Superbe film d'animation. Images superbes, beaucoup d'émotions, :-)une belle réflexion sur l'ennui, le poids des habitudes, la fragilité des passions. Une magnifique scène d'amour et la chanson à cappella de Cindy Loper.
Initialement Anomalisa a été conçu comme une pièce de théâtre écrite et mise en scène par Charlie Kaufman. C'est Duke Johnson, jeune réalisateur a qui l'on doit quelques épisodes de la série Community, qui a réussi à convaincre l'auteur d'adapter sur grand écran cette histoire au bout de dix ans d'acharnement. Mais comment faire pour mettre en image une pièce sonore dont les acteurs étaient cachés sur scène pour qu'on entendent uniquement que leurs voix ?
C'est une nouvelle fois un coup de génie pour Charlie Kaufman qui a opté pour un film d'animation en animation image par image à la Wallace & Gromit pour cacher ses acteurs. Créé par Carol Koch, les personnages du film restent volontairement assez grossiers. Les réalisateurs n'ont pas cherché à masquer les différentes parties du visage nécessaires à l'animation et en joue même dans le scénario pour montrer que Michael Stone a conscience de ne pas être normal.
Si on peut être dérangé au début par ce manque de finitions, on fini cependant assez vite par être absorbé par l'histoire et oublier ce petit défaut tout à a fait volontaire. Il faut reconnaitre que les décors et les effets de lumières très réussis permettent de faciliter grandement cette immersion dans l'histoire. Rapidement, il n'y a plus que les dialogues et les situations qui comptent et on ne voit pas passer le temps.
C'est exactement la même équipe qui joue dans le film. David Thewlis incarne Michael Stone, Jennifer Jason Leigh est Lisa tandis que Tom Nooman prête sa voix aux autres personnages. La musique de Carter Burwell déjà présente dans la pièce est aussi dans le film comme un autre personnage. La chanson du générique de fin est d'ailleurs importante pour bien comprendre le message du film. Il serait donc vraiment dommage de s'enfuir trop vite de la salle.
Forcement, une histoire imaginée par Charlie Kaufman demande un peu de réflexion aux spectateurs pour comprendre ce qu'il a voulu raconter dans ce nouveau film. La grosse interrogation dans Anomalisa, c'est pourquoi l'ensemble des personnages secondaires ont tous cette même voix qu'il soit un homme et une femme. Cela aura bien une explication dans le film que l'on comprendra plus ou moins vite mais qui devient limpide à la fin.
Les spectateurs familiers des histoires de Charlie Kaufman ne seront certainement pas désarçonné par ce nouveau long métrage si particulier. On y retrouve en effet toutes les obsessions et névroses de l'auteur dans Anomalisa. Un long métrage définitivement reservé aux adultes par son sujet qui ne pourra pas interesser les plus jeunes. En revanche, si vous êtes à la recherche d'un film vraiment original et intelligent alors Anomalisa est probablement fait pour vous.
Qui a décidé que les films d'animations avaient pour but majeur d'être destinés, avant tout, aux enfants? Et bien personne il me semble. Et "Anomalisa" en est une belle preuve car l'histoire est réellement orientée à un public averti, mature, qui comprendra les subtilités psychologiques du personnage principal. Ce dernier est en prise avec mal étrange: toutes les personnes qui l'entoure ont la même voix, celle d'un homme, même pour les femmes et les enfants. Et lorsque par hasard il entend la voix d'une femme, tout se chamboule. C'est très original et en même temps cela correspond à l'univers de Charlie Kaufman, scénariste des fabuleux "Dans la peau de John Malkovich" et "Eternal Sunshine". Le film met du temps à démarrer mais on comprend qu'on nous fait entrer dans la banalité de la vie de cet auteur pour plus facilement la perturber par la suite. Effectivement, le film aurait pu être un film traditionnel, mais l'animation apporte un petit quelque chose de décalé qui nous séduit facilement et permet des effets de style originaux. Donc on dit oui aux films d'animation exclusivement destinés à un public plus mature.
