« Inferno » est le quatrième roman de la tétralogie mettant en scène le célèbre professeur de symbologie : Robert Langdon. Si le troisième tome (« Le symbole perdu ») n’a toujours pas été porté à l’écran, « Inferno » a obtenu les grâces de Ron Howard (et des producteurs) et nous emmène en Italie pour une course poursuite dynamique. Ces aventures, qui nous avaient déjà un peu déçues littérairement, sont sans doute les moins réussies à l’écran, forcément. Les amateurs des romans de Dan Brown y retrouveront une adaptation plutôt fidèle alors que ceux qui ne connaissaient pas l’intrigue (c’est le cas de François) se sentiront perdus par moment. C’est entre autre la raison pour laquelle, ce dernier est moins convaincu par le film.
L’univers de Dan Brown est complexe, c’est vrai. Entre énigmes et lectures d’œuvres d’art, on trouve des moments d’action denses, des voyages aux quatre coins du Monde, des visites de lieux hautement célèbres (mais dont on découvre les coulisses). Il est donc généralement difficile de retranscrire cela sur grand écran. Avec « Inferno », le voyage, à vive allure, est plutôt réussi. Ce qui nous chiffonne, c’est d’une part sa réalisation « fouillie » durant la première demi-heure présentant une multitude de personnages en alternance avec des scènes apocalyptiques (bonne chance à ceux qui n’ont pas lu le livre pour comprendre qui est qui et quels sont les enjeux de l’histoire). Langdon a perdu la mémoire, certains spectateurs le fil le début du l’intrigue… En plus de cela, nous regrettons le choix du découpage des scènes, l’attention que Ron Howard portent à certaines d’entre-elles délaissant presque l’intérêt de quelques autres :
nous pensons notamment à l’échappée des jardins de Boboli qui se résument en trente secondes (alors qu’elle est beaucoup plus prenante dans le roman) alors que la plongée dans le palais englouti semble interminable…
Autre grosse déception : l’explication liée à la pandémie tant redoutée. Lors de la discussion d’après séance, nous nous sommes rendus compte que les néophytes n’avaient pas réellement compris l’enjeu et surtout l’objet du projet de Zobrist. Evoqué à demi-mot, il n’est presque pas expliqué à un point tel que la lecture du film peut-être rendre totalement différente l’issue de l'histoire. Si tel est le cas, Ron Howard a commis un crime de lèse majesté et aurait dû davantage s’attarder sur ce point.
A côté de cela, « Inferno » reste un très bon divertissement et cela grâce à un rythme soutenu durant l’entièreté du film : ne nous laissant jamais reprendre notre souffle, il offre une dynamique importante et nous fait courir dans les rues des grandes villes italiennes pour notre plus grand plaisir. Les vues des lieux sont grandioses, la découverte dans les grands monuments de Florence époustouflantes : on s’y croit vraiment ! Les twists voulus par l’écrivain sont presque tous bien rendus et nous allons de surprise en surprise.
D’aucuns trouvaient que Tom Hanks assumait avec peine cette nouvelle interprétation de Robert Langdon…nous n’avons pas eu cette impression, que du contraire. L’acteur retrouve le personnage pour notre plus grand plaisir et nous offre une prestation digne de son savoir-faire. Affaibli dans l’histoire, il sait montrer la difficulté de faire face au danger alors qu’il n’est pas doté de ses pleines capacités. Pour les retrouver, il se fait aider par Sienna Brooks, la très jolie Felicity Jones. Celle qui assumera dans quelques mois le rôle phare de Jyn Erso dans « Rogue One », nous livre ici une prestation sans faute et est une vraie valeur ajoutée dans le duo de têtes d’affiche. Face à eux, la Terre entière mais aussi Omar Sy. Véritable vedette chez nous, l’acteur français cumule les rôles dans les productions américaines (« Jurassic World », « X-Men : Days of future past ») et ça lui réussi plutôt bien ! Incarnant l’inspecteur Bouchard, il traquera sans relâche Langdon et Brooks et nous offrira un rôle dynamique bien maîtrisé. Autres figures connues du cinéma international : Ben Foster (vu récemment dans l’excellent « Comancheria » de David MacKenzie), Irfan Khan (acteur indien jouant Simon Masrani dans « Jurassic World » ou Saajan Fernande dans le touchant film « The lunchbox ») ou encore l’actrice danoise Sidse Babett Knudsen (vue dans « L’Hermine », « A hologram for the King » avec …Tom Hanks ou tout récemment dans la série « Westworld » où elle incarne Theresa Cullen). Le casting complet s’accorde à faire vivre les personnages du film avec conviction.
Notons au passage la musique, toujours fabuleuse, de Hans Zimmer qui sublime l’action et nous fait vibrer une fois encore avec son générique de fin choral : « Les Chevaliers du Sangreal ».
Dense et rythmé, « Inferno » est une belle aventure où nous prenons plaisir à retrouver Robert Langdon dans une course effrénée contre l’Enfer. Si on regrette certains problèmes de réalisation, il n’en reste pas moins un bon divertissement et une adaptation correcte de l’univers de Dan Brown. A voir pour les amateurs du genre…