2,5
Publiée le 23 octobre 2014
Regarder Mommy c'est comme regarder un épisode de "Tellement Vrai" qui durerait 2h20 et serait doté d'une réalisation magnifique embellie par un jeu d'acteurs indiscutable. Oui c'est beau, oui c'est bien joué, oui la musique est bien choisie, mais non ce n'est pas du grand cinéma. La première heure est intéressante, la demi-heure suivante un peu moins, la suivante encore moins, et les dernières 20 minutes sont insoutenables. Je me demande, comment, en une si longue durée, peut-on raconter une "histoire" si peu digne d'intérêt et qui aurait pu être racontée en moitié moins longtemps et devenir bien plus efficace. Xavier Dolan sait filmer ses personnages mais je ne suis pas convaincu par sa façon de raconter une histoire. Peut-être que l'accent québécois à fait perdre sa crédibilité au film, mais apparemment pas vu l'engouement autour de ce dernier. Je peux comprendre que l'on aime, j'ai moi-même apprécié, mais pas qu'il suscite autant d'intérêt. J'appelle ça de l'escroquerie. Tout comme le festival de la prétention de Cannes. 10/20
2,0
Publiée le 12 octobre 2014
A fuir!

Sauf si vous avez envie de voir, pendant deux heures trente, deux tarés hystériques se hurler dessus, se taper dessus, se pisser dessus (oui oui), s'injurier de façon ordurière, tenter de s'étrangler.... sous l'œil attendri d'une tierce personne dont on ne comprendra jamais ce qu'elle fait là.

Pourtant ce film plait! Va comprendre.... Tiens, au Figaro et Figaro magazine, z'ont rien vu de mieux depuis l'invention de la roue. Va comprendre....

Le pire, c'est que ce n'est pas un navet. Car Xavier Dolan est un surdoué de la caméra, un virtuose du filmage. Il cadre, il filme de près (surtout), de loin (parfois) avec une aisance déconcertante. Mais pour quel résultat.... Il y a quelque temps, je vous avais parlé de Tom à la ferme, brillante variation sur un scénario inexistant, avec des personnages aux motivations incompréhensibles, mais brillant quand même. Ici, ma première impression se confirme. Xavier Dolan est tellement obsédé par l'envie d'épater le bourgeois, de choquer le bourgeois, de faire parler de lui qu'il oublie de faire ce qu'il sait faire: du cinéma.

Ca aurait pu être l'histoire d'un drôle de couple sado-masochiste. Le fils, la mère. Steve (excellent Antoine-Olivier Pilon) vient d'être renvoyé de son internat. Il avait juste essayé d'y mettre le feu, brûlant gravement au passage l'un de ses camarades. Brave petit. C'est de ces enfants hyper-actifs qu'en Amérique du Nord on gave de Ritaline, mais un cas suffisamment grave pour que la Ritaline n'y suffise pas.... (de toutes façons, il ne veut pas prendre ses médicaments) Il retourne donc chez Diane, sa mère (Anne Dorval, excellente aussi). A quarante ans, Anne porte des minis ras-de-la-culotte sur des boots à plate-formes démesurées, des bagues clinquantes sur des doigts au vernis immonde, elle a un tatouage sur l'épaule, son vocabulaire est ordurier, elle a tout de suite l'insulte à la bouche, et vous vous dites qu'avoir une mère comme ça, ça doit pas arranger les problèmes du gamin.... Et c'est là que je dis que (comme pour Tom d'ailleurs), on est passé à côté du film, car ce couple fusionnel mère /fils est un couple malade dont on aurait aimé mieux comprendre le fonctionnement. Depuis son veuvage, Diane n'a pas eu d'hommes; Steve n'a manifestement jamais regardé une fille de son âge mais il a pour sa mère l'œil d'un amoureux. Couple très malade, donc... mais, au fond, si proche...

