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Peter Franckson
56 abonnés
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5,0
Publiée le 16 juillet 2016
Le film est tiré du livre « Human capital » de Stephen Amidon. Il est construit comme une tragédie antique avec 4 épisodes. Les 3 premiers décrivent les mêmes situations vécues par 3 personnes différentes, un agent immobilier vénal qui place de l’argent auprès d’un affairiste, la femme (Valeria Bruni-Tedeschi) de l’homme d’affaires et la fille de l’agent immobilier qui a fréquenté le fils de l’homme d’affaires. Le 4e épisode est l’épilogue car le point commun de toutes ces personnes, c’est un cycliste (serveur à un gala où tous étaient invités) et qui a été renversé par une voiture. Le procédé rappelle celui du film d’Akira Kurosawa, « Rashomon » (1950) mais en plus réaliste, chaque épisode éclairant le précédent. Le film, de thématique viscontienne encore une fois, est en prise directe avec l’actualité : la crise financière et ceux à qui elle profite. La description est fine comme un coup de scalpel, révélant la noirceur de beaucoup de personnages. Seule la jeune femme, qui s’éprend d’un marginal, reste lucide et croit en l’avenir tandis que Bruni-Tedeschi est touchante dans sa situation d’épouse dévalorisée. Le titre italien (« Le capital humain ») est un terme d’assurance relatif à l’indemnité versée lors de la mort d’une personne spoiler: (ici le cycliste, qui en tombant, a heurté de la tête une pierre) et qui tient compte de ses revenus, du manque à gagner (économique et sentimental) concernant sa famille suite à son décès. Effrayant ! Ce titre est plus fort que le titre français, juste mais insuffisamment féroce et brutal.
Intelligence de la mise en scène qui exploite les mêmes événements sous 3 points de vus. Cynisme désabusé de Paolo Virzy sur les deux caricatures des extrêmes de la fracture sociale mais heureusement, il laisse place à l’optimisme sur l’individu (Serena et Luca). On est toutefois loin de la truculence d'un « Affreux, sales et méchants » …
Ce film italien inspiré, plus qu’adapté apparemment, d’un roman américain s’avère un long-métrage distrayant. Son intrigue, bien qu’assez conventionnelle, est supportée par un parti-pris de réalisation qui divise le film en trois chapitres, plus une conclusion, ce qui lui permet de revisiter les événements sous différentes perspectives donnant à l’histoire un léger parfum de thriller. On est donc sans mal plongé dans ce drame autour de deux familles de la grande bourgeoise de la Lombardie. Ce qui laisse quand même un petit goût amer à la dégustation de cette petite distraction assez plaisante c’est à la fois les personnages et le côté politique ou en tout cas moral qui s’y glisse. Les personnages, tout d’abord, sont tous assez stéréotypés. On a le banquier d’affaire vaguement raciste, totalement inculte et qui délaisse sa femme ; cette dernière fragile créature qui traîne son ennui et son blues entre œuvres de bienfaisance et achats compulsifs ; leur fils est un benêt en quête du regard approbateur de son père ; on a également la jeune fille intelligente qui largue son riche petit-ami pour le loser sans-le-sou mais profond et artiste à ses heures, etc… Bref cette galerie de portraits un brin caricaturaux et qui louche un peu trop vers le téléfilm américain et décrédibilise un peu l’histoire qui devient du coup un peu insignifiante, même si comme je l’ai dit on passe un moment agréable. Mais ces personnages sans subtilité pourraient passer si le film ne se servait pas d’eux pour faire une critique (un peu molle d’ailleurs) de l’argent roi et de ces personnes près à tout pour en gagner un maximum. Du coup ce banquier d’affaire, l’agent immobilier, leurs femmes et rejetons sont dépeints de façon un peu caricaturale comme des gens grossiers voire ridicule et plein de préjugés et de mépris pour tout sauf l’argent et leur mode de vie. Mais, le film ne critique pas que la bourgeoisie, mais tous ceux qui courent après l’argent comme cet homme des quartiers populaires qui en a après l’héritage de son neveu. C’est d’ailleurs ce neveu et son amoureuse qui sont les seuls à échapper à ce pamphlet contre l’argent et être un brin sympathiques, à défaut d’être plus subtiles. Je passe sur les informations qui concluent le film et qui font également peu preuve de finesse dans leur dénonciation à peine voilée de la marchandisation de la vie humaine. En somme, on a un film qui se laisse regarder, mais dont le paradigme sous-jacent de critique de l’argent roi amène à une histoire et des personnages un peu lourdement dénonciateurs et donc parfois un peu risibles. Pas désagréable donc, mais franchement lourd parfois.
Ce film chorale à l'italienne scindé en trois chapitres est censé nous dépeindre les mœurs italiennes sous la forme d'une chronique sociale. Mais on a du mal à saisir où le réalisateur veut en venir. Car si les chapitres sont réalisés et écris correctement, ils n'apportent pas grand chose à l'ensemble du film, et s’imbriquent mal les uns dans les autres. Bref, une fois le film fini on peut vraiment se dire : "Tout ça pour ça !". Cependant le film n'est pas non plus désagréable à regarder mais manque cruellement de liant.
