En réalisant Super Trash, Martin Esposito dénonce la surconsommation et le gaspillage qui en résulte. L’idée de ce film a germé dans sa tête en regardant Une Vérité qui Dérange d’Al Gore : "Lorsque j’ai vu le film (…) j’ai eu un déclic… Un choc… Une évidence… Il me fallait faire un tour du monde des décharges à ciel ouvert, un constat mondial sur la pollution liée à la surconsommation, à la surproduction et aux problèmes de recyclage…"
C’est pour réveiller la conscience des gens que Martin Esposito a décidé de faire ce documentaire. Il espère que son action aura des répercussions positives sur la sauvegarde de la planète : "Je crois qu’il n’est pas encore trop tard. Nous pouvons encore arrêter ce désastre. On doit agir. On doit se remettre en question, revoir toute la chaîne de production et de consommation… du début à la fin."
Martin Esposito a décidé de tourner ce documentaire dans un endroit qu’il connait très bien : la décharge de La Glacière, à deux kilomètres de chez ses grands-parents, sur la Côte d’Azur. Mais alors qu’il ne pensait accorder que très peu de temps à ce dépotoir, pour visiter les différentes décharges des pays étrangers par la suite, il a fini par y rester 14 mois : "Je croyais n’y consacrer qu’une semaine de tournage et enchaîner avec mon tour du monde. Mais très vite j’ai vu que la folie humaine était aussi présente chez moi, en France."
Martin Esposito a filmé le ballet incessant des camions-poubelles du groupe Veolia pendant des mois jusqu’à la fermeture de la décharge, le 17 juillet 2009. Dans cette version trash de Man vs Wild, Esposito filme toutes ses journées, confie ses impressions à la caméra et révèle le mal qui a transformé le paisible vallon de La Glacière en montagne d’immondices : "J’ai filmé ce trou immense qui peu à peu s’est transformé en montagne de millions de tonnes de déchets. Révolté, j’assistais à un drame environnemental et écologique. Ma mission est de témoigner, là où j’ai grandi, dans ma région, dans mon pays, dans l’endroit que je pensais connaître mieux que personne."
Le "jus" nauséabond qui résulte des matières organiques des poubelles, et qui se retrouve dans les décharges, a particulièrement marqué le réalisateur pendant ses 14 mois d’observation: "J’ai vu les rivières empoisonnées par ce jus de décharge dont je ne connaissais pas encore le nom : le lixiviat. (...) L’odeur vous ne pouvez plus la retirer de votre nez, elle est spécifique et elle s’accroche à vous comme une sangsue."
Le projet a été financé par la mère de Martin Esposito, Philomène. Celle-ci l’a toujours soutenu dans son parcours dès ses débuts, que ce soit dans la photographie ou lorsqu'il a décidé de réaliser des courts et moyens métrages. Elle a continué d’épauler son fils, dans ce premier long-métrage, notamment lors du stade difficile du montage.