Voilà qu'au duo vient s'agréger la voisine d'en face, Kyla (Suzanne Clément). Professeur de collège, elle ne travaille plus depuis deux ans et ne peut plus parler qu'en bégayant. Elle a dû vivre un drame, sûrement, mais on n'en saura pas plus, même si une scène fugitive nous le laisse deviner. Pourquoi délaisse t-elle sa jolie petite fille, son mari infiniment compréhensif, pour devenir la meilleure (et seule d'ailleurs) amie de Diane? Tenter de scolariser Steve? Que fait elle avec ces deux dégénérés incultes? Franchement, on n'y croit pas une minute. Cette amitié sonne tout aussi faux que le reste...

Les scènes finales sont purement grotesques. Elles voudraient faire pleurer, elles donnent envie de rire.

Pour terminer, un autre ratage monumental, c'est le sous-titrage. Ben oui, le joual parlé, c'est totalement incompréhensible et il fallait donc mettre des sous titres. Mais au lieu de laisser ce langage populaire et pittoresque dans son jus, on l'a complètement réécrit! remplaçant, un exemple parmi mille autres, "mon gars" par "mon gosse" et "tabernacle" par "putain". Qu'est ce qu'on y gagne, hein! Et juste, le seul mot qu'il eût fallu changer, ils l'ont gardé! Il s'agit de mongol. Ben non, en France, on ne se permet pas de traite de "mongol" un débile mental. C'est irrespectueux et même insultant.

Fuyons!
2,5
Publiée le 11 octobre 2014
Xavier Dolan revient pour son 5ème film, surement celui le plus attendu et qui a connu son plus grand battage médiatique autour de thématiques qui lui sont chers. Logique au vue de sa popularité grandissante et mérité au vu des efforts fournis par le réalisateur a montré et révéler au grand jour ses qualités de cinéaste.A 25 ans, remporter un "Prix du Jury" reste une récompense rare (partagé avec Godard) et appelle donc le respect, aussi bien pour les Pro-Dolan que les Anti.
Sa déception non dissimulée le jour de la cérémonie de clôture aurait pu en irriter plus d'un, il espérait la Palme d'Or... On s'est donc demandé : la méritait-il vraiment ?

Et bien, non, il ne méritait pas la Palme d'Or. (et au vu des films présentés, cela reste logique

"Mommy" est un "J'ai tué ma mère" 2.0, par ses similitudes scénaristiques (les personnages sont identiques : Dorval est la mère, Clément la professeur, et pour changer Pilon à la place de Dolan pour l'enfant colérique), qui montre ici un manque de renouvellement. Je peux comprendre l'envie du réalisateur de réaliser un film plus complet, plus abouti que son premier long-métrage mais c'est bien dommage de ne pas trop changer les enjeux ainsi que des facilités narratives déjà noté auparavant. Ce que l'on est, en droit d'attendre légitiment.

Ce qui est assez intéressant malgré tout, c'est la vivacité et vitalité des personnages dans un univers "fictif" justifiant ainsi la grande majorité des excès présents. Le cœur des personnages, ce trident formé est indestructible, détient une force bien propre à eux. Les dialogues sont parfois rebutants, tantôt vulgaire, tantôt répétitif. L'humour est un peu "enfantin", ce qui est assez rafraîchissant, mais répétitif à force aussi.
Les cris des personnages le sont aussi, et laisse presque une image caricaturale et stéréotypé, on a cette impression que c'est leur seule manière de s'exprimer.

De plus le film s'essouffle au fil des minutes, par le faux rythme, d'un ajout quasi-systématique d'une musique extra-diégétique pour appuyer les émotions. Dommage de ne pas plus les vivre sachant que Dolan utilise un cadrage rapproché et bien spécifique à être partager avec le spectateur, et non pas à les fausser. (Il y'avait matière à y accorder plus de puissance émotionnel de cette manière là).

L'idée du changement de ratio était très bien réalisé au premier abord, pour signifier que le bonheur régit dans la vie de ce triumvirat mais tourne au gadget une fois encore comme dans "Tom à la Ferme". Les ralentis sont encore une fois superbement réalisé, mais lassant. Cette manie forcené rallonge le film de clips interminables, et d'une bande-son décevante (nous l'avons vraiment connu meilleur pour le coup) trop "teenager". Mais sa signature est là, et c'est ce qu'on doit aujourd'hui lui reconnaître.

