Inspiré de l’histoire vraie de Jann Mardenborough et adapté du jeu vidéo Gran Turismo, le film retrace la concrétisation d’un rêve, celui d’un adolescent passionné de courses automobiles…
On n’est jamais mieux servi que par soit même, coproduit par PlayStation & Polyphony Digital (le concepteur de GT), le film dresse le portrait de ce jeune adolescent issu de la classe ouvrière passant le plus clair de son temps sur les jeux vidéo et qui participe à un concours sur Gran Turismo organisé par Nissan pour intégrer la "GT Academy" dans l’espoir de devenir pilote de courses automobiles (une histoire improbable mais vraie).
A la réalisation, on retrouve le sud-africain Neill Blomkamp (District 9 - 2009) qui revient de loin, après un passage à vide de près de 10ans, après son dernier film de studio (Chappie - 2015), si l’on fait exception de son insignifiant DTV (Demonic - 2021). Il s’agit ici de la seconde adaptation d’un jeu vidéo labellisé PlayStation Productions, après le lénifiant Uncharted (2022).
Avec Gran Turismo (2023), on savait que l’on n’y allait pas pour son scénario mais plutôt pour en prendre plein les yeux. Le scénario est archi convenu et les personnages stéréotypés à outrance (je n’avais pas pris la peine de lire le synopsis et encore moins de regarder la bande-annonce, je ne savais donc rien du film en allant le voir). Résultat, dès le premier quart d’heure, on devine aisément ce que vont devenir les protagonistes (le père de famille, dépité de voir son fils (associable) passer ses journées devant les jeux vidéo, finira par être fier de son rejeton, le "mécano has been" parviendra à prendre sa revanche sur les prétentieux pété de thune de chez Capa, eux-mêmes qui deviendront au fil de l’intrigue le rival détestable (et arrogant) du jeune héros, sans oublier les concurrents qui conspuent l’écurie de "simracer" Nismo Nissan). Bref, c’est cousu de fil blanc, il n’y a aucune surprise à l’arrivée (sauf pour moi lorsque j’ai découvert lors du générique de fin qu’il s’agissait d’une histoire vraie).
En fin compte, s’il y a bien quelque chose à sauver de cette adaptation, c’est la mise en scène qui s’avère franchement réussie, permettant d’alterner prises de vues réelles et immersions vidéoludiques, le tout, avec quelques plans virevoltants assurés par des drones. Au final, l’ensemble s’avère gentillet et bourré de bons sentiments, réalisé à la façon d’un documentaire de luxe (ils y ont mis les moyens), mais dont le résultat final s’oubliera assez vite. Plus de 120 minutes de placements de marques à la gloire de GT & Nissan (pour ne citer qu’eux) et d’une glorification (assez barbante) de Kazunori Yamauchi, une adaptation trop lisse et propre sur elle, en pareille circonstance, ça revient à aller voir un GP sur TF1 un dimanche après-midi, c’est long et ch!ant (sans la mise en scène clinquante).
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