Je les avais loupé lors de leur sortie au cinéma ces « Boxtrolls », à mon grand regret. Il aura donc fallu attendre deux ans et les bons services de ce cher ami qu’est DanielOceanAndCo pour que je découvre enfin cette production des studios Laïka. Et la première chose que j’aurais à en dire c’est que – une fois de plus – ces studios à l’origine de « Caroline » et de « Kubo » s’illustrent encore une fois remarquablement bien dans le domaine de la richesse et la créativité. Qu’il s’agisse de leur univers ou bien encore de leurs personnages, rien dans ce film ne ressemble vraiment à ce qu’on a pu déjà voir ailleurs. Rien que pour cela, c’est un petit regal. Quel plaisir d’avoir des faciès détaillés, expressifs, personnalisés. Même chose d’ailleurs aussi pour les dialogues, les personnalités de chacun, et les situations auxquels ils sont confrontés. Et d’ailleurs, encore une fois « chapeau » pour la performance technique : comme pour sa prédécesseure « Coraline », « les Boxtrolls » sont un remarquable travail d’orfèvre qui séduit vraiment le regard. Tout ceci est d’ailleurs d’autant plus agréable que ce savoir-faire se met au service d’une intrigue assez amusante qui pastiche assez bien les travers de notre société, à grand coup de luttes de classe, d’aberrations économiques d’une société de privilèges, ou bien encore d’exploitation économique d’individus que la société à décider de déshumaniser… C’est fait simplement, malicieusement, humoristiquement. Non, il n’y a pas à dire, à mettre tout cela sur le papier, cela fonctionne très bien… Et pourtant, au final, je ne mets que « 3 étoiles » : j’en suis presque le premier étonné. Pour être honnête, j’ai longuement hésité. Même pendant la rédaction de cette présente critique, ces « Boxtrolls » ont régulièrement oscillé entre les deux notes. Seulement voilà, si malgré tout, et peut-être sévèrement, je décide d’assumer une simple note de « 3 étoiles » (qui reste malgré tout pour moi une bonne note, c’est peut-être parce que, dans l’ensemble, il manque ce petit je-ne-sais-quoi qui me fais vraiment décoller face à film. Détail révélateur par exemple : je n’ai pas envie de revoir ces « Boxtrolls », alors que c’était le cas pourtant pour « Coraline » ; comme c’était aussi (viscéralement) le cas pour « L’Etrange Noël de M. Jack » ou bien encore, de manière générale, comme c’était systématiquement le cas pour tous ces petits contes modernes auxquels j’avais attribué une note de « 4 étoiles ». Du coup, cette obligation que nous pose Allociné à noter les films devient intéressantes, parce qu’elle me conduit à me poser la fatidique question : « quel est ce petit quelque-chose qui manquent aux Boxtrolls qui fait que je vous le conseille sincèrement, sans vous le recommander chaudement ? » Eh bien, je pense que tout simplement, ce qui manque aux « Boxtrolls », c’est une sorte de souffle. Alors, je sais, c’est un peu vague dit comme ça, mais je pense sincèrement que le problème vient de là. Pour comparer avec « Coraline », leur précédente production, il se ressentait au fur et à mesure du déroulement de l’intrigue une certaine tension ; une vraie crainte que toute cette histoire ne finisse pas forcément bien. L’univers de Caroline savait se refermer comme un étau sur le spectateur, ce que l’univers des « Boxtrolls » ne parvient pas à faire. Les scènes susceptibles d’amener la tension existent, mais la tension n’existe pas. A aucun moment on ne sent les personnages en danger. A aucun moment on les sent vraiment lancé dans une grande aventure épique. Il y a un petit côté pépère et sans-danger dans ce film qui, certes d’un côté évitera d’effrayer les plus petits, mais qui, d’un autre côté, pourrait laisser sur leur faim les plus grands. D’ailleurs, c’est peut-être sur ce point là que je conclurais peut-être ces « Boxtrolls ». Finalement, pour le coup, c’est peut-être vis-à-vis des plus jeunes que ce film est orientés, du moins des jeunes ouverts à un monde créatif, car je pense que, pour ceux là, le dosage est parfait. Par contre, pour les adultes comme moi, je pense que ce film manque peut-être de ce minimum de puissance pour transcender son ensemble. Bon après, reste malgré tout le plaisir de découvrir toutes les qualités sus citées. Et rien que pour ça, voilà bien un film que je ne pourrais m’empêcher de vous recommander. Comme quoi… Au fond, je vous laisse le soin de trancher la question par vous-même. Ça reste encore le meilleur moyen de découvrir ses perles du cinéma…