Home Sick est, comme 100 Tears, critiqué par mes soins récemment, une petite production horrifique très violente à l’humour très noir. Pas mauvais, ce Home Sick est toutefois problématique du point de vue de sa narration.
Coté acteur, ca tient plutôt honorablement la route, avec des interprètes pour le moins anonymes, et relativement quelconques dans l’ensemble, mais qui savent jouer à peu près correctement, notamment lorsqu’il s’agit de se retrouver face à la créature ! Maintenant il faut avouer que les personnages n’ont pas grand intérêt, et qu’ils ont tendance, de par leur nombre, à se marcher un peu sur les pieds dans ce film. Dommage. A noter la petite apparition de la guest-star Bill Moseley, brillant.
Le scénario est foutraque. C’est le cas de le dire. Il part en fait sur une idée plutôt originale, mais il s’enfonce très vite. D’une il est bourrelé de question sans réponse, et ca devient assez pénible au bout d’un moment de chercher ce qui relie les événements que l’on voit à l’écran, et de trouver un minimum d’explication. Certes je ne cherchai pas un guide détaillé, mais disons que c’est toujours sympathique quant il y a un peu de structuration, qui peut s’appuyer sur une légende urbaine, une malédiction, un fait réel… bref un élément scénaristique liant. Pourquoi ce type a-t-il tout ces rasoirs dans sa valise par exemple ? Ensuite il faut avouer que la narration tient du n’importe quoi. C’est parfois incompréhensible. On passe d’une scène à une autre sans savoir de quoi il relève, on change de personnages comme de chemise, on passe d’un lieu à un autre sans raison, bref, le métrage donne le sentiment qu’il manque des morceaux. Du coup, même si l’ensemble est assez rythmé et possède une gradation réussie, Home Sick donne l’impression d’un film inachevé.
Visuellement Home Sick est correct, avec toutefois un bémol sur la mise en scène. Globalement solide, il ne faut pas le nier, le réalisateur semble toutefois « péter » un câble par moment avec des trucs vraiment brouillon. Je pense notamment à une séquence (la deuxième) où le monstre s’attaque à des pieds (il semble beaucoup les aimer !). Je n’ai toujours pas compris cette scène, le réalisateur se concentrant sur un gros plan qui ne me semble absolument pas correspondre et cohérent avec les plans larges qui lui succède. Bon, cela reste assez rare dans le film, mais le différentiel qualitatif avec précisément la première scène de torture de pied est surprenant. La photographie est sinon très efficace, installant une ambiance lourde et poisseuse des plus sympathiques, et les décors bien qu’assez pauvres, parviennent à faire à peu près illusion, devant beaucoup au travail de la photo. Les effets horrifiques en revanche sont mémorables. Ultra-violents, souvent très imaginatifs, rien ne nous est épargner et visuellement c’est une franche réussite. Il n’y a pas de raté, et clairement ceux qui aiment cela doivent se précipiter sur Home Sick. Un peu déçu, comme pour 100 Tears par la musique. Après un générique d’ambiance brillant, plus rien, et alors que l’on est dans une série B fauchée, c’est souvent par là justement qu’un film peu se démarquer qualitativement.
En conclusion Home Sick est une bande horrifique techniquement abouti, mais qui aurait du sérieusement bosser coté histoire et narration. Suffisamment distrayant et proprement fait, je lui accorde la moyenne, mais c’est clair qu’avec une construction efficace, j’aurai pu aller très haut. Un peu comme le premier Chrome Skull, voilà un film prometteur, mais qui s’avère bancal.