06/08/2017: j'ai pu revoir ce film en VO et il en ressort grandis je trouve. J'augmente ma note de 3 à 3.5 étoiles d'ailleurs. Ce film fait une critique acerbe de la haute bourgeoisie et la mets en comparaison avec les "petites gens" et la "petite bourgeoisie". On a en effet l'agent immobilier, Dino, qui ne souhaite que devenir comme eux. Il fait tout pour jusqu'au pire ou presque. Il y a sa fille, Serena, qui elle y a gouté (en étant la petite amie du fils de riche homme d'affaire, Giovanni) mais préfère finalement les gens vrais, ceux qui ont une vraie histoire, Luca, qui symbolise l'échec mais aussi la vraie vie, la solidarité et le respect. Et il y aussi Carla, la femme de Giovanni, qui finalement étouffe dans ce monde. Ces personnages vont vivre une histoire forte pour ensuite revenir comme si de rien n'était à leur vie d'avant. Mais ils ne seront plus les mêmes ensuite. L'histoire se découpe en 4 chapitre avec un point de vue différent à chaque fois. C'est à dire qu'on revit des passages déjà présentés, sous un autre angle. C'est agréable. A recommander.
Les personnages sont attachants, les décors sont jolis, l'histoire se passe en Italie, dans un monde riche et feutré. Ça commence bien. Mais il ne faut pas le voir comme moi en VF, ça gâche le plaisir je pense. Ce qui est gâché aussi c'est la fin je trouve, on reste sur sa fin, on aimerait en savoir un peu plus sur les personnages, chacun retourne à son quotidien sans être si affecté par ce qui s'est passé, c'est donc la vie réelle ce film au sens capital humain et non du cinéma.
Il est parfois bon de s'éloigner (mais pas trop quand même, hein) des blockbusters américains ou films grand public français pour essayer autre chose. Comme aller visionner le dernier Mocky par exemple. Ou cette réalisation italienne qui a apparemment été un gros succès en son pays. Et ainsi on peut découvrir des choses intéressantes car cette histoire à construction assez originale (mais pas unique) avec trois séquences parallèles mais différentes nous titille dans le bon sens. "Les opportunistes" pêche en revanche par la délivrance d'un message social banal et superficiel qui déçoit un peu. Dommage, car cette immersion au sein des heureux du monde est dans le genre plutôt bien troussée.
Un clan qui pense pouvoir tout obtenir par l’argent, la réputation familiale, l’influence. L’échec n’est pas de mise, surtout quand un événement incroyable va venir bousculer l’édifice déjà si fragile de la famille. C’est l’Italie en 2010, la fin de l’ère Berlusconi et peut-être le sauve qui peut des financiers qui vont miser sur la défaite de leur pays. A travers le récit d’un accident de la circulation et d’un délit de fuite, Paolo Virzi brosse le tableau d’une société cupide et sans frein, prête à écraser le voisin pour mieux satisfaire ses besoins. Ca vous semble déjà vu et pourtant la manière de conduire les opérations, ici ,mérite que l’on reprenne encore quelques cours.
Avis bonus Deux scènes coupées, un clip, c'est quand même faiblard
Un film qui comporte 3 chapitres avec chaque fois la vision d'un des personnages sur l'histoire qui sert de fil rouge, mais aussi une petite histoire personnelle pas toujours indispensable. Le film est pas mal, mais je trouve la construction maladroite avec ce système de chapitre qui n'apporte rien de plus qu'une construction directe la preuve avec le Chapitre 2 sur la mère qui ne sert à rien pour l'histoire fil rouge. Le chapitre 1 est bien, il pose bien les bases et le caractère des personnages même si pour moi, je pense que rien qu'en regardant le dernier chapitre, on ne serait pas pour autant perdu pour la compréhension de l'histoire. Un petit mot sur le titre et sa traduction pour une fois, je trouve la VF légitime, car le terme prend tout son sens avec le caractère opportuniste de certains personnages alors que le titre VO prend lui son sens lors de la conclusion. Pour résumer, un film agréable à suivre, mais une histoire un peu gâchée par ce choix de mise en scène.
Fresque intéressante d'une certaine Italie que l'on voit rarement sous cet angle "non-touristique", celui d'une bourgeoisie cupide et menteuse. Valeria Bruni Tedeschi joue merveilleusement bien. le film est "Oubliable" mais très visible et jamais ennuyeux.
Il capitale umano est un film sur les maux qui rongent l'Italie. Intéressant, choral mais pas bouleversant ni transcendé. Plutôt désabusé. Les acteurs et surtout les actrices, à commencer par Valeria Golino, Bruni-Tedeschi ou Matilde Gioli sont incroyables d'intensité et de justesse. C'est sans doute pour compenser le scénario qui se perd parfois à trop vouloir démontrer les travers de ces hommes qui représentent les archétypes italiens
Après des années de populisme à la Berlusconi, l’Italie conserve la vision critique de sa société, même si les nouveaux réalisateurs n’ont pas (encore) la précision et la cruauté des grands d’il y a quarante ans, Scola ou Risi par exemple. Sur un fond d’enquête dont l’histoire découpée en chapitres est remarquablement imbriquée, Paolo Virzi décrit la grande bourgeoisie italienne –mais elle pourrait être de partout–, désespérément creuse, obsédée par l’argent, vaniteuse et pourrie. Des hommes cupides, prêts à tout pour un coup qui rapporte, des femmes potiches, des enfants pleutres qui noient leur détresse dans l’alcool, la drogue et les voitures. Seul touche d’espoir, deux jeunes amoureux malmenés, les seuls à “en avoir” malgré les galères. Outre l’histoire, je le répète, admirablement démontée, le rythme est soutenu, la mise en scène très soignée et la direction d’acteurs impeccable. Tous tiennent leur rôle parfaitement, avec la jeune Matilde Gioli qui crève l’écran et les deux Valeria (Bruni Tedeschi et Golino) magnifiques, la première, désespérément consciente de la vacuité de sa vie, s’accrochant en vain à un projet artistique… qui capote, au nom du dieu profit.