Dans son genre, Dan Brown est un romancier de génie. A lui seul il a révolutionné l’ésotérisme littéraire, les énigmes à grandes échelle qui passionnent par ce qu’elles induisent. Des trésors dissimulés sous le nez de tous, mais accessibles uniquement par un regard approfondi et une connaissance certaine du sujet. Ron Howard qui en a déjà réalisé deux œuvres, à savoir Da Vinci Code et Anges et Démons, s’attèle à l’avant dernier roman de l’auteur. Inferno, symbolisant l’enfer de Dante, annonce un nouveau jeu de piste palpitant pour Robert Langdon, expert en symbolisme ancien. Au même titre que ses deux prédécesseurs, Inferno est une prouesse scénaristique touchant psychologiquement par son côté sombre et réaliste. Les prévisions quant à l’avenir de l’humanité font froid dans le dos. La surpopulation agissant à l’instar d’une tumeur pour la planète. Le discours avancé est évocateur de bouleversements radicaux, la révision des modes de vie, des mentalités, tout cela nous conduisant sans détour à la sixième extinction, la notre. Les courbes de croissance ne mentent pas, et c’est là que le film devrait sensibiliser, car la réalité rattrape la fiction. Instinct de procréation, production, consommation, est-ce donc uniquement cela qui nous anime, nous, pauvres humains ? Une fiction qui révèle au grand jour un échantillon de vérité crue est forcément controversée, cela a toujours été, et les choses ne changeront sans doute jamais. Ron Howard met une fois encore au grand jour les recherches poussées par Dan Brown, nous entrainant dans les méandres de l’art antique, de Florence à Venise, en passant pas Istanbul, à travers une série d’énigmes complexes. Tom Hanks est depuis le début, encré à son rôle, poussé par la recherche et les découvertes inestimables. Un seul bouton changera inexorablement la face du monde. Voila qui laisse songeur. Cette peste noir qui menace notre monde n’est peut être rien d’autre que la guillotine que chacun d’entre nous porte en lui. Une insouciance qui mène à la déchéance et au point de non retour. Une prise de conscience certes brutale mais nécessaire pour faire évoluer les choses en bien. Un message double-face qui se lit entre les lignes. D’un point de vue plus général, Inferno est très proche de la perfection, esthétiquement et sémantiquement parlant. Il ne laisse pas indemne et pousse profondément à s’interroger, sur nous-mêmes, les autres, et la vie au sens littéral. A quand l’adaptation de Forteresse Digitale ?? 4,5/5