Pour ce second long-métrage, changement de ton. Après le thriller sanglant La Traque (2011), Antoine Blossier a échangé l'horreur et les terrains de chasse contre le rire et les salles de classe. Mais ce virage n'en est pas tout à fait un, puisque le réalisateur a eu l'idée du scénario de A toute épreuve bien avant celui de La Traque.
L'idée du scénario d'A toute Epreuve est parvenue au réalisateur par le biais d'une brève relatant la tentative de vol de sujets du bac par de jeunes élèves. A ce fait d'actualité, s'ajoute l'influence du teen movie de John Hughes, La Folle Journée de Ferris Bueller. Quelques précisions du réalisateur : "Il était 6 heures du mat, j’étais en repérage du côté de Créteil et je passais devant le bâtiment du Trésor Public quand, au même moment sur mon iPhone tombe une brève disant que des gamins avaient voulu voler les sujets du bac. Je me suis juste dit «Ils doivent être dans un bunker de ce genre». Peu de temps après La Traque, j’ai revu La Folle Journée de Ferris Bueller et je me suis dit “voilà le film qui pourrait correspondre avec ce point de départ”. C’est ainsi qu’est né A Toute Epreuve."
Deux versions du scénario ont été écrites. La première, rédigée par Antoine Blossier était uniquement centrée sur la tentative de vol et s'est avérée moins drôle que l'aurait souhaité le réalisateur. Non satisfait du résultat, ce dernier a fait appel à Michael Souhaité et Sabrina Amara, ses coscénaristes, qui ont su apporter les modifications nécéssaires. "J’avais déjà écrit deux versions de traitements qui étaient très techniques et pas forcément drôles. C’était très axé sur le casse. J’étais seul à l’écrire et au bout d’un moment, j’ai dit à Eric Jehelmann (le producteur) qu’il me fallait des co-auteurs. C’est là que j’ai rencontré Michael et Sabrina mes coscénaristes. Sabrina a amené quelque chose de beaucoup plus border-line sur l’humour et Michael a donné une structure plus forte. Cela m’a aidé à (...) donner une autre tonalité au film."
Si sa musique nous est familière, son jeu d'acteur l'est moins. Après de nombreuses apparitions dans des films et séries télévisées, Laouni Mouhid dit "La Fouine" signe avec A toute épreuve son premier grand rôle au cinéma. Invité sur un plateau télévisé, le rappeur évoquait son envie de se lancer dans le septième art. Cet appel n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd : le réalisateur, spectateur de l'émission, a été séduit par le charisme de l'artiste et n'a pas hésité à lui proposer le rôle de Scarface. Une fois les essais passés, l'acteur en devenir s'est longuement préparé pour le tournage et a même bénéficié du soutien d'un coach.
Thomas Solivères et Valérie Karsenti, qui figurent au casting du film, ont tous les deux joué dans la célèbre sitcom Scènes de ménage. Le premier en tant qu'invité, la seconde en tant que personnage récurrent.
Outre Samy Seghir qui a déjà une belle filmographie à son actif et Louise Grinberg, qui ne démérite pas, A toute épreuve rassemble une série de jeunes acteurs en plein essor. Il s'agit notamment des débuts au cinéma de Mathilde Warnier. Cette dernière avait déjà fait parler d'elle en affrontant le comédien Nicolas Bedos sur un plateau télévisé.
A toute épreuve réunit à l'écran deux humoristes issus du milieu du stand-up qui ont fait leurs preuves sur la scène du Comedy Club puis sur la chaîne Canal+: Waly Dia, qui signe ici sa première participation à un long-métrage, et le talentueux Redouanne Harjane.
La musique et la photographie d'A toute épreuve sont signées Romaric Laurence et Pierre Aïm. Les deux compères avaient déjà travaillé sur le précédent film du réalisateur, La Traque.
Lors de son audition, Thomas Solivères était vêtu d’un tee-shirt à l’effigie des Dents de la Mer et, pur hasard, Antoine Blossier lui aussi. Une coïncidence qui, en plus des talents du jeune acteur, n’a pas laissé le réalisateur insensible.
Avec A toute épreuve, Antoine Blossier avait l'ambition de réaliser un film sur le passage délicat de l'adolescence à l'âge adulte. Il explique : "C’est un film sur le passage à l’âge adulte. Il est voulu comme ça, c’est bourré de références qui me ressemblent. C’est une surcouche populaire avec un fond de film indépendant. C’est un film qui parle clairement de moi et de ma passion pour le cinéma, que ce soit dans le personnage de Greg qui assume complètement de vouloir faire des comics et de l’histoire d’amour aussi. Je me suis nourri de mes références pour créer ce film. C’est mon film geek dans le bon sens du terme. C’est mon fantasme d’ado que j’aurai voulu vivre en terminale, que j’aurai voulu voir à l’époque où même maintenant. J’ai vraiment grandi pendant ce film."