Souvenez-vous : est-ce que "Rocky Balboa", le sixième volet de la saga "Rocky", laissait augurer une suite ? Je crois que la réponse est non, d’autant plus que la franchise se terminait sur une excellente note, sous une dimension beaucoup plus humaine. Sylvester Stallone était bien décidé à en rester là, mais il fut confronté à la grande insistance du réalisateur Ryan Coogler pour tourner un nouvel opus. Devant tant de motivation, Sly s’incline pour repartir là où il nous avait laissé sur l’émouvant "Rocky Balboa". Pour redémarrer efficacement, il fallait coucher sur le papier un scénario percutant. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Ryan Coogler, avec le concours d’Aaron Covington y est parvenu, tout en créant un personnage "riche en génétique", pour reprendre les mots de l’internaute cinéphile Loicthegreat. En mal de repères familiaux, en proie à la recherche de sa propre identité, le jeune boxeur va être campé avec beaucoup de brio par Michael B. Jordan, après s’être durement préparé spécialement pour l’occasion. Le titre, "Creed – L’héritage de Rocky Balboa", ne ment pas sur la marchandise, même si quelque part, il manque la mention de l’héritage génétique laissé par Apollo Creed. Les vies d’Apollo et de Rocky étaient étroitement liées, et c’est en toute logique qu’Adonis se tourne vers celui qu’on appelait aussi "L’étalon italien", avec qui il va tisser des liens particuliers. De l’émotion, il y en a, et on peut affirmer que cette nouvelle séquelle revient aux fondamentaux de la série, un retour aux sources déjà opéré avec Rocky Balboa. Mais ce n’est pas tout. En prime, a été incorporée une bonne petite dose d’humour, savamment distillée ici et là, rendant encore plus agréable le propos d’une part, et les personnages plus humains d’autre part. Après tout, à la base, ce sont des personnes comme vous et moi. Stallone continue de nous étonner avec cette étonnante aptitude en art dramatique qu’il nous a déjà montrés à travers l’épisode précédent.
Que ce soit dans son face à face avec Adonis dans la cellule, ou lors de son propre combat à lui, il continue à me sidérer.
La musique accompagne à merveille le film, je l’ai trouvée particulièrement adaptée au monde de la boxe. Quant à la réalisation, que puis-je vous dire, à part que les scènes de combat sont bien filmées ? de plus les ralentis n’ont pas été utilisés de façon outrancière, seulement pour appuyer la puissance de certains coups, décisifs, ou presque. Ce qui fait plaisir, c’est que l’enchaînement des coups a été laissé à vitesse réelle, ce qui a le don de souligner la technique de ce sport de combat. Autrement dit, la réalisation est superbe, malgré
un réveil de K.O. peu probable, et malgré
quelques petits raccourcis un peu faciles et maladroits ici et là, notamment lors de la rencontre entre Adonis et Bianca.
Pourquoi ne se demande-t-elle pas comment il sait qu’elle chante ? D’où sait-elle qu’il est boxeur ?
Pas de quoi descendre le film à tout va, car il ne le mérite pas en regard des qualités dont j’ai parlé plus haut. Je dirai même que ce qui fait le plus plaisir, c’est l’apparente complicité entre les deux acteurs phares. Cela se voit à l’écran, par le biais des attitudes, mais aussi à travers les répliques visiblement données avec un plaisir non feint. Une complicité confirmée à travers quelques clichés photographiques lors du générique de fin, ce dernier nous présentant quelques épreuves qui ont le mérite d’avoir saisi des moments forts. Assurément un très bon film, dont une suite fut annoncée avant même la sortie de "Creed - L'héritage de Rocky Balboa" en France. Sera-t-elle au moins aussi bonne ? Réponse en principe en 2017.