, le fait de se servir de l’animation stop-motion pour fournir une mise en scène "classique" avec un matériau composite est intéressant et ingénieux, après ça l’est un peu moins en ce qui concerne le fond de cette histoire, car avec un tel bagage exposer la simple métaphore du grand amour qui fracasse la morosité c’est assez light. Et c’est frustrant car à un moment j’ai vraiment cru que ça allait partir en sucette et être grandiose, mais le film s’accroche encore et toujours à sa ligne de conduite et n’en démord pas, en plus d’un final qui émotionnellement ne m’a pas convaincu, j’ai conscience que l’exercice est difficile mais je trouve dommage que pour un tel boulot technique le scénario se contente de peu, quitte même à paraitre consensuel.