Pour son second long-métrage, Jacob Vaughan détonne et ne passe clairement pas inaperçu en réalisant cette comédie horrifique, où les flatulences et l’hémoglobine sont surreprésentés.
Dit comme ça, il y a de quoi être perplexe, mais détrompez-vous, Bad Milo! (2013) est une sacrée surprise, aussi bien au niveau de l’intrigue, des répliques que du casting.
On y fait la connaissance de Duncan, à bientôt la quarantaine, ce jeune cadre est au bord du burn-out. Entre son job monotone, son boss qui le persécute, son beau-père qui a le même âge que lui et ses troubles gastriques, il frise la dépression.
Imaginez un instant, que vous ayez dans votre estomac, une sorte de gros ténia hideux et que ce dernier, subitement, ait décidé de sortir voir la lumière. C’est ce qui arrive à Duncan, lorsque que Milo, expulsé vaillamment (et bruyamment) de son rectum, va chambouler sa vie.
Sous couvert de nous raconter une histoire cradingue, à base de défécations et de flatulences, en réalité, Jacob Vaughan dépeint surtout une réflexion sur le passage à l’âge adulte et les responsabilités qui en incombent (le monstre qui sommeille en lui peut être vu comme une métaphore de ses nombreuses frustrations qu’il a enfouis en lui).
Drôle et très pertinent, on se prend d’affection pour Duncan, mais aussi pour Milo. Des moments hilarants (le repas de famille avec le beau-père), absurdes (lorsqu’il nourrit Milo par son .c.u.l.) ou empli de tendresse (la séquence du canapé). Impossible de ne pas rester insensible devant un pareil film, qui automatiquement, vous fera repenser aux productions Troma ou au cultissime Elmer le remue-méninges (1988).
Une chose est sure, après l’avoir vu, vous reconsidérerez votre fondement anal…
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