Le film est décevant, j'en attendais beaucoup plus, j'attendais ce moment où j'allais être ému, bouleversé et sortir du cinéma plein de vibrance, mais cela n'est pas arrivé. Du bon, et du moins bon.
2,0
Publiée le 9 octobre 2014
Désolée, mais j'ai été plus que déçue par ce film violent et vulgaire.... Cela ne serait pas un problème en soi si l'histoire était touchante, mais je suis restée à l'extérieur et mises à part deux ou trois scènes qui m'ont émue, le reste m'a laissée de marbre, pressée d'en finir !!!!!
anonyme
Un visiteur
2,0
Publiée le 12 octobre 2014
Au risque de me faire conspuer et traîner sur le bûcher par la vindicte populaire, j'ai trouvé ce film creux, sans âme et bien ennuyeux. Les personnages sont soit caricaturaux au possible soit improbables ce qui à mon goût est bien plus dommageable. Au final je me suis demandé ce que l'auteur a voulu démontré. L'incapacité (ou la non volonté) des institutions à prendre en charge les personnes souffrant de troubles du comportement? Une étude sociétale sur les comportements éducatifs parent-enfant dans un environnement économique et social en perte de repères? L'appréhension de la perte d'un être cher et ce qui en découle émotionnellement dans notre vie au quotidien? je veux bien intégrer que l'on peut aborder tous ces thèmes dans une seule et même oeuvre mais le sentiment de superfercialité et de "clip MTV" que cela me donne me laisse perplexe et vraiment sur ma faim. Enfin c'est mon avis et je peux admettre que ce film ait trouvé un écho favorable à certains, pour moi "Mommy" restera dans son sarcophage, ouais je sais le jeu de mots est nul ;-)
2,0
Publiée le 13 octobre 2014
Xavier Dolan manie la caméra avec talent, sa mise en scène est inventive, on ne peut pas le nier. Mais autant dans son précédent film, l'histoire était prenante, autant ici, le traitement choisi par le réalisateur m'a laissé de marbre. Déjà au bout de vingt minutes, il est difficile de supporter les dialogues criés du fils et de la mère. Difficile également d'avoir de l'empathie pour ces 2 personnages quand dès le début du film, ceux-ci n'en ont aucune pour la jeune victime de Steve. Et c'est là où le réalisateur rate son film en opposant sans cesse son trio avec le reste de la population (personnel hospitalier, taxi, voisins, mari, juge, victime, spectateur...) et en voulant dédouaner le comportement du fils et de sa mère. Du coup, de nombreux passages du film, censés émouvoir, laissent froid. Malgré tout, certaines scènes sont touchantes et le personnage de la voisine enseignante apporte justement ce supplément d'âme qu'il manque parfois.
2,5
Publiée le 27 octobre 2014
On crie au génie ?! Je donne deux étoiles et demi parce que démolir un jeune réalisateur qui fait de son mieux serait idiot.
Ce film manque de maturité, le traitement répétitif des images chocs suivis de longs plans émotionnels font un cinéma facile qui fera pleurer un certain nombre de personnes.
Beaucoup n'oseront pas dire qu'ils n'ont pas vraiment apprécié du coup.
Film qui n'amène rien, qui se veut témoignage mais qui n'est que facilité outrancière.
On n'en sort ni nourri par une overdose d'émotions, ni grandi par la profondeur du sentiment.
Je suis triste qu'on crie au génie mais n'en suis hélas pas surpris. Notre société confond tout et c'est fort dommage. La facilité est encensée.
2,0
Publiée le 30 novembre 2015
Un drame de Xavier Dolan gueulard, hystérique et injurieux, qui n’offre aucun intérêt. Le scénario, décousu et superficiel, et les personnages hautement antipathiques, ne parviennent pas à faire poindre le moindre moment d’émotion. Le format étriqué de l’image, pas vraiment justifié, est particulièrement inconfortable et offre un cadrage désastreux et une esthétique très laide. Une réalisation sans âme, ratée à tous les niveaux. Tout simplement le plus mauvais des films du réalisateur !
anonyme
Un visiteur
2,0
Publiée le 23 octobre 2014
Xavier Dolan doit être un réalisateur si proche de ses acteurs qu'il doit en oublier de regarder dans le viseur de sa caméra. Certes, les actrices sont épatantes. Certes on s'y attache. Mais cela n'excuse pas les facilités scénaristiques qui forgent le film.

