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    L'Expérience Blocher
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    Yves G.
    Yves G.

    1 481 abonnés 3 497 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 mars 2014
    Le documentaire de Jean-Stéphane Bron sur le tribun suisse Christoph Blocher est intéressant à double titre.

    La première raison est la plus évidente : il nous fait découvrir un homme politique dont le nom, en France, n'est pas totalement inconnu, mais dont le parcours et le programme nous restaient étrangers. Nous l'assimilions un peu vite à un Haider ou à un Bossi, voire à un Le Pen. Le populisme de l'UDC est plus subtil, moins réductible à une comparaison simplificatrice avec ses épigones français ou autrichien. Blocher n'en présente pas moins un trait de ressemblance troublante avec Le Pen : comme le leader du FN, il est riche. Il l'est même immensément. Ce self-made man a bâti sa richesse dans la chimie en se délocalisant, avant que la formule ne devienne familière, en Chine. Cette intelligence de la mondialisation n'est pas le moindre paradoxe de ce leader xénophobe.
    Le documentaire de Jean-Christophe Bron nous fait pénétrer dans sa luxueuse villa sur les bords du lac de Zurich. Y est rassemblée une collection de peintures unique au monde.
    Et c'est là que se niche le second intérêt de ce documentaire. Il constitue une réflexion très lucide sur la nature même du travail de documentariste. Le réalisateur s'interroge avec une honnêteté qui l'honore : "comment filmer un homme dont on ne partage ni les idées, ni les méthodes, ni les convictions ?". Comment maintenir sa lucidité critique face à un adversaire hospitalier et souriant ? Comment en sens inverse faire la part des choses sans encourir la critique de s'être laissé "embeded" ?

    Le résultat porte la marque de ces interrogations.
    Les images d'archives sont plates et informatives. Mais c'est d'elles qu'on apprend le plus sur le parcours étonnant de cet enfant de pasteur, cadet d'une famille de onze enfants, qui faute de posséder une terre, fit carrière dans l'industrie avant d'entrer sur le tard en politique à la faveur du référendum d'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen (EEE) en 1992.
    Les images tournées par JS Bron ont, quant à elles les qualités et les défauts inverses. Elles ont le mérite de l'authenticité. C'est Stephan Blocher dans son quotidien, chez lui, dans sa voiture, dans sa chambre d'hôtel, qu'on découvre. Mais paradoxalement, plus on s'approche de lui, plus il nous échappe. La faute au documentariste qui n'a pas réussi à percer le mystère Blocher ? Ou à l'homme lui-même, irréductible à l'analyse ?
    Seemleo
    Seemleo

    65 abonnés 888 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 mai 2014
    Un portrait de l'homme politique, sans complaisance, ni hargne. Sans polémique, sans prise de position politique, mais avec un angle de vue cinématographique. C'est peut-être la meilleure manière d’appréhender l'âme du personnage, ses aspirations, ses obsessions, son parcours, ses failles, son humanité et son goût du pouvoir. C'est enlevé, abouti, excellent. Bravo Jean-Stéphane
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 18 avril 2014
    Excellent reportage réalisé en face à face sans compromis.
    Les dessous de la montée de l'Union démocratique du centre (UDC), parti le plus à droite de l'échiquier politique suisse, devenu incontournable depuis sa victoire, en 1992, dans la votation contre l'adhésion de la Suisse à l'espace économique européen.
    Sur la forme, on découvre l'homme politique dans son intimité, notamment avec sa femme. Sur le fond, on retrouve des techniques similaires aux autres pays, mais avec les spécificités de l'enclavement suisse en Europe et de sa solitude.
    Pour approfondir le fonctionnement de la politique suisse, ce reportage est également très intéressant.
    Guillaume Tricard
    Guillaume Tricard

    62 abonnés 24 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 mai 2014
    On aimera autant ce documentaire qu'on détestera les salies de Christoph Blocher.
    Le lieu commun qui voudrait faire croire que le réalisateur de ce type de documentaire sur un ennemi politique est voué à l'échec, n'est pas vérifié chez Jean Stéphane Bron.
    Ici, la réalisation est particulièrement efficace.
    Bron a bien fait dans son choix de cueillir les confessions de Blocher à l'intérieur de sa voiture, ou il sillonne inlassablement la Suisse dans sa croisade anti Europe, anti immigrés.
    On ne s'attache jamais à Blocher mais on comprend beaucoup mieux son parcours et sa personnalité.
    On a également des éléments qui nous permettent de mieus saisir ce qu'est aujourd'hui la nationalisme en Europe et les messages qui se cachent derrière ses leaders populistes.

    Une belle découverte.
    ferdinand
    ferdinand

    14 abonnés 452 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 mars 2014
    Subtil documentaire sur ce Le Pen à la sauce suisse, c'est à dire encore plus riche, bien plus prudent dans ses propos, et avec une épouse discrète. Mais le fond est bien le même: populisme, xénophobie et toutes ces sortes de choses qui puent.
    marsenavril
    marsenavril

    2 abonnés 37 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 février 2014
    Fils de pasteur, conservateur et libéral, Christoph Blocher est un animal incernable. Il dit de lui-même : je ne me connais pas, je suis un homme d'action. Pragmatique, intelligent et madré, il a fait ce qu'il fallait pour obtenir ce qu'il voulait, économiquement et politiquement. L'entrepreneur est devenu milliardaire à coups de rachats et de capitalisme financier. L'homme politique est devenu leader de l'extrême droite suisse (Union Démocratique du Centre) et a hissé son parti national-populiste à la 3ème place en Suisse (⅓ de l'électorat), en défendant une représentation idéale d'une Suisse traditionnelle, homogène, blonde et blanche (comme la montrent ses collections de tableaux : Ferdinand Hodler, et surtout Albert Anker) A part sa femme, omniprésente et réservée, soutien indéfectible, il aime ce qui est cossu, solide et sûr : sa maison, son château, ses tableaux, et une Suisse de légende.
    GnAwA
    GnAwA

    88 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 9 mars 2014
    Le cinéaste espèrait sans doutes tirer autre chose de son personnage. De fait, il ne peut que contempler un homme particulièrement inintéressant. Multipliant les plans fixes, accumulant les effets (notamment sonores) jusqu'à la boursouflure, rien à faire on s'ennuie ferme. Un portrait inutile. Plutôt que Blocher, un documentaire frontal sur les soubresauts de la politique suisse nous aurait d'avantage intéressés.
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