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kibruk
146 abonnés
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4,0
Publiée le 13 janvier 2019
Voici un drame social des plus saisissant ponctué de scènes très fortes comme celle de l'introduction. Le film tourne autour du cynisme économique qui domine notre monde. Il montre parfaitement que des gens et des institutions s'enrichissent ou participent activement à la destruction de familles entières victimes d'un système prédateur. Il pause aussi cette question passionnante : jusqu'où peut-on aller pour assurer son bien être ? Comme d'habitude, Michael Shannon est remarquable dans son rôle. Quelques tirades de son personnage résument bien la réalité des choses.
Rien à redire sur le scénario, le jeu des acteurs (notamment le charismatique Michael Shannon) ou même la mise en scène, fluide et parlante. Mais le sous-entendu moralisateur à l'encontre du personnage de l'agent immobilier m'a profondément dérangée: il arnaque banques et investisseurs puissants, non le pauvre petit peuple qui ne peut pas rembourser ses emprunts! Assez de ce syndrome qui vise à condamner le receveur des impôts ou celui qui applique la loi! Carver ne devient immoral que lorsqu'il commet son ultime action frauduleuse, le reste de ses interactions avec les expulsés n'étant que froides et professionnelles. Et cette injustice rejaillit sur le traitement de Dennis Nash, et donc sur la valeur du film pour moi.
"99 Homes" est un docu/film plutôt incisif, réalisé caméra à l'épaule le plus souvent, et fort sur les conséquences de la crise financière, même si il m'a manqué certaines choses pour être pleinement convaincu. Passée une introduction assez longue, le film a tendance à exagérer le trait et tomber dans le manichéisme spoiler: (notamment avec le personnage principal dont la passé est mal évoqué) . Surtout, si le scénario dépeint avec exactitude l'horreur de l'expulsion de ses familles, je pense que ces moments aurait eu plus d'impact si il avait été mis en opposition avec des passages montrant la joie et les sacrifices consentis par ces gens pour obtenir leur maison. Dès lors, l'essentiel réside dans cette peinture de l'illusion du rêve américain spoiler: (remplacé par la règle du "manger ou se faire manger" ou bien "se faire de l'argent sur le dos de ceux qui n'en ont pas beaucoup") qui ne dure qu'un temps, et les déchirements moraux de Dennis (coincé entre ses besoins personnels spoiler: (faire vivre sa mère et son fils) et ses amitiés et sa condition initiale identique avec ceux qui se font expulser), coaché par l'impitoyable et cynique Rick Carver, irrécupérable tant il est contaminé par la loi du plus fort (astuces cruelles, arnaques en tout genre). Andrew Garfield est très convaincant dans ce registre plus mature et dramatique alors que Michael Shannon confirme son excellence dans un rôle ingrat mais jouissif (il était déjà brillant dans "Boardwalk Empire). Au final, "99 Homes" pâtit d'un démarrage un poil lent et de l'absence de comparaison entre avant et après la crise, se concentrant uniquement (mais avec maîtrise) sur l'après, par le biais de la réalisation prenante de Ramin Bahrani, d'un scénario pertinent et de 2 acteurs parfaits.
A la suite d'un endettement, un père célibataire et chômeur se retrouve expulsé de sa maison. Pour s'en sortir, il va devoir travailler pour le promoteur qui a profité de sa faillite. "99 Homes" évoque sans concession et sans cliché le marché immobilier des classes moyennes inférieures aux USA. Familles vivant à crédit, banques impitoyables, agences immobilières aux dents longues, police et justice complaisantes, et expulsions à foison. Un sujet dur, bien traité par Ramin Bahrani qui propose une mise en scène efficace et une image sobre, tenant pratiquement du documentaire, ainsi qu'un scénario qui échappe aux conventions. Michael Shannon est glaçant en promoteur sans état d'âme, détournant allègrement les failles du systèmes à son compte. Quant à Andrew Garfield, après des "Siperman" pas des très convaincants, il retourne à des rôles plus intéressants, ici un homme à bon fond et protecteur, qui va se laisser corrompre par l'argent facile, quitte à enfoncer les autres dans son trou. A voir.
Interprétations sans failles, sujet révoltant, mise en scène progressive et mise en image de l’intelligence toujours avisée des profiteurs. Reste que l'émotion ne transcende pas ici par les dommages subis par les victimes, très "calmes" dans la révolte (pourtant il y a de quoi). Au final, un film à voir mais aurait du aller beaucoup plus loin, plus "à fleur de peau". 3.5/5 !!!
99 Homes, Grand Prix (mérité) du Festival de Deauville 2015, est une critique par l'exemple du capitalisme extrême qui a mené à la crise mondiale de 2008. Nous suivons donc en 2010 un jeune père de famille endetté qui se voit mis à la porte de sa maison par le patron d'une agence de saisies immobilières, et qui est forcé de vendre son âme au Diable en devenant lui-même agent d'expropriation pour le compte de ce patron. Magouilles financières, jeux avec la vie des gens, monétisation de tout ce qui peut l'être, ce drame ne nous épargne aucun côté pervers de ces spéculations. L'argent avant les gens. Sauf que le pauvre père de famille, qui est passé par là et en reste lourdement traumatisé, n'est pas insensible à la détresse humaine qu'il doit à présent gérer, et l'on voit venir le conflit d'intérêt entre les deux hommes, un suspens qui nous tient intrigués tout le film. Le binôme d'acteurs est très complémentaire et fonctionne bien : Andrew Garfield sait se rendre attachant pour le spectateur, tandis que Michael Shannon excelle à rendre son personnage odieux et frigide. La fin est menée tambour battant, avec spoiler: une victoire purement symbolique de la moralité plutôt que l'appât du gain (rongé par ses remords, le père préfère avouer ses magouilles à l'homme qu'il tente d'expulser, et part en prison le cœur léger, en prenant soin de faire tomber avec lui le patron véreux). Sans chercher à casser la baraque (la réalisation est classique), 99 Homes est loin de faire banqueroute avec sa critique intelligemment menée et son duo d'acteurs investis.
