Euuuuuh tout ça pour ça ? Telle est la question qui m’est venu à l’esprit lorsque le clap de fin est venu mettre un point final. Pourtant tout démarrait sous les meilleurs auspices en mettant en prise le spectateur avec l’héroïne affublée de deux enfants en train de prendre la fuite… les yeux bandés. Evidemment, cela ne manque pas de surprendre car on se demande ce qui a provoqué cette course plus ou moins improvisée vers la survie. Heureusement, un flashback nous renvoie cinq ans plus tôt, et à partir de ce moment, le spectateur ne cessera d’être balloté sur deux contextes spatio-temporels, entre le présent (la fuite) et le passé. L’entame est pour ainsi dire captivante mais après, le tout retombe dans un classique à la limite de l’ennuyeux. Car au final, le spectateur se rend compte que l’histoire n’est pas très nouvelle en soi, mais la matérialisation de ce qui décime les populations l’est davantage. En effet, on a déjà plus ou moins vu ça avec des virus zombifiants. Mais là ça a beau être autre chose, le parallèle est quand même vite fait. Eh oui, il faut bien se rendre à l’évidence, mis à part cette bascule continuelle sur les deux contextes spatio-temporels, on ne constate rien de très novateur, sauf peut-être la construction de ce qui n’est rien d’autre qu’un survival… par la problématique qui consiste à enlever un sens. N’empêche, ça devient prévisible. Et ce n’est pas le bref regain d’intérêt avec l’entrée en scène du dernier larron entrant dans la maison qui empêche le tout de se déliter peu à peu… pour arriver à une fin qui n’apporte aucune précision, aucun élément de réponse. D’où vient ce fléau auquel l’humanité entière se voit confrontée ? De Russie, ok mais encore ? Et comment se propage-t-elle d’un continent à un autre ? Et pourquoi les êtres vivants se trouvent-ils tous visés sans exception ? Et enfin pourquoi il y a une certaine catégorie de personnes qui résistent partiellement
à cette entité sombre
et viennent prêcher la bonne parole ? Aussi je crains le pire : c’est de voir débouler une suite pour apporter les réponses tant attendues, et un préquel pour expliquer comment tout ce chaos a pu arriver. Ça peut être intéressant, mais bon, je ne suis pas convaincu. Côté comédiens, rien de très exceptionnel et pas grand-chose à se mettre sous la dent. Si Sandra Bullock rend une copie honorable, John Malkovich est quasi parfait en terme de cynisme. Pas grand-chose à dire sur les gamins non plus, bien qu’ils ont l’air de se demander ce qu’ils foutent là, ce qui permet d’apporter un peu de réalisme, en particulier quand ils ne suivent pas à la lettre les consignes sévèrement données. Heureusement pour eux, maman Bullock veille ! Mais elle ne veille pas sur tout hélas ! En particulier ses accessoires. Ben oui, vous n’avez pas vu ? Le moulinet… le moulinet posé simplement sur l’armature du lit… on le voit ensuite tout emberlificoté avec au moins trois tours de faits autour des barres métalliques ! Et malgré le dégagement des lieux dans l’urgence, on la retrouve plus tard dans un autre lieu… avec le même moulinet… et le même fil. Non, franchement, mieux vaut rester dans ce petit paradis terrestre et en rester là à écouter les oiseaux.