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Un visiteur
5,0
Publiée le 12 septembre 2008
Huis-clos agité dans un appartement romain: un professeur à la retraite (Burt Lancaster, immense) voit débarquer dans son immeuble une riche femme d'industriel (Silvana Mangano, à l'écrasante personnalité), son gigolo, sa fille (Claudia Marsani, mi-ange mi-peste) et son petit ami. Un bouleversement dans le vieil appartement poussiéreux confronté à cette nouvelle génération arrogante et futile. Si différente du digne professeur, cette jeune bourgeoisie décadente - et sa nouvelle famille - se révèle néanmoins attachante. C'est d'abord un hommage à la vie et à la jeunesse dans l'avant-dernier film du maître Visconti. Derrière une façade humoristique, Luchino Visconti dépeint les sensibilités cachées des uns et des autres, leurs désirs cachés, leurs frustrations et cette cruelle appartenance à une classe sociale. Helmut Berger irradie l'écran de sa troublante beauté.
Je n'avais jamais vu ce film... Quelle déception ! Comment tous ces monstres sacrés, la beauté des scènes, la virtuosité de la caméra, peuvent-ils donner un film aussi insipide ??? L'histoire est grossièrement manichéenne... On ne peut pas croire à la goujaterie, à la mauvaise éducation de cette smala mal embouchée qui "force" la porte de ce vieux professeur raffiné ! Malgré la beauté des images, malgré le charisme de ces acteurs... On s'ennuie, on n'y croit pas un instant... On a envie de dire : quel gâchis !
Un pauvre vieux très culturé et culturationné (enfin "pauvre" façon de parler...) se fait embêter et squater par une famille d'abrutis névropathes pendant deux plombes dans cette pièce de théâtre à deux balles où nous aussi on s'ennuie à deux cents balles de l'heure.
C'est donc l'opposition de la sage vieillesse à l'insolente et débile jeunesse même si la Mangano est entre deux eaux, milf cougar de son état ayant pris un agitateur anarcho-communiste pour gigolo, housewife désespérée insupportable et hystérique.
C'est assez affligeant de voir Burt Lancaster s'enliser dans ce genre psycho-intello cher au réalisateur Luchino Visconti dont la propension à brasser des courants d'air et à raconter du vent est très caractéristique de l'ensemble de ses non-oeuvres.
Voilà Visconti, l'artisan parmi quelques autres de la déchéance navrante du cinéma italien qui n'en demandait pas tant, loin s'en faut.
Le film testament de Luchino Visconti qui fait de Burt Lancaster son alter-ego, l'acteur jouant un professeur vieillissant et solitaire reclus dans son appartement et qui voit sa vie brutalement basculer le jour où des locataires s'installent dans l'appartement au-dessus du sien. Malgré tous les défauts de ces gens, il va les accepter au fur et à mesure en tant que famille. Visconti sait très bien utiliser son décor pour rendre compte des émotions des gens et donne à Helmut Berger son plus beau rôle en jeune homme cynique qui se fait entretenir et qui pourtant ne cesse de s'attirer des ennuis. Et quand la Mort vient rôder, elle n'est faite que de bruits de pas à l'étage au-dessus de Lancaster, sublime métaphore pour un très beau film plein de qualités.
Sans livrer un pur chef-d'oeuvre Visconti encore une fois réalise une belle et intelligente oeuvre pour le 7ème Art, Violence et Passion (titre français que Visconti détesté et il est vrai que le titre original est plus juste) l'affrontement feutré parfois houleux d'un vieux professeur (remarquable Burt Lancaster) face à ses locataires au moeurs plus libérées et plus vulgaires mais nous ne sommes pas chez Verhoeven donc Violence et Passion restera à sa manière raffiné et élégant écorchant cependant au passage notre société et son hypocrisie. Deux mondes opposés et pourtant chacun se rendra compte d'un certain attachement, le vieil homme est loin d'être borné et aidera si possible le jeune Conrad peut-être le personnage le plus amoral mais aussi le plus sincère. Belle interprétation pour un magnifique film auquel il manque sans doute le truc pour pleinement nous enflammer mais il sera regrettable de passer à côté de Violence et Passion.
Dans son avant-dernier film, Luchino Visconti retrouve la figure du vieil intellectuel solitaire dépassé par un monde en voie de pourrissement et une jeunesse qu'il ne comprend plus (à l'instar du prince de Salina dans Le Guépard ou dans une certaine mesure du compositeur Gustav von Achenbach dans Mort à Venise) mais qui vont en même temps exercer sur lui une fascination totale. En acceptant de louer l'étage supérieur de son appartement au jeune et troublant amant d'une richissime épouse, le « professeur » (Burt Lancaster, superbe) verra sa vie tranquille complètement bouleversée. Pour le pire...et aussi un peu pour le meilleur. Un huis-clos à la fois beau et désespéré.
Premier film de Visconti que j'ai l'occasion de regarder et quelle déception. Malgré une intrigue alléchante, le film fait du surplace pendant presque deux heures, d'autant plus dommage que certains acteurs sont vraiment très bons (je pense notamment à Helmut Berger) et que la réalisation soit soignée. Mais franchement désolé, je me suis vraiment ennuyé tout du long !
