Jaco Van Dormael a des idées. Certaines sont même très bonnes. On pense notamment au comique de répétition que constituent les apparitions « Test ? » de Kevin – ces mini-sketchs dans le film sont véritablement hilarants et leur découverte peut justifier à elle-seule la vision du long-métrage. Mais la plupart du temps, les idées de Dormael sont ou mauvaises (« Quelle est ta petite musique intérieure ? »), ou mises au service d’un propos dégoulinant de gentillesse. Devant beaucoup de séquences du film, on s’attend presque à ce qu’un bandeau apparaisse en bas de l’écran pour nous dire : « Attention, ceci est de la poésie ». Ainsi, la comédie déjantée où Dieu est joué par le pitre Poelvoorde se révèle être une sorte de « feel good movie » dépressif d’une niaiserie confondante, où l’on nous explique que même si la vie est triste, on peut la rendre belle.
Dieu existe, il habite à Bruxelles. Dieu, c'est Benoît Poelvoorde. Il porte des chaussettes avec ses claquettes, maltraite sa femme et sa fille, passe son temps à boire de la bière et à mater le hockey à la télé. Pas trop l'image qu'on s'en f'sait... Sa fille Ea, a grandit dans l'ombre de son frère J.-C., devenu Messie puis symbole religieux à la suite de sa mort. Un beau jour, celle-ci en a tellement ras-la-casquette de subir son "papa" à longueur de temps qu'elle balance les dates de décès de chaque humain par SMS. Et quitte accessoirement la maison afin de trouver six apôtres et de rédiger le "Tout Nouveau Testament" ! Le dernier film de Jaco Van Dormael, cinéaste que je découvrais ici, est une bonne grosse curiosité. Le long-métrage aborde bon nombre de thèmes dont celui bien évidemment de la religion, ou plus précisément, de la spiritualité. Il est difficile d'établir si le metteur en scène critique quoi que ce soit, tant son portrait est abstrait mais il est certain qu'il pose des questions sur la religion, et notamment sur la difficulté à représenter Dieu. L'approche de Van Dormael est plus formelle que théologique. Mais "Le Tout Nouveau Testament" est aussi et avant tout une comédie dramatico-satyrique, ou une satire tragi-comique. Car le film, plein d'humour absurde, est drôle, piquant, grinçant parfois. Le casting réuni est formidable : Poelvoorde, Moreau, Deneuve, Damiens, sans compter la petite et talentueuse Pili Groyne et tous les seconds rôles. "Le Tout Nouveau Testament" est une œuvre poétique, gracieuse, pleine de justesse, une peinture à la fois réaliste et loufoque de la société actuelle et de l'espèce humaine. A voir.
Dieu vit dans un appartement avec sa femme et leur fille. D’un caractère odieux, il prend plaisir à maltraiter les humains. Sa fille étant persuadée de pouvoir faire mieux, elle va décider d’aller sur terre afin de trouver six apôtres après avoir révélé aux humains la date de leur mort. Ce film est extrêmement décalé. J’ai été un peu déconcerté car au-delà de l’histoire entre Dieu et sa fille à laquelle je m’attendais, le long-métrage s’attarde beaucoup sur les autres personnages, notamment les six apôtres. Leurs portraits sont particulièrement développés, se voulant parfois satyriques et plus poétiques à d’autres moments. Même si je n’ai pas toujours compris où le film voulait en venir, j’ai tout de même apprécié l’ambiance loufoque qui le caractérise.
Un film audacieux, plein d'inventivité, très graphique. Le style se rapproche plus des films de Jean-Pierre Jeunet que d'une comédie désopilante. Ce film passe de la violence crue de certaines scènes à une légèreté déroutante voir poétique. Le montage est coupé au cordeau; beaucoup de références classiques cinématographique et musicale. J'aime beaucoup cette belgitude assumé !
