Les cinquantenaires californiens font leurs courses en Toyota Prius, divorcent sans la moindre anicroche si ce n’est quelques écarts de langage et s’amourachent aussi facilement que les princesses de l’écurie Disney. Malgré tout, quelque part, là au milieu, évolue pour l’une de ses dernières apparitions, larme à l’œil, le regretté James Gandolfini. Oui, Nicole Holofcener, qui n’en est pas à ses premiers faits d’armes, ne rivalise décidément pas d’ingéniosité en mettant en scène une bête comédie romantique qui s’adresse avant tout à l’adulte accompli. Le divorce, le terme de l’éducation des enfants sont au centre du débat, point de départ à la construction d’une nouvelle vie, une seconde partie de siècle, la plus courte, aux cotés de nouvelles personnalités, de nouveaux amours. De là, voici venir un imbroglio amoureux entre ex-femmes, ex-maris et amis de toujours.
Peu convainquant, soit peu originale aussi bien qu’intéressant, cette nouvelle mouture de l’amour à l’américaine n’est pas ce que l’on pourrait appeler communément une surprise. En fait, hormis la douloureuse expérience de revoir Tony Sorpano, post-mortem, dans l’une des ses dernières apparitions, All About Albert ne possède aucune véritable richesse. Ni drôle, ni même trépidant, la réalisatrice parvient tout de même à créer une certaine osmose entre les deux protagonistes principaux, parfois très touchants. La relation qui les unit est pour le moins cocasse mais il semble toutefois que le dénouement, la tombée de rideaux, plutôt, n’est pas à la hauteur des enjeux. En somme, si l’on apprécie les instants de complicité entre cette mère célibataire plutôt sympathique et ce bon gros nounours attachant, on peine sincèrement à concevoir qu’un film entier n’y soit produit à cette seule fin.
Jamais réellement intéressant, All About Albert, pour peu qu’il y est encore des choses à dire, est une comédie romantique trop sage, lisse, sans réelle relief, qui s’inscrit dans la droite ligne de la glorification de la ménagère, Desperate Houswives, bien que moqué ici, aura donné le départ à cet intérêt pour la femme mature, celle toujours en quête de rêves et de lendemains meilleurs. Sobre, timide d’un point de vue mise en scène, All About Albert ne laissera pas de souvenir incurable, on n’en est loin. 07/20