« Anomalisa ». À l’image de ce titre, aux connotations multiples, ce film paraît presque être une anomalie dans le paysage audiovisuel actuel. De prime abord, un huis-clos animé dans un hôtel mettant en scène des personnages désarticulés et tous identiques n’attire pas. Mais le réalisateur de cette réflexion existentielle sur l’enfermement et ses tourments n’est autre que Charlie Kaufman, scénariste de Dans la peau de John Malkovich et Eternal Sunshine…
Un soir, dans une chambre d’hôtel. Auteur de Comment puis-je vous aider à les aider ?, Michael doit intervenir dans un congrès professionnel à Cincinnati. En apparence épanoui et accompli, ce père de famille est en pleine crise identitaire. Aime t-il encore sa femme ? Existe-t-il encore vraiment ou ne représente t-il plus qu’une ombre flétrie d’un glorieux passé devenu poussière ? À travers un récit génialement troublant, Anomalisa matérialise un paradoxe fondamental : comment faire du bien aux autres si nous-mêmes sommes abattus ? Une réponse toute simple semble s’imposer pour décrire les maux de notre société : la solitude.
Il est fascinant de voir qu’au cinéma, l’hôtel sert de lieu transitoire, quasi mystique. Récemment, Bird People évoquait à merveille ce sentiment que tout était possible et sujet aux métamorphoses. Kaufman fait aussi de son hôtel un espace atemporel. Dans cette narration, Michael se confronte à trois personnages essentiels matérialisant son vécu. Son passé : une ancienne aventure dont il s’est débarrassé des années auparavant. Son présent : sa femme avec qui il partage le quotidien mais dont le lien s’est brisé. Son (hypothétique) futur : Lisa, une femme maladroite au visage poignant et à la voix délicate. Rencontré à l’hôtel, c’est la seule personne dotée d’une identité propre, tous les autres protagonistes étant des copies conformes. Mais cette femme est-elle la véritable clé pour déverrouiller le mal-être de Michael ?
Dans cette atmosphère au parfum de spleen, la mise en scène accentue un sentiment d’oppression. Comme si la sensation d’être dans un cauchemar se faisait de plus en plus soudaine, fondée, sans pour autant voir ce rêve s’interrompre. L’esthétisme apporté à l’animation est tout aussi bluffant. L’aspect rêche de chaque visage montre que le cinéaste ne veut rien nous cacher par de quelconques artifices techniques. La culture du détail y est hallucinante. Une jambe se pliant pour entamer un premier baiser. Le contact stressé d’une main sur un verre de vodka martini. La sensualité non avouée d’une séquence érotique, douce et minutieuse.
Aidé de plan-séquence immersif, le réalisateur prend son temps pour filmer l’infinitésimal et en sortir un produit brut, « sur-réaliste », hors norme. Le caractère spécifique lié à la première rencontre n’a jamais paru aussi sensible au cinéma. Michael et Lisa incarnent un vécu sincère, tangible et qui parlera à ceux qui veulent bien voir derrière les masques.
S'il s'agit d'un film d'animation réalisé avec la technique du Stop-motion, Anomalisa est destiné à un public adulte. Cette réalisation que l'on doit au duo Charlie Kaufman / Duke Johnson a de quoi perturber dans ses premiers instants avec l'aspect robotisé des personnages et leurs voix uniformisés. Il faudra finalement attendre l'arrivée de Lisa pour mieux prendre en compte la profondeur d'un scénario qui flirte aussi bien avec l'étrange que le réalisme (sachant que dans le projet initial, il s'agissait d'une pièce de théâtre sonore). On peut donc considérer qu'il s'agit là d'un ovni, une véritable curiosité sur lequel il faudra jeter un œil.
"anomalisia" lion d'argent lors du dernier festival de Venise et nominé au oscar est un film d'animation particulier en effet les personnages et séquences sont particulièrement réaliste même si le film met du temps à décoller cette "anomalie " se révèle corrosif, drôle et bouleversante avec un final étonnant.
