En ouvrant la fiche de "Inferno", j’ai découvert la note de 2,8 donnée par les allocinéens, et ma foi je trouve ça un peu sévère quand même. Bon j’admets que tout n’est pas parfait, à commencer par Tom Hanks qui, pour une fois, ne semble pas vraiment impliqué et donc quelque peu à côté de la plaque. Mais quand même ! Cette troisième adaptation des aventures du Professeur Robert Langdon vaut bien mieux que la première, à savoir "Da Vinci Code", mais demeure en-dessous de "Anges et démons". En effet c’est rythmé, représentant plutôt bien cette course contre la montre avant que les enfers ne se déchaînent. Et puis il y a des rebondissements. Pour finir, ça respecte à peu près bien le bouquin. Du moins dans les grandes lignes, enfin je veux dire d'une façon générale. Oui, je l’ai lu ! Tout comme les autres tomes, commençant par « Anges et démons » qui est en fait le premier volume des péripéties du Professeur, suivi de « Inferno » (le quatrième tome) avant de conclure par le fameux et très captivant « Da Vinci Code » (en réalité le second opus). Il est vrai que j’avais été très déçu par le film "Da Vinci Code", sans même avoir lu le roman. Pire, ça ne m’avait absolument pas donné envie de me lancer à l’assaut de ce pavé. J’avais été davantage séduit par "Anges et démons"… avant de parcourir les pages. Alors je n’attendais rien de spécial de ce "Inferno" made in (encore une fois) Ron Howard. Mais en découvrant ce film, je partais avec un inconvénient notable : je connaissais l’histoire, laissant aucune chance aux différentes surprises dues aux rebondissements, lesquels apparaissent aussi brutaux qu’inattendus. Quand bien même, les 122 minutes sont passées sans réel ennui, le respect global de l’histoire originelle me satisfaisant suffisamment. Mais quand je vois ces films, je me dis que les romans éponymes sont inadaptables à l’écran. Pourquoi ? Parce que les romans de Dan Brown sont d’une telle richesse, fourmillent de tant de détails qu’il me parait difficile voire impossible de tous les transposer à l’écran, d’autant qu’ils ont tous leur importance ! Alors condenser des pavés de 700 pages ou plus en un film de deux heures… il y a forcément des choix à faire et fatalement, il y a eu des impasses de faites. Le fait est que je n’ai été captivé plus que ça par le film du fait que je connaissais déjà le déroulement des événements. Au contraire, je me suis attaché à essayer de retrouver le bouquin. De ce point de vue-là, comme je l’ai précisé plus haut, j’ai été plutôt satisfait. Mais j’ai essayé de me mettre à la place du spectateur qui partait de zéro. L’histoire est suffisamment limpide pour être suivie sans mauvaise compréhension (mis à part peut-être le pourquoi de la sollicitation de cette société secrète par le riche homme d’affaire américain), tout ça sur un rythme qui m’a paru très correct. Restent les acteurs : Tom Hanks, j’en ai déjà parlé, encore que je dirai qu’il semble à côté de la plaque conformément à ce qu’a subi son personnage ; Omar Sy semble avoir oublié son charisme dans sa loge, à moins qu’il ait été intimidé par le statut d’immense star de Tom Hanks ; ceci n’a pas semblé être le cas de Felicity Jones, cette jeune femme qui interprète Sienna, jeune toubib devant faire route aux côtés d’un Langdon mal en point, au point qu’elle soit une des rares à tirer son épingle du jeu avec Sidse Babett Knuden dans la peau du Dr Sinskey (même s’il faut attendre un bon moment avant que celle-ci ne montre quelque chose de vraiment intéressant point de vue présence à l’écran) et Ben Foster, véritablement le seul à croire aux discours de son personnage, des discours à vous glacer le sang tant ils sont pertinents si on prend la peine d’y réfléchir un peu ; quant à Irrfan Khan, il est desservi par la révélation un peu trop rapide de l’identité de son personnage. Après, on notera quelques facilités scénaristiques, à la limite de l’amateurisme voire du ridicule, comme les réponses trouvées aux différentes énigmes un peu trop facilement, ou comme cette lutte aquatique pour la boîte en fin de film. Sans compter qu’on voit Langdon se remettre en selle assez rapidement. Et si cette impression est là, c’est parce que le déroulé est si condensé qu’on en perd toute notion du temps, et qu’on a l’impression que l’histoire se déroule seulement… sur les deux heures que dure le film. En revanche, rien à dire sur les décors, tous magnifiques, qu’ils soient florentins ou turcs, et franchement, de voir de mes yeux cet endroit vraiment atypique dans lequel est donné un concert, ma réaction a été WAOUH !! J’aurai donné à peu près n’importe quoi pour assister à ça, même si ce genre de musique n’est pas franchement ma tasse de thé. "Inferno" est donc un film honnête, mais n’atteint jamais le niveau de suspense des livres, et ne vous tiendra donc jamais autant en haleine. En conclusion, bien mais… préférez les romans de Dan Brown ! Et si l’épaisseur de ces œuvres vous effraie, dites-vous que vous n’aurez pas trop le temps de mesurer votre crainte tant les récits de l'écrivain sont captivants. Voici d’ailleurs les romans dans leur bon ordre : « Anges et démons », « Da Vinci Code », « Le symbole perdu » et « Inferno ». Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne lecture !