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Christoblog
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1,0
Publiée le 30 novembre 2015
Considéré comme l'un des cinéastes allemands les plus importants, pilier de l'Ecole de Berlin, Christoph Hochhausler produit des films qui m'ennuient profondément.
Il y a bien longtemps, je me souviens avoir pesté contre lui à la vision de son premier film, Le bois lacté (2003), pourtant encensé par la critique.
Son cinquième film est un catalogue de ce que le cinéma peut donner de plus présompueux. Hochhausler multiplie les effets de caméra et de mise en scène jusqu'à plus soif : effets de flou, reflets, travellings de toutes sortes (avec une prédilection pour les mouvements circulaires), angles bizarres, décadrage, contre-plongée, aberrations optiques. L'accumulation déraisonnable d'effets stylistiques rend Les amitiés invisibles pénible à regarder.
Sur le fond, l'histoire est embrouillée à souhait. Si j'ai bien compris (mais rien n'est moins sûr), on assiste à une manipulation de journaliste par un consortium utilisant les réseaux sociaux. Le film nous égare auparavant sur de fausses pistes (une autre manipulation, plus traditionnelle, à base de politique et concernant l'armée, et des travers personnels sans lien avec la trame principale).
Si je ne suis pas clair, c'est normal, le film ne l'est pas non plus. A éviter, sauf si vous voulez voir un cinéaste tenter de faire rentrer tout les trucs du cinéma de De Palma dans une intrigue politique aussi compliquée qu'un scénario de Christopher Nolan.
Bienvenue dans un monde aseptisé où la vérité sera celle que l'on voudra bien vous faire gober. Notre monde celui de Les amitiés invisibles dont le titre original en allemand est plus proche de la "démonstration" du film : Les mensonges des vainqueurs. Thriller journalistique à haute teneur toxique, Les amitiés invisibles est implacable : tons métalliques, corruption généralisée, piratage informatique et surtout démolition de la sacro sainte indépendance journalistique. De fait, il n'y a plus rien à quoi l'on puisse faire confiance aujourd'hui : constat accablant sans doute proche de la réalité même si l'affaire dont il est question n'est pas, une fois n'est pas coutume, "inspirée de faits réels." Le réalisateur, Christoph Hochhäusler en rajoute un peu sur le plan visuel. S'il est vrai que Berlin a rarement été filmé de cette façon, son côté parfois clipesque n'était peut-être pas nécessaire. En revanche, pas mal d'aspects de cette machination terrifiante qui tient lieu de sujet central restent en partie mystérieux. C'en est d'autant plus inquiétant.