Avis sur The Assassins

Dans le cinéma chinois quand il s’agit de richesse des costumes, de foisonnement des décors et de mobilisation de centaines de figurants, les cinéastes ne lésinent pas, particulièrement pour les fresques historiques. Question apparemment de fierté nationale… Ce film ne fait pas exception et on est vraiment bluffé par la somptuosité visuelle qui s’étale devant nous. Hélas, j’aimerais pouvoir en dire autant de l’histoire qui nous est contée. Parce que de ce côté-là, le film pèche singulièrement par, à la fois, la nébulosité de son intrigue, mais également par la faiblesse de son contenu. Le volet historique est trop faiblement explicité pour qu’un public non-chinois comprenne ce dont il retourne, de ce fait on a un début de film un peu obscur. En outre, le reste de l’intrigue est tellement dilué qu’on finit par se lasser de ce petit jeu de pouvoir entre un empereur et sa cour d’un côté et un ministre très puissant de l’autre. Avec en plus au milieu une histoire d’amour entre deux assassins dissimulés qui peine à sortir de l’insipide. L’interprétation est, de plus, trop théâtralisée pour qu’on se sente vraiment embarqué par les personnages. L’ensemble est donc une jolie chose visuellement splendide, mais qui laisse une impression de vacuité dont on ne retiendra qu’une petite découverte historique sur l’Histoire chinoise du milieu du IIIème siècle avant JC. C’est déjà quelque chose, mais c’est quand même bien peu.

Une analyse comparative des « 3 Royaumes » et de « Assassins » s’impose. Car, tant sur la forme que sur le fond, des similitudes et des différences essentielles, et intéressantes, se dégagent. Le fond d’abord : Le thème central des 2 films est le tristement célèbre CaoCao, son ambition destructrice, sa fascination pour une jeune femme entrevue plusieurs années auparavant, et son emprise sur l’empereur. Pour ce qui est de la forme, il y a tant chez John Woo, que chez Zhao Linshan une forme de grandiloquence visuelle, avec des étirements de scènes, à l’extrème . On voit dans les 2 films des visages longuement montrés, en gros plan, après une réplique, des longs travellings de paysages annonçant une d’action importantes, tout une panoplie de surlignages superfétatoires qui allongent et alourdissent la narration, qui par moments, procurent l’ennuie. Les différences. Là où Zhao se concentre sur la période d’avant la décision de CaoCao d’envahir les 2 autres royaumes de Chine, Woo se focalise sur la période de cette invasion. D’où l’aspect plus dynamique de la mise en scène pour Les 3 Royaumes. En effet, Woo est amené à se centrer plus sur les combats entre les protagonistes, ainsi que leurs stratagèmes pour gagner les batailles. Donc plus d’action, de bonnes bastons. La mise en scène de The Assassins, en revanche, est plus statique. Elle se voit plombée par l’attachement de Zhao Linshan à nous montrer les intrigues dans le palais même, visant toutes à renverser CaoCao. On s’ennuie parfois comme des rats morts, d’autant que Chow Yu Fat, l’acteur principal, n’est pas dans son registre de prédilection. Et la platitude des répliques n’arrange pas l’ensemble. Sans être inintéressant, ces 3 Royaumes sont loin d’être la plus belle réussite Wooniène, Pour ce qui est des Assassins, le dénommé Zhao Linshan, devrait de manière imminente, s’activer les méninges et le reste, pour faire ses preuves.

Enième film historique comme la Chine sait nous en servir plusieurs par an. Superproduction au budget confortable (le gouvernement chinois sait le pouvoir du cinéma) cette fresque offre tout l'exostisme des décors et des costumes pour un drame politico-guerrier où les intrigues de la cour n'ont rien à envier à l'Occident et à Shakespeare. La reconstitution est magnifique quoique ça manque un peu de lumière, le tout manque également un peu de légèreté dans la mise en scène d'où quelques effets de longueurs réguliers. Emmené par la star Cho Yun-Fat (dans un rôle qui n'est pas sans rappelé le flamboyant "La Cité Interdite" en 2007 de Zhang Yimou) on est dans un film très bien fait à défaut d'être particulièrement unique. Dans le genre les amateurs s'en contenteront, les autres trouveront qu'il y a bien mieux.

Chow Yun Fat et Liu Yifei en vedette pour ce film chinois dans la très grande tradition des sublimes fresques sur base historique au temps des royaumes de l'empire Chinois et de la lutte du pouvoir entre provinces et dynasties, le tout dans l'espoir d'une grande Chine unifiée. Des enfant enlevés et entraînés dès leur plus jeune âge à être des assassins émérites et en parallèle une prophétie astrale censée renverser l'empereur tous les 10 ans lors d'un alignement d'étoiles. Un roi fantasque, immature, incompétent, un général de légende et véritable détenteur de k'autorité et une concubine placée pour accomplir sa mission le moment venu. L'histoire est parfois un peu confuse et les motivations des uns et des autres bien versatiles mais le spectacle est splendide par les décors, costumes et abondance de figurants pour un film que seuls les chinois arrivent encore à produire avec de l'abondance, de la grandeur, de la démesure et un spectacle qui nous embarque du début à la fin. Le talent et le charisme habituel de Chow Yun Fat est impressionnant et le charme, la finesse d'interprétation de Liu Yifei emporte l'adhésion. Un film grand spectacle passionnant.

Encore un film historique pas mal réussi, les asiatiques sont passés maîtres dans l'art de reconstituer leur passé et nous le transmettre via des films riches en détails, en costumes magnifiques et en ambiance adéquate.
A part quelques longueurs et un jeu d'acteurs parfois maladroit ou surjoué, le tout reste agréable et esthétique.
A voir

C’est l’histoire d’un homme seul, un tyran malgré lui, qui tentera d’unir les différents royaumes de son immense pays. Les décors, les costumes sont énormes. Une histoire assez courue entre le pouvoir, les trahisons et les influences des divers puissants occupés à tuer le suivant. C’est aussi le très beau portrait d’une figure de légende, inscrite dans le marbre de la tradition japonaise une centaine d’années avant que Jésus-Christ ne débarque. Voyez le siècle !
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