Passé inaperçue dans nos contrées francophones faute d’une distribution en salles inexistante, ce qui est loin d’être une injustice, The Art of the Steal vient pointer le bout de son nez sous forme de galette et de fichier VOD. En soit la trajectoire commerciale d’usage pour ce type de production. Pour autant, si le film n’apporte ni innovation ni explosion quelconque de talent, il remplit parfaitement son contrat de divertissement, s’assumant complètement dans son rôle de Ocean’s like. Oui, disons simplement que Jonathan Sobol, cinéaste à la barre du présent métrage, aura été fortement influencé par la saga des braqueurs sympathiques et nombreux de Steven Soderbergh. En cela, The Art of the Steal ne démérite pas, offrant un divertissement cloisonné, référencé, mais pour autant divertissant. Un gage que même les grosses pointures hebdomadaires en salles obscures ne possèdent pas toutes.
Le film de Jonathan Sobol, s’il manque clairement d’ambition, ne manque pourtant pas de vedettes pour égayer son entreprise. Sur ce fait, tout le monde s’accorde comme étant plus ou moins heureux de retrouver Kurt Russell, acteur emblématique de la fin du siècle passé et que l’on avait plus revu depuis son premier passage chez Tarantino en 2006. Le bonhomme semble plus ou moins en forme, du moins plein d’entrain, alors que gravite à ses côtés quelques baroudeurs tels que Jay Baruchel ou encore Matt Dillon. Rien que ne fissurera la moindre brique, me direz-vous, mais pourtant la troupe au casting semble s’entendre comme des larrons en foire, ce qui constitue un atout majeur pour ce type de production, production qui accumule par ailleurs le twist. Oui, si le film n’est pas foncièrement une réussite, il aurait été un échec sans la présence de ces quelques acteurs qui ont eu le mérite de croire au projet.
On suit dès lors, plutôt emballé, pour autant que le sujet nous convienne, cette bande de braqueurs aussi particuliers qu’incompatibles. Jonathan Sobol semblant avoir acquis son casting à sa cause, il se permet de nombreux traits d’humour, qui eux, fonctionnent très bien, du moins en majorité. Le ton est bon enfant, les répliques ne sont pas si mal écrites et les acteurs, à fond dans leurs rôles, éclairent un scénario pas très folichon, qu’on se le dise. Du fait que l’on connaisse sur le bout des doigts les allers et retour de ce type de scénario, il fallait bien que Jonathan Sobol puisse au minimum se démarquer de ses modèles en insufflant humour et bonhomie à son film, qui somme toute, s’avère divertissant.
Sur une durée d’une heure et trente minutes, The Art of the Steal démontre toutes les faiblesses d’un cinéma qui n’a d’ambition que de divertir le tout-venant mais aussi toutes les qualités que ce type de production peut posséder. En gros, le film n’est ni mauvais ni vraiment bon. Il est moyen, appelons un chat un chat. Avis aux amateurs de cinéma facile d’accès. 11/20