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elriad
434 abonnés
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2,0
Publiée le 13 février 2016
un thème aussi fort que les expulsions massives de ces pauvres américains à qui les banques avaient délivrés des prêts méritait un traitement puissant. Or ici, on assiste qu'à une succession d'expulsions dénuée de toute progression dramaturgique. Pire, au cynisme des banques et des promoteurs, on ajoute la dérive du héros qui après avoir suscité l'empathie, soulève l'indignation. Un sujet gâché pour sur une réflexion sociétale qui aurait mérité plus de panache...
Dès les premières minutes, le ton est donné : Rick Carver, promoteur immobilier, se contrefout du fait qu'il a devant lui le propriétaire d'une maison qui s'est tiré une balle dans la tête. Tout ce qu'il voit c'est un contretemps et une perte d'argent. Dennis Nash, lui, est un père de famille célibataire vivant avec sa mère et son fils. Travailleur honnête, le voilà expulsé de sa maison. Et voilà que Rick propose un marché à Dennis : s'il travaille pour lui, il pourra récupérer sa maison. Tout ce que veut Dennis, c'est pouvoir nourrir sa famille et leur offrir la vie qu'il mérite. Mais son travail pour Rick le contraint à magouiller et à expulser d'autres familles qui ne sont pas sans lui faire penser à la sienne. En jouant la carte du social de manière simple et efficace sans verser dans le subtil mais en faisant dans la limpidité, Ramin Bahrani livre avec "99 Homes" le constat glaçant d'un marché immobilier américain qui ne laisse aucune place aux familles manquant d'argent. Prenant à la gorge, le film fait le portrait d'un homme tiraillé entre ses besoins et son intégrité alors que son travail le transforme peu à peu en un salaud, lui qui était honnête travailleur comme tous ces gens qu'il expulse. Ces enjeux et ce dilemme, Andrew Garfield les joue à merveille. Cela fait même plaisir de retrouver l'acteur dans un rôle et une prestation plus complexe que dans les "Amazing Spider-Man". Face à lui, Michael Shannon effectue comme à son habitude une composition remarquée dans un rôle de salaud qu'il affectionne. Deux facettes du rêve américain confrontées dans une œuvre marquante et intelligente, à la mise en scène affûtée.
Un film fort et intense, on se sent concerné par les déboires de cet anti-héro et on se surprend meme plusieurs fois à se demander : et moi qu'aurais je fait à sa place ?
Que se passe-t-il lorsqu'on passe de l'autre côté de la "barrière" et qu'on se retrouve à faire le même job que celui qu'on a tant détesté ? C'est ce que montre Ramin Bahrani à travers Dennis Nash, un jeune père de famille vivant avec sa mère qui n'a d'autre choix que de faire ça pour subvenir aux besoins de sa famille avec comme intention finale de récupérer sa maison qu'on lui a enlevée. C'est alors un vrai dilemme moral qui se pose à savoir faire ce qui est bien sous peine de couler ou faire quelque chose qui nous rebute avec une grande chance de s'en sortir. Le film ne se limite pas qu'à ça puisqu'il est surtout question d'une triste réalité avec ces hommes d'affaires qui n'hésitent pas à jouer avec les lois ni à profiter de la crise financière pour se faire un max de fric quitte à mettre à la rue des pauvres gens qui ne sont plus que des numéros et une affaire de plus à leurs yeux. Ce drame social prend aux tripes, il est poignant, captivant et émouvant. J'ai vraiment trouvé le film excellent, c'est traité avec simplicité, mais le sujet est tellement porteur qu'il n'y avait pas besoin d'en faire plus. L'histoire est très forte, mais si le film est aussi réussi, c'est en grande partie grâce aux incroyables prestations de Michael Shannon et d'Andrew Garfield qui signe surement sa meilleure performance.