"99 Homes" commence formidablement bien, et s'annonce comme une claque incroyable : description tendue et intense du programme d'éviction des mauvais payeurs de leurs maison suite à la crise des subprimes, il nous offre une poignée de scènes scotchantes, mémorables, avec l'excellentissime Michael Shannon en suppôt du Diable (les banques), ou c'est tout du moins ce que l'on pense d'abord. L'intelligence du film de Ramin Bahrani, c'est de ne pas en rester là, et de montrer à travers le parcours de l'une des victimes du "système", qui, pour survivre, passe de l'autre côté de la barrière, que rien n'est vraiment noir et blanc : le dilemme moral est clair, chacun est alors devant ses choix, profiter du système impitoyable pour pouvoir au moins survivre, voire même s'enrichir, ou faire partie des "99 personnes sur 100 qui n'arriveront pas à monter à bord de l'arche quand le déluge commencera" (la plus belle scène du film, avec un Shannon hallucinant). Malheureusement, il y a à mi-parcours un moment où le film s'affaiblit, où le spectateur décroche : la faute à la construction narrative, pas tout-à-fait assez prenante ? A une certaine timidité au final dans la remise en question des valeurs sacrées de la société américaine ? A l'absence d'une mise en scène notable (on est dans les poncifs habituels du cinéma US, avec une musique omniprésente qui tape sur les nerfs) ? Au manque de charisme d'Andrew Garfield, tout juste adéquat pour un rôle qui aurait mérité un acteur plus complexe ? Le film se termine un peu en demi-teinte, malgré la logique de sa conclusion, terriblement pessimiste. Vu l'importance du sujet, on aurait aimé que "99 Homes" soit une réussite totale.
Un bon drame servi par 2 acteurs très convaincants notamment Andrew Gardfield que je trouve très touchant !! L'histoire tient la route et dénonce malheureusement des faits réels !! Certaines scènes sont vraiment touchante et ne laisse pas indifferent
ce film de société qui fait suite à la crise bancaire de 2006 aux USA se révèle sans pitié. le scénario est clair, simple et M. Shannon dans sa froideur déjà constatée propose un personnage sans scrupules. dur, réaliste et utile même si sur la forme cela manque parfois de rythme et d'un second souffle.
Tout simplement bluffé par ce 99 Homes dont je n'attendais pas forcément grand chose (et tout particulièrement par la performance d'un Andrew Garfield d'une justesse surprenante moi qui d'habitude ne le supporte pas!). Véritable film coup de poing sur l'Amérique post crise des subprimes, le film expose avec force de démonstration les ravages de l'ultra libéralisme où tout est bon pour permettre à un système pourri jusqu'à l'os de continuer à broyer les plus démunis du moment que les nantis peuvent continuer à s'en mettre pleins les fouilles, grandement aidés par une législation taillée sur mesure pour toutes les ordures qui en sont à l'origine. Quand une société pousse ses citoyens à se bouffer mutuellement (Michael Shannon égal à lui même pour le coup) 99 Homes illustre à la quasi perfection le caractère immoral d'une telle logique du chacun pour soi avec tout ce qu'elle peut engendrer comme tragédies tant humaines que sociales. À voir!
LE LOUP D'ORLANDO. Enfermé dehors, dessine moi une maison. La vie rêvée des anges bousillés par les banques. La mayonnaise du bon et du méchant prend. Ce monde moderne est en crise et Ramin Bahrani le retranscrit avec brio.
Sujet intéressant et rare au cinéma avec des acteurs crédibles, un bon rythme entrecoupé de scènes percutantes. Le film se suit bien même si le sujet est traité de façon superficiel et spectaculaire. La VO est par contre exécrable.
Le film a une idée de base intéressante. Le début du film est bon entre la mise en place du scénario et le jeu des acteurs. Toutefois, plus le film avance plus les longueurs se manifestent. Au final ça donne un film qui ne tient pas toutes ses promesses après un démarrage efficace.
Un excellent thriller sociétal dans lequel le réalisateur dépeint une Amérique encore sous le choc de la crise immobilière, des subprimes et autres scandales financier... Le duo d'acteurs est impeccable et le scénario impitoyable nous cloue au siège jusqu'à la dernière seconde dans un final irrespirable ! A voir et surtout à méditer.
Ce film est un constat de la crise immobilière Américaine et surtout des conséquences dramatiques sur les familles qui ont dû quitter leur maison. L'interprétation des 2 acteurs est justes. D'un côté on a le salaud dans toute sa splendeur, sans coeur ni éthique et de l'autre le gentil qui va se battre pour faire face à cette situation, jusqu'à en perdre ses valeurs. Ce film nous montre sans concession le désespoir des petites gens qui ont perdu leur maison . spoiler: une scène poignante avec le petit grand père qui ne comprend pas ce qui lui arrive