Jaco Van Dormael nous offre ici un film très poétique. J'étais très emballée par la bande annonce du film, qui donne un très bon avant goût du film mais loin dans donner une image concrète. La jeune Ea n'accepte donc pas les décisions et l'orientation de son père pour l'humanité. Elle décide donc de se lancer dans les traces de son frère J-C, réunir des apôtres et réécrire le nouveau testament. C'est mignon, c'est drôle et c'est vraiment très bien réalisé. Tout dans la réalisation et dans le scénario a cet aspect poétique et cette réflexion sur le sens et l'intérêt de la vie. J'ai vraiment tout aimé dans ce film, et j'ai très envie de le revoir une deuxième pour bien en comprendre le sens et les attentes. Le casting est vraiment impressionnant et intéressant. Moi qui n'allait voir ce film que pour Catherine Deneuve au départ (ma grande chouchoute), j'ai été bluffée par la petite Pili Groyne qui du haut de son jeune âge arrive nous faire penser qu'elle est une adulte à part entière et qu'elle aussi capable qu'un adulte de proposer des réflexions. Alors cette sa rencontre avec les apôtres est un peu rapide, on en comprend pas bien le sens et le but pour la suite du film. Mais chacun va toutefois vivre une expérience particulière, en lien avec sa "petite musique" interne. J'ai vraiment beaucoup aimé ce film, qui fait partie des meilleurs sorties de cette années. Jaco Van Dormael nous montre qu'il n'a rien perdu de son talent et qu'il peut traiter d'un sujet aussi épineux et tabou que la religion et en faire un très bon film plein d'humour et de sentiment. Je vous le conseil fortement et d'autant plus si vous aviez déjà une petite envie de le voir.
Je suis fan!!! Une comédie d'une originalité infinie, poétique, à mourir de rire, bouleversante... Brillamment interprétée, brillamment mise en scène, c'est la claque de la rentrée et peut-être même de l'année!
Jaco Von Dormael signe son plus beau film, un chef d'oeuvre, un film qui deviendra aussi culte que "The big Lebowski" On en ressort heureux, enfin un vrai feel good movie!!!
L'idée de base était ingénieuse. Mais c'est traité maladroitement et parfois de façon choquante. Le film est vendu comme une comédie, alors que toutes les scènes drôles sont dans la bande annonce. Il y a de très bonnes idées, c'est touchant et ça fait réfléchir. Par exemple, on apprend qu'une fois les dates de décès connues, les guerres se sont arrêtés ... pourquoi ne pas avoir creusé d'avantage ce point. Pourquoi JC est présent pour Ea en forme de statuette ?... Un réalisateur genre Gillian ou un scénariste façon Kauffman aurait brillé. Dommage on est passé à coté de quelque chose...
Jaco Van Dormael, grand seigneur du cinéma belge malgré seulement trois films au compteur, qui après l’échec commercial de Mr Nobody s’était alors consacré à ses autres amours (le théâtre et l’opéra). Six ans se sont écoulés depuis et l’ami Jaco est enfin de retour avec son quatrième long-métrage « Le Tout nouveau Testament », réunissant par la même occasion la crème du cinéma belge. Ce qui est intéressant avec ce « Tout nouveau Testament » c’est qu’il est autant abhorré qu’adulé par le public et la presse. Autant à sa projection à la Quinzaine des Réalisateurs au dernier Festival de Cannes, le ressenti qu’exhalait le film était globalement positif, autant à sa sortie dans les salles obscures, les avis divergeaient farouchement, la faute à une campagne marketing douteuse. Malgré qu’il divise considérablement, « Le Tout nouveau Testament » permet à Van Dormael de renouer avec le succès. Alors évidemment, on entend de tout sur le film, allant de l’œuvre blasphématoire à la comédie mièvrement optimiste en passant par L’OFNI sans concession, mais pourquoi (bon dieu) autant de débridements aussi exacerbés ??? Car si vous n’avez jamais vu un film de ce vieux filou de Van Dormael, vous seriez bien étonné du résultat tant il s’éloigne des appréhensions et autres prémonitions que pouvaient susciter la bande-annonce