Encore un excellent e-film (logiquement récompensé) qui confirme aux grands Studios qu'ils ont raison d'avoir peur de cette nouvelle façon de sortir des films... Un drame social captivant de bout en bout grâce à une excellente interprétation d'Andrew Garfield et de Michaël Shannon mais aussi de la mise en scène simple et efficace de Ramin Bahrani assez engagé. Il le prouve ici encore avec cette histoire sur le business de l'immobilier et de ses agents insensibles à la situation de ces familles sur la paille et qui surtout en profitent pour s'enrichir sur leur dos... Le film et sa mise en scène m'ont beaucoup fait penser à "the big short" mais celui-ci est beaucoup plus intéressant car plus accessible, moins complexe... Ce qui ne l'empêche pas d''être captivant et de soulever des questions intéressantes sur le fait de tolérer ou pas ces pratiques douteuses selon le côté de la barrière où l'on est : C'est toute la question que va devoir se poser le personnage d'Andrew Garfield : Va t'il pouvoir oublier ce que lui et sa famille ont vécu et laisser sa conscience et ses principes de côté, fermer les yeux sur les lois et profiter du système pour s'enrichir et risquer de devenir le même genre de personnage que son patron impitoyable interprété par M.Shannon qui n'est jamais aussi convaincant que dans ce genre de rôle de pourri ! Captivant je vous dis ;-)
L'aventure cynique et ironique d'un spoiler: agneau devenu loup . Injustice d'un monde où la morale et la survie semblent (à tort) incompatibles. La guerre des valeurs et des sentiments offre une bataille sanglante et poignante où Michael Shannon, admirablement possédé par ce rôle de prédateur, pense à sa propre survie au cœur d'un monde vacillant.
Ramin Bahrani nous présente un «99 Homes » haletant au sujet trop actuel et particulièrement délicat à traiter. Basé sur un système économique réel mis en place aux USA après la crise des subprimes, les faits se déroulent en 2010 et évoque une machine financière qui broie tout sur son passage, n’hésitant pas à déshumaniser les plus démunis.
Michael Shannon (« Take Shelter », film récompensé lors du 37ème Festival du film américain de Deauville) joue un Rick Carver écoeurant, préférant abuser du système et en faire partie plutôt que de rester sur le bas côté et passer à côté des sommes mirobolantes qui circulent entre les banques et les agences immobilières. Le quarantenaire a un charisme, une prestance, une gueule qui ne laissent pas indifférent. Son rôle est interprété avec tellement de justesse qu’on adore le détester !
Andrew Garfield (“The amazing Spiderman”, “The social network”) incarne le jeune père désabusé par le système. Pour survivre, il n’a qu’une solution : entrer dans le jeu des puissances financières. Non content de sortir la tête de l’eau, il deviendra un gros poisson appâté par l’envie de posséder toujours plus. Au détriment des autres ? Pas vraiment … En effet, contrairement à son employeur, il garde une certaine morale et tente de partager les bénéfices de son nouveau job avec ses fidèles camarades. Les banques nous dépouillent ? N’hésitons pas à notre tour à prendre notre part du gâteau... voilà ce qui animera notre ancien endetté amer de ce que devient la société américaine moderne.
Dans le casting secondaire, nous retrouvons Laura Dern, actrice de « Jurassic Parc ».Vieillissante mais touchante, elle tient un rôle difficile et incarnera la conscience et les valeurs que délaisse notre duo opportuniste.
Ramin Bahrani, réalisateur américain de 40 ans signe un film engagé, dont le sujet sensible est intelligemment abordé. Sans faire preuve de pathos exacerbé, il y présente une société nécrosée, avide de richesse au détriment des plus petits. En un rien de temps, tout ce que possédaient des familles américaines modestes est balayé d’un coup de pelle sans scrupule ou remord. Qui a dit que l’ « American Way of Life » était toujours d’actualité ?
A la vue de ce long-métrage, on est saisi d’une forte culpabilité que ne semblent pas avoir les protagonistes. Nous ne sommes pas responsables de la situation mais on ne peut que se sentir impliqué dans ce sujet malheureusement actuel de l’autre côté de l’Atlantique. On méprise le système et on condamne l’agissement des financiers. Jusqu’où est-on prêt à aller pour reprendre sa vie en main ou récupérer ses biens ? Les lois peuvent être profondément injustes et servent les intérêts des plus grands. Quel sort la société réserve-t-elle à ceux qui se battent honnêtement pour survivre au quotidien ? Comment trouver sa place dans un monde de corruption et d’inégalités sans délaisser ses valeurs ? Ce sont autant de questions que le film « 99 homes » soulèvera et autant d’actes immoraux (et pourtant parfaitement légaux) qu’il dénoncera.
Premier film de la compétition présenté au Festival du film américain de Deauville, il a été l’objet d’une standing ovation suite à sa diffusion. Certaines membres du jury n’ont également pas hésité à se lever pour applaudir longuement le réalisateur tout comme une bonne partie de la salle: preuve que quidam comme professionnel y trouvent des interpellations qui ne peuvent pas nous laisser insensibles.