Lance Amstrong est un personnage passionnant, y a pas à dire. Pas uniquement pour tout ce qu’il a accompli en tant que sportif ou fondateur d’une association, mais aussi pour tout ce qu’il a réussi à dissimuler. On a tous appris il y a quelques années que Lance Amstrong avait menti, avait honteusement triché durant des années. The Program est donc une histoire de mensonge, d’illusion, d’ambiguïté. L’histoire d’un homme prêt à tout pour atteindre son objectif. Ce n’est pas un film qui cherche à redorer le blason de Lance, loin de là, mais ce n’est pas non plus un film qui cherche à le montrer comme un gros connard. C’est un film qui cherche à faire passer Amstrong pour un homme, avec toutes les incohérences que cela importe. Lance Amstrong (remarquablement interprété par Ben Foster) a révolutionné l’image du cyclisme, il a rendu ce sport encore plus populaire et attractif qu’il n’était auparavant. Il était aimé dans le monde entier, une vraie star, acclamé pour ses performances physiques mais également pour avoir combattu et vaincu un cancer des testicules. C’est un survivant, un véritable héros dans un sens. Ajoutez à tout ça son engagement dans la « Lance Armstrong Foundation » (chargée de lever des fonds au profit de la recherche contre le cancer), son charisme dévastateur et une aisance insolente pour faire le show en public, le tour est joué. Le problème est qu’Amstrong est aussi accro à la victoire, à la compète. Il veut gagner et il est capable de tout pour y parvenir, allant même jusqu’à tricher pour dominer ses adversaires et à mentir pour protéger ses arrières. The Program est donc, pendant 1h45, comme en équilibre sur un fil, jonglant adroitement avec les bons et les mauvais cotés du champion. Un manque de prise de position qui peut paraître aberrant au premier abord, mais qui est tout à fait compréhensible quand on le remet dans le contexte du « biopic ». Malheureusement pour nous, spectateurs, la mayonnaise ne prend que trop peu. La bande-annonce avait plus que réussie son petit effet, mais le film perd rapidement en efficacité sur la longueur. Les enjeux se perdent à vu d’œil et la fin – d’ores et déjà connue de tous – n’apporte aucune émotion. Le film réussit à s’en sortir grâce à une flopée d’acteurs convaincants, dont un Guillaume Canet étonnant en médecin italien, et à de très belles images du tour de France. Mais on en sort déçu, tant la chute de ce héros, de cette icône acclamée par des millions de personnes, n’excite pas autant qu’on l’aurait cru, pas autant que dans la vraie vie, pas autant qu’il y a deux ans. Comme quoi, il faut toujours se méfier des apparences. La critique complète sur Le Coin du Cinéphile :