En 2h20, un seul rebondissement. Ce rebondissement, on le voit arriver de très très loin: c'est le petiot qui se fait interner. D'ailleurs, comme le Dolan n'arrive pas à ancrer son histoire dans une époque présente ou universelle, il est obligé de nous expliquer l'époque au début avec un titre très long qui trompe l'ennemi (le spectateur) en le renvoyant au genre science fiction. Une manoeuvre inutile, comme au moins 50% du film.

Techniquement, le film est original, c'est vrai. Un format 1:1 quand le petiot est pas content qui se transforme en 16:9 quand le petiot est content. Il fallait oser. Ce format enferme des visages dans le cadre pendant 2h et dès qu'il tente de nous montrer autre chose, c'est raté. Le moindre plan d'ensemble est compromis, d'ailleurs il est amusant de voir qu'ils existent mais que Dolan s'étant lui même rendu compte qu'ils étaient laids, il les a tout de même utilisé (pour avoir des repères temporels), mais il ne les fait jamais durer plus de deux ou trois secondes car ils coupent les comédiens d'une façon affreuse. C'est ici la seule subtilité de mise en scène assez grosse pour que chacun puisse comprendre et dire: "Olala, qu'est ce que c'est travaillé." Dolan s'en vante lui même, il ne connait rien au cinéma. Et ça se voit. La colorimétrie quant à elle relève de l'incompétence technique. Une scène rouge, une scène orange, une scène bleue...

