Tout d’abord, je tiens à signaler que cette critique comporte des spoilers concernant les 3 films de la « saga » Langdon. Par ailleurs, je précise que je n’avais pas lu le livre Inferno avant de voir le film. J’avais procédé de la même manière pour les deux premiers opus et à juste titre car, à mon sens, un film de 2h (aussi bien réalisé par Ron Howard soit-il) ne peut pas retranscrire parfaitement une œuvre aussi riche, complexe et complète qu’un livre de 600 pages de Dan Brown. Enfin, étant sceptique en voyant la bande annonce de Inferno, je voulais finir sur une bonne note concernant cette œuvre (sachant pertinemment que le livre me plaira).au cas où le film me déçoive
Mon Dieu que j’ai eu raison de procéder de cette façon une fois encore, car ma déception a été plutôt grande à propos de ce film ! Cela pour plusieurs raisons :
Tout d’abord, on ne retrouve pas (ou très peu) cette part de mystère, de références et explications historiques ou en rapport avec les œuvres d’art rencontrées comme ça pouvait être le cas dans les deux premiers opus ! Exemple, dans Da Vinci Code je pense notamment à tous ce qui se passe au château de Villette où Sir Teabing (Ian McKellen) explique longuement l’histoire du Saint Graal. De la même manière, dans Anges et démons, les multiples lieux traversés dans la recherche de la bombe sont l’occasion de rappels historiques et symboliques très forts !
Ici, les références à l’enfer de Dante sont très pauvres voire inexistantes, personne ne prend la peine d’expliquer clairement les différentes strates de cette œuvre mythique qui représente pourtant très bien les conceptions actuelles que l’humanité se fait de l’enfer ! Des évocations sont faites mais aucun lien n’est établi avec ce que veut mettre en place Zobrist dans le monde grâce à sa peste… Pour moi, ce film est une simple course contre la montre face au stratagème d’un psychopathe qui veut anéantir le monde. Et encore, si le film prenait la peine de creuser un peu plus la question effective de la surpopulation et de ses effets, cela aurait pu être très intéressant, mais ce n’est même pas le cas !
Comme vous l’aurez compris, j’ai vraiment eu du mal à situer ce film comme étant une des nouvelles aventures de Robert Langdon… Je n’y ai pas retrouvé les mystères, la multitude de symboles et énigmes à décrypter (après, peut-être qu’il en est de même dans le livre, auquel cas cela serait bien dommage et surprenant de la part de Dan Brown lui-même).
Dernier petit bémol : la bande originale. Le fait de reprendre une version plus « électronique » et modifiée de la musique de Da Vinci Code en toile de fond par moment ne m’a pas dérangé, bien au contraire. De même, la musique orchestrale dans la Citerne Basilique est très réussie, elle correspond tout à fait à la magestuosité du lieu. Cependant, je suis un fan invétéré de Hans Zimmer et de son œuvre dans son ensemble, mais utiliser tel quel le thème des chevaliers du Saint Graal en générique de fin, j’ai trouvé ça très dommage…
Je finirai par dire que le film est bien réalisé et découpé malgré tout, on reconnait bien la patte de Ron Howard (avec les multiples flashbacks ou scènes historiques reconstituées pour illustrer les propos, comme c’est le cas aussi dans les précédents opus). Le film est globalement beau, l’esthétique de la Citerne Basilique est absolument fabuleuse, et les détails des visions d’enfer de Langdon sont magnifiques.
Le jeu des acteurs est tout à fait correct, sans fausse note. Etant fan de Star Wars, j’attends avec impatience de revoir Felicity Jones dans Rogue One, et cocorico pour Omar Sy qui ne se sera pas démonté face une tête d’affiche telle que Tom Hanks.
Voilà qui clôt cette critique sur une note plus positive. Le film est donc correct mais dénote finalement avec les précédents opus, ce qui explique ma déception. Ayant tout juste fini de lire « Le Symbole Perdu » (3ème livre de la saga Langdon par Dan Brown) que je vous conseille fortement d’ailleurs, j’espère qu’il sera, malgré ma déception pour Inferno, également adapté au cinéma (l’univers des francs-maçons étant vraiment fascinant…).