Qu’on l’adore ou qu’on le déteste, Mathieu Kassovitz fait partie des grands noms du cinéma Français. Réalisateur controversé, acteur inégal, personnalité iconoclaste, il est capable d’enchaîner les chefs d’œuvres et les pires navets, de La Haine à L’Ordre et la morale en passant par Gothika, Le 5ème élément ou Babylon AD. Ce dernier lui avait d’ailleurs valu une petite notoriété il y a quelques années, lorsque sortait un making-of officiel du film, intitulé Fucking Kassovitz, et qui montrait l’accumulation de bourdes et la somme de bêtise humaine qui avait fait de cet ambitieux projet une série B à l’esthétique douteuse. Alors, forcément, voir le bonhomme en tête d’affiche d’un film ayant pour titre Un Illustre inconnu, ça peut surprendre…
Fucking Kassovitz
Et pourtant, c’est bien lui qui porte le film sur ses épaules, de bout en bout. On peut ne pas aimer le directeur ou la personne, mais force est de reconnaître que sa prestation d’acteur est ici impeccable, dans un rôle casse-gueule sur lequel reposent la réussite et la crédibilité du scénario. Kassovitz entre totalement dans la peau de ce personnage, ou plutôt de ces personnages. Car c’est là la subtilité du film. Le protagoniste n’est, finalement, qu’une page blanche, un bloc de glaise malléable à l’envie, et qui se modifie au fur et à mesure de ses rencontres avec des inconnus, dont les caractéristiques l’attirent. L’acteur joue donc un double rôle, celui de Sebastien Nicolas, et celui de Henri de Montalte. Et, tout comme dans le film, ce n’est pas tant l’histoire que la transformation qui fascine.