Avis sur Don Quichotte (Côté Diffusion)

Royal Opera House commence à devenir connue grâce aux transmissions de nos cinémas. Le programme est très bien présenté surtout dans les coulisses. Le présentateur nous fait connaitre la personnalité des artistes. Ici nous devons souligner la spontanéité et la simplicité et il serait souhaitable de voir cela dans d’autres opéras qui font ces transmissions.
Don Quichotte est un roman de Cervantes du XVII qui critique la société espagnole qui était très rigide. Le personnage principal est un rêveur idéaliste et irraisonné. Ses illusions qui atteignent les dimensions des hallucinations ont un caractère intemporel et universel car tout le monde a besoin de rêver et de penser à un monde meilleur. En 1904 Le poète Jaques le Lorrain a écrit Le Chevalier de la Longue-Figure qui met plus l’accent sur Dulcinée qui devient un personnage plus complexe. En 1909 Jules Massenet respectant davantage Cervantes reflète son amour pour la mezzo-soprano Lucy Arbell. En 1869 Leon Minkus fait un ballet inspiré de ce roman mais cette fois il s’éloigne bien plus de Cervantes . Même le protagoniste qui est Don Quichotte est un personnage secondaire et l’histoire ne traite pas le thème des illusions perdues. Si l’argument de ce ballet nous paraît bien plus léger que le roman ou que l’opéra de Massenet, cela ne nous empêche pas d’apprécier ce beau ballet avec une musique qui répond aux exigences de tous les spectateurs avertis ou non. La danse est aussi difficile que celle des ballets russes et cela nous permet de penser que cette œuvre n’est pas facile puisque son style n’est pas très connu. Il faut un habilité mais on doit se rendre compte que l’expressivité est un élément nécessaire à la réussite de la représentation de cette création.
Ici on doit féliciter le Royal Opéra House qui a su nous donner ce spectacle grâce à la présence Carlos Aosta qui était chorégraphe et qui a assumé le rôle de Basilio. Le chef d’orchestre a su maîtriser cette musique et nous transmettre les nuances. Aucun décalage entre la danse et l’orchestre n’est à signaler. Au contraire il s’agit d’une harmonie parfaite qui a su la mettre en avant le metteur en scène Tim Hatlev. Nous devons souligner également les couleurs et la musique espagnoles bien combinée avec la rigueur du classicisme.
Le Ballet Don quichotte a été très bien présenté par l’opéra royale de Londres et cette réussite constitue une parmi les plus belles représentations chorégraphiques de ce théâtre lyrique.

Georges KOKKINOS de DEMOSTHENE