En résumé, le "style" Dolan c'est un scénario simpliste, une balance des blancs foireuses, un format qui coupe l'image, une mise en scène archi simpliste... Mais de très bons acteurs handicapés par une mise en scène horrible. Un peu comme si l'entraineur d'Hussein Bolt avait décidé de lui couper une jambe pour qu'il coure plus vite...
2,5
Publiée le 11 octobre 2014
Voici un film qui réunit tout ce que je déteste au cinéma : complaisance et nombrilisme. J'avais envie de sortir au bout de 10mn tant le réalisateur était présent dans le film. Je ne voyais que les effets de style. Alors bémol dans ma critique : je pense qu'il est sincère (pour avoir lu des interviews), qu'il aime le cinéma (mal?), qu'il se nourrit surtout de ses expérimentations (oh mais il en a de la chance d'être financé pour les réaliser et les montrer dans des festivals où on adoreeee ce genre d'artiste, c'est si tendance!!) et qu'il est plus que talentueux c'est évident (voici pourquoi la note "moyen" car j'aurai mis "mauvais" sinon). Il a juste la fougue de sa jeunesse ! Il se bonifiera avec l'âge espérons-le. Donc, on y retrouve la musique pop à la mode à longueur de scènes, scènes qui s'étirent s'étirent s'étirent... (1h45 aurait largement suffit et même servi le propos en le rendant plus percutant - certaines n'ont juste aucun intérêt), des propos tape à l'oeil (pour travailler dans le secteur des enfants présentant les mêmes difficultés, c'est rempli de facilités et clichés, beurk!), des envolées de violences auxquelles on s'attend (et qu'on attend?), une mère caricaturale dans sa vulgarité et simplicité, des ralentis en veux-tu en voilà, une BIG scène ridicule sur Céline Dion (mais si kitch que tout le monde adoreeee bien sur). Non je n'ai pas trouvé cela émouvant (sf le dernier 1/4 d'heure enfin remuant - magnifique scène de déclaration d'amour ou d'au revoir du fils par téléphone), non je n'ai pas adhéré à la magie soit disant ou la force de ce mélo (il y a bcp plus beau, puissant et simple dans son approche comme mélo). Alors en revanche, bravo aux acteurs, confondants de naturel (le réal est un excellent directeur d'acteurs - ices ! Elles sont lumineuses elles - chapeau à son âge). Mais Monsieur Dolan vous voyez trop grand, trop large ou pas assez... avec votre cadre 1:1 (carré) qui énerve rapidement. Oui c'est osé, oui c'est original mais c'est si visible que ça fatigue dès le départ. "Ouahhh mais quelle idée alors" diront les bien pensants du cinéma !! Sérieux? Encore une fois, on l'excuse grâce (à cause?) à sa jeunesse. Qu'aurions-nous entendu si un vieux briscard avait tenté cela aussi?! Ou pire Besson ? :-) Scandale j'en suis sure... Moi j'aime le large du cadre du cinéma, c'est pour cela que j'y vais, y compris quand le sujet est lourd et m'oppresse (ce qui n'était pas le cas bien au contraire, c'est l'emballage qui m'oppressait plus!). Sinon j'ai un écran 104 cm chez moi. Voici le parfait exemple de l'effet qui manipule et qui saisit le spectateur de manière obligatoire du début à la fin. Les critiques (autant ciné que spectateurs) parlent d'un film enfin populaire. C'est une blague? Que devait être ses précédents films alors? C'est drôle de constater que le terme populaire est toléré et même tendance quand le film/le réal l'est lui-même! Miracle ou magie du cinéma il faut croire. Or, il n'y a rien dedans de populaire, de tendance, de magique et encore moins de psychologique (étude des caractères dessinés et abordée au lance pierre, déroulé assez évident, réactions aussi évidentes etc). Je suis sortie passablement énervée de la salle alors que les oiseaux chantaient et la nuit était claire... alors stop ici ma prose. Je ne recommande pas mais bon, encore un film qui sera porté par la presse, le Festival de Cannes (qui s'empire d'années en années dans sa vision étriquée et consensuel du cinéma, se complaisant dans un système business/"arty" complètement en marge des réalités et goûts du public, juste avide de lancer des modes, des genres, des styles et des effets) et suivi par bcp de spectateurs qui adoreeeeent adorer les "choses" qu'on lui dit parfois (souvent?) d'adorer!
2,0
Publiée le 13 octobre 2014
"étourdissement émotif du spectateur" (Cahiers du cinéma) ?????????????
Franchement j'aurais voulu invité chez mes parents tous les critiques du Cahiers du cinéma, pour leur montrer comment mon frère était capable de les étourdir émotivement, et aussi physiquement, avec tout ce qu'il nous a fait vivre, supporter e subir pendant des années !!! Du coup je n'était pas du tout ému, en larme, où bouleversé pendant le film, tout ça je l'ai veçu en pire. Je trouve exagéré le définir chef d'oeuvre.
2,0
Publiée le 14 octobre 2014
Xavier Dolan a changé, il ne se filme plus le nombril comme dans ses précédents films (Les Amours Imaginaires, en tête de gondole). Il n'en reste pas moins prétentieux. Prenant le parti d'utiliser le format 1:1 (excepté lors de quelques scènes), il fusille son film dès la scène d'ouverture. En effet, ce format peut être utilisé pour donner au spectateur un sentiment de quasi claustrophobie s'opposant à un format 16:9 utilisé lors des scènes où le héros, Steve, se sent libre. Mais l'utilisation de ce "carré parfait" ne sert ici strictement à rien, le sentiment d'oppression n'étant jamais présent chez le spectateur. De plus, le format 1:1 nuit au film car il contraint Dolan à diriger ses scènes au milieu d'un périmètre restreint, laissant moins de place à l’environnement des personnages.

Le réalisateur se plante sur tous ses choix: couleurs trop vives, musiques extradiégétiques omniprésentes, chaque plan dégouline de kitsch. Ceci ne serait pas dérangeant si l'on était en présence d'une série Z des années 80. Or il saute aux yeux que le cinéaste a voulu penser son film comme un chef d’œuvre, erreur qui lui a été fatale. Xavier Dolan est un bon réalisateur de clip. Son style, que l'on aime ou pas, convient à une durée de 3 minutes 30, pas à un film de deux heures et demie.

