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soniadidierkmurgia
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4 177 critiques
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4,0
Publiée le 6 mars 2017
Film remarquable et assez méconnu de James Ivory qui n’est pourtant pas considéré comme son meilleur. Le couple Newman/Woodward fait merveille. Notamment Paul Newman qui joue le rôle d’un homme d’une droiture extrême qui ne sait pas exprimer ses sentiments et dont on croit à un moment déceler lors d’une conversation avec sa fille aînée qu’il porte un lourd secret lié à l’inceste . Ivory n’y reviendra jamais par la suite nous laissant dans le doute ou l’incompréhension de son propos. Ce quiproquo jamais levé change complètement la vision du personnage et la portée du film. Woodward est remarquable dans le rôle de cette grande bourgeoise de l’Amérique d’avant-guerre qui doit tout à la fois tenir sa place au foyer et tenter d’exister auprès d’un mari aimant mais imprégné des préjugés de son époque. Remarquable. D’une simplicité qui a certainement pu passer pour de la froideur, expliquant ainsi le rejet du film.
Chose étonnante, « Mr. And Mrs. Bridge » est un James Ivory relativement méconnu, alors qu’il dispose d’une belle tête d’affiche, et que c’était la période où le réalisateur a sorti ses plus célèbres films. Il faut dire, ce n’est pas vraiment une œuvre commerciale, loin de là ! On s’intéresse, dans le courant des années 30-40, à un couple américain. Mr. Bridge est un avocat rigide, sec, têtu, et conservateur. Son épouse est bien amoureuse de lui, mais aspire à une vie plus fleurie. Tandis qu’ils auront de plus en plus de mal à communiquer avec leurs enfants, beaucoup plus libéraux. Il n’y a pas réellement de fil rouge ou d’intrigue, ce seront simplement des tranches de vie, entrecoupées d’ellipses plus ou moins brutales. En conséquence, c’est parfois un tantinet longuet, et je comprendrais tout à fait que certains décrochent. Néanmoins l’ensemble reste de bonne tenue. Notamment, la reconstitution évolutive des années 30/40 est soignée. Au passage, il est étonnant d’avoir choisi cette période. Car les thématiques du film (émancipation de la jeunesse et de la femme au foyer) sont habituellement plutôt en lien avec les années 50/60. Mais pourquoi pas. « Mr. And Mrs. Bridge » bénéficie également de la subtilité d’écriture et de réalisation des films de James Ivory. A savoir, tout n’est pas toujours explicite, les sentiments et les dénouements passent parfois simplement par un regard, une posture, une absence de dialogue. Enfin, Paul Newman et Joanne Woodward portent allègrement le long-métrage. Incarnant ce couple qui parait mal assorti, et qui trouve pourtant son équilibre. Le fait que les deux acteurs étaient mariés à la ville rajoute évidemment un peu de piment !
Sorti en 1990, ce film relativement méconnu réalisé par James Ivory, n'est pas mal du tout ! Moins pharaonique que ses précédents films puisque l'histoire ne se situe plus au début du siècle mais dans les années 30 juste avant la Seconde Guerre Mondiale (donc moins demandeur en termes de costumes et décors même si la reconstitution est toujours réalisée avec soin) où l'on suit une femme mariée délaissée, en quelques sortes, par sa famille et notamment son mari, très rigide et sévère. Mais le film raconte également la confrontation entre générations et les mœurs qui évoluent ; sorte d'opposition entre le progressisme des enfants et le conservatisme des parents, dans une Amérique changeante. Il est également important de souligner que l'histoire se déroule dans le milieu de la bourgeoisie, comme d'habitude chez le réalisateur, mais en changeant cette fois de continent, sûrement car la bourgeoisie pavillonnaire (du moins ce qui s'en apparente dans les années 30) américaine stéréotypée est bien plus parlante et surtout plus intéressante à traiter. En effet, grâce à ce milieu, on comprends tout de suite les mécanismes du contexte dans lequel évolue les personnages et il ainsi très facile de comprendre la détresse affective de la mère de famille qui a sacrifiée sa vie pour son mari et ses enfants qui ne lui donnent que très peu de gratitude, voire même de respect (d'ailleurs, la scène dans la voiture à la fin résume parfaitement les deux heures de film). Alors bien-sûr, c'est assez lent, encore une fois comme d'habitude chez le réalisateur, car tous ses films (enfin du moins ceux que j'ai vu) sont des fresques (ici sur une famille donc) s'étalant sur plusieurs années avec de nombreux personnages, car les personnages secondaires sont également développés, comme la meilleure amie du personnage principal d'ailleurs. Pour autant, ce n'est pas ennuyant car le tout est traité avec beaucoup d'intérêt et puis surtout, Ivory parvient à chaque fois à installer une atmosphère confortable dans laquelle on se laisse porter et où l'on se sent bien, même si les thèmes abordés ne sont pas toujours joyeux. "Mr. and Mrs. Bridge" n'est donc peut-être pas la plus grande réussite du réalisateur mais reste fascinant sur bien des points !
Tranches de vie familiales d'un couple de bourgeois coincés et guindés dans les années 30 au Kansas. Névroses, frustrations et autres petites histoires pour une reconstitution fidèle de l'époque, mais le film est bien trop long et sans but aucun. Le couple Newman surjoue beaucoup et l'élégance de la réalisation de James Ivory ne peut rien contre l'ennui qui s'empare du spectateur.
Parfaitement stylisé, élégant, distingué mais parfaitement insipide et inintéressant. Une peinture qui s’apparente davantage à une nature morte ou à un bouquet de fleurs délicatement posé près d’une fenêtre ouverte. Il embaume légèrement mais il ne sert qu’à ça……..
A travers l'évocation de cette famille et de son cadre privilégié, on retrouve le classicisme de la caméra de J. Ivory et de toute une époque. Le scénario n'explore pas vraiment de thématiques fortes et en profondeur. Aussi, le seul intérêt est, peut-être, de retrouver son couple star dans la vie et au générique : P. Newman-J. Woodward.
L’Amérique profonde d’entre-deux guerres (qui semble encore exister en 2024), avec le macho et patriarcal de mari et les velléités de libération de l’épouse et des grands enfants. On a droit aux comportements et attitudes infects de l’époux, avocat au cœur desséché comme une pierre, aux souffrances de l’épouse qui tente de retrouver en lui sa passion d’antan, mais rien n’y fait, le mec est perdu à jamais, son manche à balai là où l’on pense. Et en plus, il se prend hachement au sérieux (normal, c’est lui qui ramène l’oseille). Et puis, les grand enfants, pratiquement adultes, qui luttent et tentent de s’émanciper. Le scénario se présente comme une longue chronique familiale, régulièrement éveillée par un événement inattendu et plus ou moins perturbateur, sans oublier une petite touche incestuelle… Ça se laisse regarder.