"Barbecue" : voilà un titre qui hume bon les vacances d’été, les repas en famille ou entre amis. Des moments privilégiés de la vie, quoi… Des moments privilégiés en plein air qu’on réalise lors des plus belles journées de l’année pendant lesquelles on met un peu de chauffage… faut être un peu con sur les bords, quand même !!! Oui, mais... la viande n’aurait pas le même fumet… Bref, revenons à ce "Barbecue" qui nous intéresse, et ça tombe bien car c’est bien de ce type de réunion que le bien-nommé film d’Eric Lavaine parle. Le réalisateur est parti sur une citation un peu galvaudée : "il n’est de plus belle famille que celle qu’on se crée (les amis)". Galvaudée mais tellement vraie. Les amis, les vrais, sont là pour une longue durée, voire plus encore. Le problème est qu’au fil des années, les amis deviennent une sorte de seconde famille, avec ses non-dits, ses secrets, parfois même ses jalousies, et donc ses coups de gueule, ses conflits, ses brouilles et ses embrouilles. C’est tout cela que le cinéaste a mis en scène, à partir du scénario qu’il a lui-même écrit avec le concours d’Héctor Cabello Reyes. Ainsi nous avons un patchwork de personnalités toutes très différentes les unes des autres : le jaloux lourdingue encore un peu enfant Baptiste (Franck Dubosc qui, pour une fois, joue une personne normale) ; Olivia la femme décomplexée et accessoirement grande gueule (Florence Foresti) ; le super gentil mais un peu simplet Jean-Michel (Jérôme Commandeur) ; le très discret (limite introverti) Laurent (Lionel Abelanski) ; le boulet Yves, celui qui-a-tout-vu-tout-entendu-et-qui-fait-tout-mieux-que-les-autres-et-qui-se-croit-drôle (Guillaume de Tonquédec) ; Laure à qui il ne manque plus que la coquille de Caliméro (Lysiane Meis) ; et enfin Antoine, le grand sportif qui se rend compte que faire attention à sa santé, à ce qu’il mange et à son entourage ne rime à rien (Lambert Wilson). Nous les trouvons réunis très rapidement autour d’un barbecue, avec une belle présentation de clichés et pourtant bien véridiques tellement j’ai pu le constater à maintes et maintes reprises : les hommes d’un côté (ici autour du dit barbecue avec au passage une bonne pub envers la marque Weber, alors que vu l'usage qui en est fait, tout autre barbecue fait aussi bien l'affaire), et les femmes de l’autre. Rapidement, des petites frictions apparaissent et donnent un goût savoureux à ce "Barbecue", autour duquel chacun des comédiens va se révéler excellent. Je dirai même que Lambert Wilson n’a jamais été aussi bon, plus convaincant que jamais, alors que son personnage devient peu à peu énervant. En fait, tous les personnages sont rendus attachants à travers les situations qu’ils traversent. Eric Lavaine nous sert une bonne petite comédie gentillette sans prétention, en nous offrant quelques moments absolument exquis, comme par exemple le coup de la sangria. Les gags fonctionnent plutôt bien en général, car jamais lourdingues, même si parfois ils frisent un peu le ridicule (il y en a qui ne savent pas ce qu’est un pistolet O___O). Jamais ennuyeux, "Barbecue" s’avère être divertissant, et il faut le déguster comme un plat aussi éphémère qu’un barbecue. Car il faut être honnête, ce film ne propose rien d’autre qu’une chronique d’une bande de potes
qui restent potes quoi qu’il arrive
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