A l'instar de Laurence Anyways, ou encore des Amours Imaginaires, Mommy est une succession de clips trop "hype" : Steve marche dans une boite de nuit filmé de dos comme une rockstar, Steve fait du skate dans la rue, les bras en croix, filmé de dos... De plus, l'utilisation d'effets stylistiques à outrance nuit au propos du film, la palme d'or aux ralentis inutiles, placés un peu partout dans le film. En effet, quel est l’intérêt de nous montrer le héros plonger sur le lit de sa nouvelle chambre, le tout dans un ralenti digne des blockbusters de Zack Snyder ? Il n'y en a aucun.

Xavier Dolan semble rester enfermé dans les pages de magazines de mode et d'esthétisme qu'il affectionne. A trop rechercher une perfection esthétique, à trop vouloir faire de ses acteurs des gravures de mode, il les rend irréels. Et cette irréalité dessert un scénario qui se veut poignant de réalisme, moins dans le propos (qui traite vaguement d'une loi inexistante mentionnée avant l'ouverture du film) que dans la relation entre les personnages. On ne peut accorder de crédibilité à une relation entre des personnages auxquels on ne croit pas une seconde.

Mais le plus gênant dans Mommy est la surenchère de pathos. Dolan semble vouloir émouvoir le spectateur. "Regardez comme je filme bien ! Regardez comme mes personnages sont tristes ! Ils ont une vie difficile ! Il faut pleurer maintenant ! Tiens regardez ce ralenti là ! Allez, pleurez ! Pleurez !". Cela fonctionne si le réalisateur considère que l'essence de la télé-réalité (le pathos à son paroxysme et l'absence de réflexion) doit se retrouver dans l'œuvre cinématographique. Or il faut accorder peu de crédit au spectateur pour employer les mêmes artifices.

Dolan, c'est le Duchamp du septième art. Mommy, c'est 2h30 de vide sidéral. Les précédents films du cinéaste pouvaient faire réagir, positivement comme négativement, amener le spectateur à aduler ou détester le film et le réalisateur. Ici, il n'en est rien. On ressort de la salle sans aucun sentiment, mis à part celui d'avoir perdu son temps, et son argent.

Une fois tous ces points négatifs mis de côté, que reste-t-il ? Les acteurs sont plutôt bons, mention spéciale à Anne Dorval, superbe. Et il reste une très belle scène. Une scène de rêve sur laquelle le film aurait du s'arrêter, avant de basculer dans un final (très) dispensable. Un final enchaînant clichés sur clichés dans un scénario qui ne convainc pas, semblant sorti du carnet d'écriture d'un adolescent encore un peu immature. spoiler: N'hésitez pas à suivre les actualités d'Allocritik sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter (liens sur le Blog) !
2,0
Publiée le 14 octobre 2014
Dolan se recycle à la limite de l'auto-parodie. Ce n'est que cris, hystérie et effets de style d'où ont bien du mal à poindre quelques jolis moments d'émotion. Seule la formidable Suzanne Clément sort du lot. Déception et le moins moins Dolan à mes yeux.
2,5
Publiée le 12 octobre 2014
Histoire enervante avec un adolescent violent et tete a claque et une mere souvent depasse.Les acteurs sont pas mal mais le film est bien trop long pour finalement tourner en rond.
2,0
Publiée le 29 août 2015
Mommy est un film sur les affres d'une mère canadienne de condition modeste, aux prises avec un ado très instable. L'ensemble est effroyablement réaliste, sombre, excellemment joué. Ce qui me conduit à attribuer une note relativement faible, ce sont les longueurs excessives et les bizarreries qui finissent par agresser. On ne sait pas où on va, c'est très angoissant. Encore une fois, cela est le signe une réussite, mais je n'ai pas pu passer un bon moment.
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