frénétique. Non Poelvoorde (divin !!! En roue libre dans la peau de ce Dieu Made in Belgium) n’a pas le rôle principal. Comme il aime le dire en interview, il est le « deus ex machina ». Le protagoniste principal est la petite fille de Dieu répondant au nom d’Éa (dont un des pouvoirs est de quand même multiplier les sandwichs au jambon, ça ne s’invente pas) interprété par la talentueuse Pili Groyne (sans conteste la révélation du film). Non ce n’est pas une comédie familiale débilitante comme on en voit beaucoup (trop) dans le cinéma francophone actuel. Oui, ça peut paraître parfois niai, voir simple, avec ces personnages au comportement quelquefois ingénu, mais c’est tellement rafraichissant et stimulant, voir jouissif. Et puis ça déborde de bons sentiments, de bienveillance, on est clairement dans du « feel good movie » et c’est tellement revigorant qu’on en oublie les petits défauts. Et pour ceux qui ne trouveraient pas ça drôle, il faudrait peut-être vous questionner sur l’état de votre second degré. Et il reste encore le meilleur !!! Jaco Van Dormael, cette fois épaulé par Thomas Gunzig à l’écriture. Deux univers qui ne pouvaient que se rencontrer et qui nous offrent une pléiade de symboliques universels, à la fois humaines et drôles (attention humour d’absurde) teintées de poésie. Même quelques clins d’œil au cinéma expressionniste viennent se semer par-ci par-là (Tim Burton devrait absolument voir ce film). Enfin la mise en scène du réalisateur belge, elle, reste un petit bonheur pour les mirettes. Enchaînant les effets de styles (dont un travelling circulaire renversant que n’aurait pas renié De Palma), le film est d’une beauté confondante dont elle n’a d’égale que la virtuosité de certaines trouvailles scénaristiques telles que spoiler: les lois de l’emmerdement universel ou encore les quelques péripéties de l’impayable Kévin. À voir et à revoir absolument !!!
On le sait, l’histoire est surprenante voire déconcertante. Ce qui l’est davantage, c’est la façon dont le réalisateur nous présente Dieu…. Non content d’être belge et de vivre en peignoir à longueur de journée, il est colérique, égocentrique, sadique et violent. On peine à suivre l’idée que cet homme mesquin est notre créateur mais qu’importe, ici, tout est loufoque alors, on n’est plus à çà près. Benoît Poelvoorde était taillé pour ce rôle et prouve une fois de plus qu’il aurait bien eu tort de prendre sa retraire il y a quelques années, comme on nous l’avait annoncé. Il déballe tout son talent et on adore le détester ! Pour lui donner la réplique, la jeune comédienne Pili Groyne, qui sera l’héroïne du film ET la narratrice de l’histoire. Cette petite puce de douze ans est brillante et n’a pas à rougir à côté du casting qui l’entoure. Parfaite dans son rôle, il y a de fortes chances pour que la carrière qui s’offre à elle décolle d’ici quelques années. Derrière chaque grand homme se trouve une femme. Ici, c’est Yolande Moreau qui est l’épouse de Dieu. Judicieusement choisie pour ce rôle, elle est fidèle à elle-même et sait rester touchante, distante tout en s’imposant avec naturel et habileté.
Pour écrire son Nouveau Testament, Ea a besoin de quelques apôtres. Là aussi, les comédiens sont tous plus truculents les uns que les autres. Derrière la caricature qui est la leur, chaque personnage apporte son lot de poésie, d’humilité, de tendresse et attend d’être « sauvé » par cette fillette venue du Ciel. Serge Larivière, Laura Verlinden, François Damiens, Catherine Deneuve, Didier de Neck et le jeune Romain Gelin sont des compagnons de route tous aussi improbables mais tous aussi indispensables à la quête de notre jeune amie… même si durant une bonne partie du film, on ne comprend pas très bien ce que ces apôtres sont venus faire dans notre histoire. N’oublions pas Victor, le SDF, interprété par l’excellent Marco Lorenzini et qui ne cessera de nous faire sourire tout au long du film et qui aura la lourde tâche d’écrire ce fameux testament.