C'est un film d'animation en "stop motion" et on peut dire que c'est très réussi. Par ailleurs, j'ai aimé le propos de cette histoire, un propos humain et universel concernant un homme pour lequel on partage son humanité, son mal être, ses sentiments, ses désillusions, ses soucis, ses ressentis, ses névroses, ses souhaits etc...
La vie de Michael Stone est ennuyeuse à souhait. Ce mari, père et auteur respecté d’ouvrage sur le développement, est confronté à son passé lors d’un voyage d’affaires à Cincinnati, ville où habite une de ses anciennes compagnes. Englué dans une vie banale et dénuée de sens, où tous les personnages l’entourant semblent avoir le même visage et la même voix, il entrevoit la possibilité d’échapper à son désespoir quand il rencontre Lisa, qui pourrait être ou pas l’amour de sa vie…
Le scénariste et réalisateur Charlie Kaufman, créateur – entre autres – de « Dans la peau de John Malkovitch » et « Eternal Sunshine of a Spotless Mind » propose, en collaboration avec Duke Johnson, son premier film d’animation inspiré de l’un de ses pièces de théâtre. Nous retrouvons les thèmes chers à l’auteur : les relations humaines, la sexualité, la dépression, la difficulté d’établir et surtout de maintenir une véritable communication…
La technique employée, la stop motion, permet d’animer des marionnettes image par image dans des décors réalistes. Le résultat à l’écran est très surprenant, le spectateur est captivé par l’incroyable vivacité des yeux des personnages, tout en étant questionné et dérangé par certaines jointures laissées volontairement visibles sur les visages. Anomalisa a beau être animé, son histoire se déroule dans un monde sensiblement réaliste et banal, avec des vêtements sans relief des chambres d’hôtel, couloirs, bars à cocktails et halls de conventions monotones. Un monde froid, banal dans lequel semble se mouvoir des êtres robotiques programmés pour une vie monotone et répétitive.
Michael Stone a terriblement conscience du non-sens qu’est sa vie, de cet univers glacé qui l’entoure. Il sait qu’il pourrait basculer définitivement dans le désespoir ou la folie en un instant… Pourtant, l’espace d’un soir, il est ému par Lisa, chantant avec une sincérité rare « Girls wanna have fun » de Cindy Lauper, peut-être a-t-il enfin trouvé le moyen d’échapper à une vie dénuée de sens ?
Si vous aimez les films qui ne ressemblent à aucun autre, foncez ! 1h30 d'animation en stop motion proprement sidérante techniquement, une poésie mélancolique de bout en bout... Quand on s'intéresse à la filmo des réalisateurs, tout est cohérent avec cette dernière oeuvre.
Vendu comme un film d'animation intelligent pour adulte, on ne peut qu'être déçu par le vide qui se dégage d'Anomalisa. Un homme déprimé arrive dans un hôtel, y passe une nuit en trompant sa femme avec une fille de la chambre d'à côté (ce qui doit valoir la mention « pour adulte » vu que c'est l'occasion de voir un sexe en érection et une femme nue. Oh la la!) puis rentre chez lui le lendemain après sa conférence. Rien de plus. Aucune perspective, aucune psychologie, rien... Le vide je vous dis.
J'ai été conquise par cette oeuvre très réussie. C'est bien vu, bien traité, et d'une grande originalité sur le thème de l'angoisse existentielle de l'homme occidental. J'ai adoré tous les petits détails de chaque scène, tout est si bien analysé.
"Anomalisa" est un film d'animation d'une grande originalité. Cette originalité ne se trouve pas dans sa technique, le stop-motion, qui est courant - le studio Aardman, par exemple, l'utilise toujours - mais plutôt dans sa forme et son histoire. C'est le cas des marionnettes, fabriquées via une imprimante 3D, qui réspirent à la fois le réalisme (les expressions, leur texture,...) et le surréalisme (la manière de mouvoir, les traces physiques,...). L'intrigue sort également des sentiers battus et peut donner lieu à plusieurs interprétations. "Anomalisa" est sans conteste une oeuvre avant-gardiste, destabilisante aux premiers abords mais riche et poétique. Une "anomalie" dans le cinéma d'animation.