Un vieil homme se fait envahir par une famille "grossière, stupide et futile" à des lieues de ses habitudes de vieux monsieur. Il va côtoyer la jeunesse, l'extravagance. Il y a une fascination dans ses yeux. Il y a une sorte de "mort à Venise". L'homme croyait finir sa vie en paix, il découvre un nouveau monde avant de le quitter. J'aime cette idée de contraste et c'est toujours le thème choisi par Visconti: la solitude: celle du roi de Bavière, celle d'Eschenbach, ici cet homme seul trouve un sens à sa vie. Il y a toujours cette élégance dans la façon de filmer et un sentiment de se sentir bien dans ses films. Superbe
Le film testamentaire de Visconti, où il est difficile de ne pas le reconnaître dans le portrait de ce vieux professeur dont la tranquillité se trouve troublée par une famille extravagante. Une œuvre teintée de mélancolie et de nostalgie face à une société qu'il ne comprend plus.
Une très bonne histoire qui pourtant, en dépit du talent des acteurs, de leur beauté et de la beauté des lieux, n'arrive pas à "prendre" sous la direction d'un réalisateur pourtant génial. Que s'est-il passé ? Je ne parviens hélas pas à le définir.
Violence Et Passion est un bon film. Doté d'une réalisation somptueuse se passant dans un grand appartement romain chic remplies d’œuvres d'art, de livres, de tableaux, le réalisateur italien Luchino Visconti alors affaibli par la maladie nous offre un conte funèbre sous forme d'un huis clos à la fois sombre et raffiné. Un film lent mais intéressant dans ce qu'il montre avec au final une œuvre bonne mais pas exceptionnelle. Cependant sublimé par la réalisation, la mise en scène et les excellentes prestations des acteurs avec un superbe casting composé d'un Burt Lancaster brillant, de Helmut Berger prenant, Silvana Mangano, Stefano Patrizi et la jolie Claudia Marsani. La bande son s'incorpore très bien au métrage, bien qu'elle ne soit pas beaucoup présente avec des morceaux de musiques italiennes et de musiques classiques. C'est maîtrisé dans ce que ça montre bien qu'il ne plaira pas à tous mais il attise une curiosité. Ma note : 7/10 !
J'ai vu ce film, il y a quelques années. Aucune des critiques faites jusqu'à maintenant n'évoque ce que j'y ai vu avant tout : une évocation de la vieillesse. Je n'ai vu ce film qu'à travers le prisme du personnage principal joué par Burt Lancaster, et du regard qu'il a sur le monde à la veille de sa mort... Le regard qu'il a sur les valeurs qui ont façonné son existence et que rejettent ces jeunes qui vivent "en bas", incidemment, sans conflits, presque naturellement, le force à se remettre en question. Je dirai que la preuve est faite que c'est un grand film car dans tous les textes écrits aucun ne met en avant les mêmes éléments, mais tous ont aimé. Pour moi, je pense que c'est le film le moins connu de Visconti : je trouve cela dommage. Sans doute est-ce dû au fait que c'est un film "intime", il interroge le spectateur, plus fort il force le spectateur à entrer dans le film, à confronter ses doutes à tous les vécus des personnages, à se remettre en question.
"Violence et passion", sans avoir la flamboyance "des damnés" ou de "Ludwig, le crépuscule des dieux", reste un huis clos raffiné - film funèbre, film testament de Visconti, au travers de ce vieux professeur, joué par un Burt Lancaster sublime, comme la métaphore d'une position aristocratique désormais confrontée à une bourgeoisie vulgaire et criarde.. Il est également intéressant de voir quelle place occupent les femmes dans l'imaginaire de Visconti, au travers de deux figures féminines complètement opposées : la douce figure maternelle avec Dominique Sanda ; la femme-femme agressive et menaçante représentée par Silvana Mangano..
Quand le réalisateur ce donne le temps de monter à l'étage voir ce qui se passe, cela donne un grand cinéma. Helmut Berger sulfureux à souhait ( tient qu'est il devenu ?), Burt Lancaster en grand du cinéma à l'apogée de son art.
Généralement considéré comme un chef d'œuvre, ce film relève pour moi plus de l'art pompier, c'est à dire somptueux dans la forme mais peu réaliste sur le fond. Il a une certaine maestria tant par la beauté des décors que par la force de leurs interprètes (Sylvana Mangano en virago ,Burt Lancaster en esthète dépassé, Helmut berger en sublime gigolo)mais l'histoire relève plus de l'artillerie lourde contre la nouvelle génération que d'un subtil portrait d'une famille vue de l'intérieur (dixit le titre du film en italien)Pourquoi imaginer une sexe partie dans l'appartement de l'esthète alors qu'elle aurait pu simplement se dérouler dans l'appartement loué juste au dessus et quelle peut être l'intérêt des protagonistes de transformer le décor d'un vieil édifice romain en un caricatural décor des années seventies plutôt que de louer un autre appartement adapté à leur goût ? Denis Arcand a,quelques décennies plus tard, traité du même sujet confrontant la nouvelle génération montante à l'ancienne plus cultivée avec plus de subtilité dans les invasions barbares.