La photographie du film est exceptionnelle et le metteur en scène sait très justement mettre ses acteurs en lumière. De plus, le long métrage à l’intelligence de nous questionner sur notre condition humaine : « Si vous connaissiez la date de votre mort, comment réagiriez-vous ? »
S’il souffre de quelque grosses longueurs, « Le tout dernier testament » est une expérience cinématographique à tenter, pour peu que vous aimiez l’univers fantaisiste de Jaco Van Dormael et les films hors du commun. Si tel n’est pas le cas, passez votre chemin car vous passerez à côté du sujet. Autrement, laissez-vous tenter par ce film surréaliste mais restons honnêtes, le film ne mérite peut-être pas non plus tous les honneurs qui lui ont été faits ces derniers mois. On vous avait prévenu, vous risquez de rester coï
Un film d'une grande beauté, sensible, inventif, onirique, conforme à ce que Jaco Van Doermel avait déjà donné à voir dans Toto le héros: de l'humanité et de la générosité.
Le type qui a réalisé la bande-annonce est vraiment un incapable: il fait espérer un film comique et décevra ceux qui vont le voir pour ces raisons là et dissuadera ceux qui pourraient faire partis de ses fans!
Heureusement ma fille m'a invité, je n'y serais sans doute pas allé de mon propre chef et cela aurait été une occasion manquée.
Quant à ceux qui se disent choqués par la satyre religieuse, prenez un peu de hauteur! les vrais chrétiens s'y retrouveront, car c'est un fil d'amour avant tout.
Dieu existe, et c'est un type absolument odieux. Se complaisant à provoquer le malheur des gens qu'il a créés, il se met sa fille à dos. Celle-ci décide alors d'envoyer à tous les humains leur date de décès, et de se trouver 6 apôtres. Jaco van Dormael est un réalisateur peu prolifique, mais qui déborde d'idées. Ici, le simple fait de faire jouer Dieu par un Poelvoorde infecte est assez jouissif. Mais le personnage est finalement relégué au second plan, laissant la part belle à des personnages touchants, qui participent à de nombreux moments de poésies. Entre humour au second degré à la belge, et passages un peu tristes, "Le Tout Nouveau Testament" ne laissera pas indifférent, et propose de nombreuses réflexions intéressantes (rôle de la religion, rapport à la mort, solitude, etc.). Si le visuel est parfois kitsch, il est indéniablement travaillé, avec un style évoquant parfois du Jeunet, renforçant le caractère singulier du film. Il s'agit donc d'une comédie dramatique originale, à découvrir.
Autant dire que l'on est loin du mystique, pour embrasser le comique, dans toute la loufoquerie, que le "cinéma belge" peut entreprendre ; car amouracher une septa' blasée spoiler: à un gorille, comme le laisse entrevoir une des affiches - ce n'est pas une "blague belge" , il n'y avait que Dieu (ou presque), pour le faire ! Et que dire si Dieu était une femme ... Toujours est-il que le pitch de début, simplissime, n'est qu'un prétexte à un flot de situations comiques - à défaut d'être complexes -, narrées à la façon "guimauve" d'Amélie Poulain, et servies par un cheptel d'acteurs - jeunes et adultes ; connus ou moins - au naturel déconcertant (au milieu de cette farce), qui sonne bien et se permet même, par le temps qui court, en fin de film, une doucereuse morale, qui pourrait faire fondre comme guimauve (ou laisser de marbre) le spectateur, autant interloqué qu'amusé, par l'absurde des situations.
En somme, réussi, à n'en pas douter ; brillamment, c'est d'un tout autre débat.
Le cerveau de Jaco Van Dormael fourmille d'idées. Ici, il lance la fille de Dieu remettre de l'ordre dans ce bas monde. Il y a du boulot, surtout avec un Dieu incarné par un Polvooerde teigneux et injuste.Une critique de l'ordre du monde ne peut nuire. Les bonnes idées pullulent, le récit accroche mais il faut reconnaitre que le film a tendance à tourner en rond dans son final, perdant de son sens critique et l'universalité de son propos. Malgré tout, le film donne de l'enthousiasme et offre quelques jolis moments de cinéma avec des personnages touchants.
Casting exceptionnel, idée géniale, scénario original, tout pour faire un excellent film. Mais tout cela est sous exploité et le film laisse au final un goût d'inachevé. A son crédit le film est sans tabou et par moment totalement déjanté ce qui le distingue de la masse de la production. Ca reste à voir mais sans trop en attendre.