Qualifié de "meilleur film de l'année" par Quentin Tarantino, "Big Bad Wolves" était un thriller Israélien qui m'intriguait fortement. Malheureusement la faible distribution de ce long-métrage dans les salles de cinéma et l'interdiction (non-méritée) aux moins de 16 ans m'empêcha de le voir pendant un certain temps. Maintenant vu après un an d'attente, je peux enfin dire mon avis envers ce long-métrage : ce n'est pas aussi génial que je l'espérais.
Les réalisateurs Aaron Keshales et Navot Papushado réalisent un film mélangeant de multiples genres, plusieurs références et critiques sociale.
"Big Bad Wolves" nous fait suivre plusieurs personnages vengeurs torturant un pédophile présumé.
Le scénario est assez bien écrit et captivant malgré des facilités et des redondances scénaristiques. Les gags sont relativement drôles malgré leurs lourdeurs. Ce qui donne au final un ton assez étrange. On ne sait plus dans quel genre se situe le film : comédie, thriller, drame, torture-porn, etc... L'atmosphère anxiogène et glauque ainsi que la tension sont relativement efficaces et pesantes. Cette sombre histoire nous tient en haleine du début à la fin, nous laissant planer quelques retournement de situations ainsi que le doute envers Dror, le principal "suspect" torturé, jusqu'au tout dernier plan. Les protagonistes (ou antagonistes) sont tous très bien écrits et une sorte de compassion envers le torturé se met en place dès le début des tortures.
Dror est incarné par Rotem Keinan. Son interprétation est remarquable ; il nous livre une excellente performance et joue la douleur avec aisance ainsi que crédibilité. Ensuite vint le policier : Lior Ashkenasi, très convaincant. Puis arrive, le père de la victime, Gidi, est interprété par Tzahi Grad. Sans être exceptionnel, il reste néanmoins très convaincant. Et à la fin, le grand-père : Doval'e Glickman. Leurs répliques sont elles aussi très bien construites et percutantes. L'humour noir qui interrompt la plupart des scènes de tortures est efficace. Donc au niveau de la mise en scène des deux réalisateurs Israéliens, c'est un bon travail.
De même pour les effets-spéciaux (le torse brulé, les doigts cassés, ongles arrachés, etc...) et la musique.
Au niveau de leur réalisation, c'est du même acabit. Elle est très soignée et très esthétique. Les plans, les travellings, les contre-plongées sont très bien faites et maîtrisées. Quant à la photographie très léchée de Giora Bejach, elle est très belle et plaisante à voir.
Au final, ce "Big Bad Wolves" est une œuvre "sympathique" à regarder malgré ses défauts d'écriture.